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Almohades, dynastie des

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Almohades, dynastie des (en arabe, al-Muwahhid, « qui proclame l’unité divine «), dynastie berbère musulmane, issue d’un mouvement de réforme religieuse, qui a régné sur le Maghreb et l’Espagne musulmane de 1147 à 1269.

2   IBN TUMART, FONDATEUR DE LA DYNASTIE

Le mouvement almohade est fondé, au début du xiie siècle, par Muhammad ibn Tumart, un réformateur berbère de l’Anti-Atlas. S’opposant au rite malikite pratiqué par les Almoravides, Ibn Tumart prêche le retour aux sources religieuses de l’islam ; formé en Orient et influencé par le chiisme, il leur reproche d’avoir délaissé l’étude du Coran pour un juridisme excessif ; il dénonce également leur conception anthropomorphe de Dieu, contraire au principe fondamental de l’unité divine (ou tawhid, « unité divine «).

Depuis les montagnes du Haut-Atlas, il organise une communauté militaire et religieuse autour d’un islam austère et rigide et, en 1121, se proclame mahdi (le Messie, l’imam caché dont la venue est attendue par les chiites).

3   L’EMPIRE ALMOHADE

Après la mort d’Ibn Tumart en 1130, un de ses disciples, Abd al-Mumin, lance la guerre sainte, ou djihad, contre le Maghreb almoravide. Tlemcen, Fès puis Marrakech sont prises et la dynastie régnante tombe en 1147.

Abd al-Mumin (1130-1163) est désormais à la tête d’un empire englobant toute l’Afrique du Nord jusqu’à la Tripolitaine et l’Espagne méridionale (prise de Cordoue en 1148, et de Grenade en 1154). Il se proclame calife, rejetant ainsi la suzeraineté des Abbassides et impose le principe d’une hérédité dynastique peu avant sa mort, ce qui permet à son fils, Abu Yaqub Yusuf (1163-1184), d’achever la conquête de l’Espagne musulmane.

La puissance almohade commence à décliner après la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, lorsque les armées chrétiennes de Castille, d’Aragon et de Navarre défont le quatrième calife, Muhammad al-Nasir (1199-1213). En 1236, Cordoue — ville symbole de l’islam espagnol — se rend, tandis que les dissensions au sein du cercle dirigeant s’aggravent. Différentes provinces de l’empire se proclament indépendantes, et des dynasties locales s’imposent, comme les Hafsides (à partir de 1228 sur l’Ifriqiya, actuelle Tunisie), les Abdelwadides (à partir de 1236 sur le Maghreb central, actuelle Algérie), et les Mérinides (à partir de 1258 sur le Maghreb occidental, actuel Maroc). Cet émiettement de l’empire sonne le glas de la dynastie almohade.

L’intransigeance religieuse des Almohades est à l’origine de persécutions contre les Juifs, convertis de force à l’islam, et contre la philosophie qui s’est épanouie sous les Almoravides. Rapidement, cependant, les successeurs du mahdi goûtent au luxe de l’Andalousie, et la cour almohade renoue avec la tradition intellectuelle et artistique de l’Espagne musulmane. Le philosophe Averroès est ainsi accueilli à la cour d’Abu Yaqub Yusuf.

Les Almohades ont développé une architecture sobre et majestueuse, dont témoignent le minaret de la mosquée de la Koutoubia (à Marrakech, Maroc) et la Giralda (à Séville, Espagne).

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