Absurde

Contrairement aux surréalistes pour lesquels l’action demeure la seule échappatoire face à l’absurdité de l’existence, les grands auteurs du théâtre de l’absurde des années cinquante, Beckett, Ionesco, Pinter, Adamov s’en emparent pour mettre en exergue l’irrationalité du monde : tout peut basculer dans l’incongru et dans la bouffonnerie. Surtout connu pour son théâtre, l’absurde s’inscrit aussi dans des romans : absurdité du monde chez Camus qui n’exclut pas la liberté de l’individu à condition de demeurer lucide et de bannir l’espoir. Cette même absurdité apparaît, bien entendu, aussi chez Kafka. L’œuvre de Beckett abonde de paradoxes derrière lesquels se cachent essentiellement la souffrance de l’être et sa grande solitude face à l’absurdité du monde. Chez Ionesco, son registre tragi-comique expose un quotidien dominé par le grotesque. Ces auteurs, qui puisent leur inspiration dans les arts populaires, nous livrent un monde irréel et étrange.