Alfred de Musset

Issu d'une famille aisée et lettrée de la noblesse parisienne, Musset fut initié dès l'enfance aux œuvres des grands poètes romantiques et marqué durablement par les vers d'Hugo et plus tard, de lord Byron. Talent précoce, il composa à vingt ans ses Contes d'Espagne et d'Italie  au romantisme agressif, qui éblouirent et scandalisèrent les cercles littéraires. A cette époque, il menait une vie de dandy élégant et cultivé, dînant dans les meilleurs restaurants parisiens. Dépité par l'échec de la représentation unique de sa pièce La nuit vénitienne  en 1830, il interdit que l'on joue ses œuvres dramatiques, bien qu'il continuât de composer des comédies (Il ne faut jurer de rien), des tragédies (Lorenzaccio), et des poèmes lyriques. Entre 1833 et 1835, Musset vécut un grand amour avec l'auteur George Sand ; une passion qui, en dépit du désastre émotionnel qu'elle provoqua chez le poète, lui inspira ses plus beaux vers et la trame de La confession d'un enfant du siècle, roman autobiographique qui parut en 1836. A l'aube de ses trente ans, les excès d'alcool et de luxure commencèrent à affecter gravement sa santé physique et mentale, le faisant souffrir d'hallucinations dues sans doute à l'épilepsie. Amant de la débauche, incapable de sentiments durables, il subit plusieurs fois les revers de l'amour, trouvant son seul réconfort dans le succès modéré de ses pièces, jouées à la Comédie-Française à partir de 1847. Élu à l'Académie en 1852, il mourut à quarante-six ans, épuisé par la maladie.