ACIS et GALATEE
Publié le 07/10/2017
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PHILOSOPHIE
MORALE
définies, c'est réaliser peu à peu cett\') attitud e mentale qui, sans doute,
n'est pas encore la vertu, mais qui nous y prépare et nous y conduit.
La plupart du temps, en effet, c'est par lâcheté, par faibl esse que nous
succombons aux tentations.
Les individus qui font le mal résolume nt,
de sang-froid, sont assez rares.
Aussi bien la morale n'est-elle pas
faite pour eux.
Ce sont des anormaux , des pervers.
Au contraire,
presque tous les humains -et ils le savent -pèchent par insuffisance
de volonté, d'énergie précise et constante.
C'est pourquoi s'exercer
à vouloir, c'est, d'une façon à peu près certaine, s'exercer à vouloir ...
ce
qui est bien.
Et c'est, d'ailleurs, le plus souvent aussi, atteindre une
existence normalement plus heureuse .
Tout esprit, dit en substance
Alain, a besoin d'un effort quotidien pour ne pas se laisser aller,
s' abandonner au gré des instincts et des impulsions.
Or, ajoute -t-il,
ce n'est pas seulement un devoir : c'est aussi une nécessité pour qui
veut se faire une vie digne d'être vécue.
Car c'est à ce prix, en effet,
que nous échapperons aux maux toujours prêts à fondre sur quico nque
s'abandonne.
C'e st la vieille leçon stoïcienne, éternellement vraie : fermeté et
résignation pour « ce qui ne dépend pas de nous », volonté tendue pour
accomp lir « ce qui dépend de nous », en discernant bien ce que nous
pouvons faire et en ne classant pas trop vite dans l'inévita ble, dans
l'i néluctable ce qui demanderait un effort.
S'il est bon de se pencher parfois sur un passé pour regretter des
fa utes et des faiblesses, il ne faudrait à aucun prix croire que la vie
ne peut pas recommencer sur de nouv elles bases, à partir de la minute
présen te.
La notion de « disponibilité », dont un dilettantisme immora
liste a pu faire d'étranges abus, demeure une vérité profond e, si on
l' entend comme possibilité de se libérer de sa propre « histoire " pour
s'o uvrir à la lucidité et à la liberté, pour transfigurer sa vie en acquérant
des forces neuves.
C'est une fière méthode que de rompre avec un
passé déplaisant, de s'en libérer, et, comme disaient les Stoïci ens,
de " se redresser » •••
En nous améliorant, ce n'est pas seulement à nous que nous rendon s
service : nous accroi ssons les chances d'autrui.
Nous risquons moins
de lui nuire, et nous avons la possibilité plus forte de • servir », servir
la Cité, disait Alain.
II.
-ÉTUDE DE QUELQUES VERTUS ESSENTIELLES.
Oui, les vertus privées sont, sans aucun paradoxe le moyen d'un
bien social.
« Le principe qu'il nous faut travailler à notre perfection
propre, et nous purifier en vue de notre salut personnel nous vient
du christianisme ; mais pourquoi le christianisme nous recommande
t-il ainsi la perfection intérieure, la pureté du sentiment ? N'es t-ce
pas parceque cette pureté intime est la condition de l'accès à la société
idéale, à la cité parfaite ? " (Jacob, Devoirs, cf.
lect.).
La morale.
»
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