Mereseger, la déesse qui aime le silence

Une femme serpent L\'iconographie de Mereseger est très variée. Elle peut être figurée comme une femme à tête humaine ou à tête de serpent, comme un véritable serpent parfois doté d\'une tête féminine ou encore de trois têtes, l\'une de femme, l\'autre de serpent et la troisième de vautour. Mereseger peut aussi être peinte sous les traits d\'un sphinx à tête de lionne ou encore, à l\'instar d\'Hathor, sous la forme d\'une vache. Elle est par ailleurs coiffée de couronnes très différentes : modius (élé- ment circulaire) supportant une frise d\'uraeus et surmonté de deux plumes de faucon, couronne hathorique, couronne rouge, etc. Figurée sous forme de serpent, elle est souvent accompagnée de la représentation de paires d\'œufs ou de serpents, ses adjuvants. On trouve ces images en nombre à Deir el-Medineh. Divinité funéraire, Mereseger est évidemment présente dans les tombes du cimetière qui jouxte le village comme sur le mobilier funéraire de certains défunts, mais c\'est sur des objets de culte destinés aux vivants qu\'elle apparaît le plus souvent. Les villageois dédièrent ainsi à la déesse plusieurs petites chapelles où elle était généralement adorée avec Ptah. L\'oratoire le plus important est celui que les travailleurs aménagèrent à flanc de colline, sur le chemin qui les menait à travers la montagne 

Mereseger, divinité serpent féminine, est une déesse presque exclusivement adorée par les artisans royaux du village de Deir el-Medineh, auxquels le musée du Louvre a consacré en 2002 une grande exposition. Le panthéon des ouvriers qui travaillaient aux tombes royales de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines reflète largement le contexte particulier dans lequel vivait cette communauté. Installés dans un milieu désertique, à l\'écart des cités et en plein cœur des nécropoles thébaines, les habitants de Deir elMedineh cohabitaient en fait avec le monde des morts. Une déesse locale Nulle surprise donc si, à cô- té de quelques dieux étrangers, des défunts Amé-