Alexandre Pouchkine

Éduqué dans la langue et la culture françaises, comme il était d'usage dans les familles aristocratiques russes au XIXe siècle, Pouchkine découvrit les contes folkloriques grâce à sa grand-mère maternelle. A douze ans, il entra au lycée impérial, où il composa sa première grande œuvre, le poème romantique Rouslan et Ludmilla. Il accepta en 1817 un poste au ministère des Affaires étrangères à Saint-Pétersbourg, où il mena une vie dissipée au contact des groupes politiques radicaux et des cercles littéraires, relations qui lui valurent un exil au Caucase en 1820 pour écrits séditieux. Il y restera quatre ans durant lesquels, marqué par l'influence de Byron, il entama un cycle de poèmes lyriques narratifs qui introduisirent le romantisme dans la littérature russe. En 1823, il débuta son œuvre maîtresse Eugène Onéguine, vaste roman en vers qui l'occupa jusqu'en 1833. Entre-temps, il avait été de nouveau exilé, à Kichinev puis à Odessa, où sa vie s'abîmait dans l'amour, l'alcool, le jeu et la violence. Finalement placé en résidence dans la propriété maternelle de Mikhaïlovskoïé, avec pour seule compagne sa vieille nourrice, il redécouvrit les légendes russes et entama la période la plus productive de sa carrière. En 1826, l'empereur Nicolas Ier mit fin à son exil et le fit venir à Moscou. Il s'y maria en 1831 et accepta sans plaisir un poste officiel. Doté d'une femme somptueuse qui éveillait les convoitises, il périt lors d'un duel, sans doute orchestré par ses ennemis.