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Alfred de Musset

Publié le 01/11/2012

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Alfred de Musset appartient à une famille affectueuse et cultivée, où l'on a le goût des lettres et des arts. Son père, Victor-Donatien de Musset-Pathay, est un haut fonctionnaire, chef de bureau au ministère de la Guerre, et un homme de lettres né le 5 juin 1768 près de Vendôme[1],[2]; il a épousé le 2 juillet 1801 Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbiers[3], née le 14 avril 1780[4]. Le couple a eu trois enfants : Paul, Alfred et Charlotte-Amélie-Hermine, née le 1er novembre 1819[5]. Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau joua en l'occurrence un rôle essentiel dans l'œuvre du poète. Il lui rendit hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l'adversaire de Rousseau. Son parrain, chez qui il passait des vacances dans la Sarthe, était l'écrivain Musset de Cogners. En octobre 1819, alors qu'il n'a pas encore neuf ans, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV[6] - on y trouve encore aujourd'hui une statue du poète -, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d'Orléans[7], et obtient en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit
et de peinture jusqu'en 1829, mais il s'intéresse surtout à la littérature. Le 31 août 1828 paraît à Dijon, dans Le Provincial, le journal d'Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée « ADM «. La même année, il publie L'Anglais mangeur d'opium, version française de Confessions of an English Opium Eater, de Thomas de Quincey. Grâce à Paul Fouché, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l'âge de 17 ans le « Cénacle «, salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il sympathise alors avec Sainte-Beuve et Vigny, et se refuse à aduler le « maître « Victor Hugo. Il moquera notamment les promenades nocturnes du « cénacle « sur les tours de Notre-Dame. Après s'être essayé à la médecine, au droit, au dessin, à l'anglais, au piano et au saxophone, il fera preuve d'une grande aisance d'écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie alors les Contes d'Espagne et d'Italie, salués par Pouchkine[8]. Il est d'ailleurs le seul poète français de son temps que le poète russe apprécie vraiment[9]. En 1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s'accompagne déjà d'une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc
d'Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal. À l'âge de 22 ans, le 8 avril 1832, Musset est anéanti par la mort de son père, dont il était très proche, victime de l'épidémie de choléra. Cet évènement va décider de la carrière littéraire que Musset choisit alors d'entamer. Musset tente sa chance au théâtre. Mais après l'échec de La Nuit Vénitienne ou les noces de Laurette, comédie en un acte donnée le 1er décembre 1830 à l'Odéon, l'auteur dit « adieu à la ménagerie, et pour longtemps «, comme il l'écrit à Prosper Chalas. Cet éloignement durera dix-sept ans, jusqu'au succès d'Un Caprice, comédie en un acte donnée au Théâtre-Français le 27 novembre 1847. À cette époque, devenu alcoolique, il pouvait y revenir plus serein. S'il refuse la scène, Musset n'en garde pas moins un goût très vif du théâtre. Il choisit de publier des pièces dans La Revue des Deux Mondes avant de les regrouper en volume sous le titre explicite « Un Spectacle dans un fauteuil «. La première livraison, en décembre 1832 se compose de trois poèmes, d'un drame, La Coupe et les Lèvres, d'une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d'un conte oriental, Namouna[10]. Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse tension entre débauche et pureté qui domine son œuvre. En novembre 1833, il
part en Italie, en compagnie de George Sand, dont il a fait la connaissance lors d'un dîner donné aux collaborateurs de La Revue des Deux Mondes le 19 juin. Ce voyage lui inspire Lorenzaccio, considéré comme le chef d'œuvre du drame romantique[11], qu'il écrira en 1834. Mais Musset tombe malade et George Sand devient la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. De retour à Paris le 12 avril 1834, il publie la deuxième livraison de son « Spectacle dans un fauteuil «, comprenant Les Caprices de Marianne, parue en revue en 1833, Lorenzaccio, inédit, André del Sarto (1833), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l'Amour (1834) et La Nuit vénitienne, inédit depuis l'échec de l'Odéon. Le Chandelier paraît dans La Revue des Deux Mondes en 1835, Il ne faut jurer de rien en 1836 et Un Caprice en 1837. Il écrit également des nouvelles en prose et la Confession d'un enfant du siècle, autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand, dans laquelle il transpose les souffrances endurées. De 1835 à 1837, Musset compose son chef d'œuvre lyrique, Les Nuits, rivales de celles d'Edward Young, James Hervey ou Novalis. Ces quatre poèmes — les Nuits de mai, d'août, d'octobre, de décembre — sont construites autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l'amour et de l'inspiration. Très sentimentaux, ils sont aujourd'hui considérés
comme l'une des œuvres les plus représentatives du romantisme français. Après sa séparation définitive avec George Sand, en mars 1835, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, la femme d'un juriste et la sœur d'Edmond d'Alton-Shée, pair de France et son ami, qu'il appelle la petite fée blonde et avec laquelle il a une liaison qui dure trois semaines, avant de reprendre fin 1835 ou début 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa « marraine « et sa confidente, notamment tout au long de leur correspondance, qui s'étale sur vingt-deux années[12]. C'est chez elle qu'il fait la connaissance, en mars 1837, d'Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable. Elle lui propose même de se marier avec lui. Abandonnée par Musset pour Pauline Garcia, qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le 23 mai 1861. Puis il rencontre, le 29 mai 1839, à la sortie du Théâtre-Français, Rachel, qui l'emmène souper chez elle, et avec laquelle il a une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Mme Jaubert, lui inspire une passion malheureuse. De 1848 à 1850, il a une liaison avec Louise-Rosalie Ross, dite Mlle Despréaux, qui avait découvert Un Caprice dans une traduction russe de Alexandra Michaelovna Karatiguine à Saint-Pétersbourg, et
l'avait créé au Théâtre-Français en 1847. De même, en 1852, Louise Colet qui est la maîtresse de Falubert, aura quelque temps une liaison avec lui. Tombe d'Alfred de Musset au cimetière du Père-Lachaise. Grâce à l'amitié du duc d'Orléans, il a été nommé bibliothécaire du ministère de l'Intérieur le 19 octobre 1838. Après la Révolution de février 1848, ses liens avec la Monarchie de Juillet lui ont valu d'être révoqué de ses fonctions par le nouveau ministre Ledru-Rollin le 5 mai 1848. Puis, sous le Second Empire, il deviendra bibliothécaire du ministère de l'Instruction publique, avec des appointements de trois mille francs, le 18 mars 1853. Nommé chevalier de la Légion d'honneur le 24 avril 1845, en même temps que Balzac, il est élu à l'Académie française 12 février 1852 au siège du baron Dupaty, après deux échecs en 1848 et 1850. La réception a lieu le 27 mai suivant. De santé fragile (malformation cardiaque), mais surtout en proie à l'alcoolisme, à l'oisiveté et à la débauche, il meurt le 2 mai 1857, quelque peu oublié. Sa mère décède à Paris le 11 février 1864, à 83 ans. Son frère aîné Paul de Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l'œuvre d'Alfred de Musset, par la rédaction de biographies et la réédition de grand nombre de ses œuvres, comme La Mouche ou Les caprices de Maria

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