Andrianampoinimerina

Andrianampoinimerina (1745 ?-1810), unificateur du peuple Merina et roi de Madagascar (1787-1810).

En 1783, alors que les Hautes Terres de Madagascar sont en proie à de multiples querelles de succession, Ramboasalama (« le Chien bien-portant «), neveu du souverain du petit royaume hova d’Ambohimanga, s’empare du trône de son oncle. Progressivement, il conquiert les royaumes hova voisins et parvient à s’installer, à sa troisième tentative, dans la grande ville d’Antananarivo.

Après avoir pris le nom d’Andrianampoinimerina (Andrian : seigneur ; ampoin : au cœur de ; Imerina : Imerina, province centrale de Madagascar), il signe un pacte d’amitié avec la reine Ravahini du Boïna et négocie l’union des deux royaumes. Bien qu’on lui attribue volontiers la maxime « la mer est la limite de ma rizière «, il ne semble pas que ses conquêtes résultent d’un plan mûrement établi. Le nouveau roi des Merina soumet les Betsileo et les Sihanaka des Hautes Terres, mais se heurte aux Sakalava qui considèrent encore les Hova (autre nom des Merina) comme leurs vassaux.

Andrianampoinimerina fortifie son royaume en distribuant les postes administratifs aux clans alliés qui ont accepté de reconnaître sa suzeraineté. Néanmoins, pour maintenir la cohésion de son royaume, le roi est amené à suivre une politique centralisatrice. Ses kabary (discours) ont force de loi mais, afin de conserver l’appui des principautés et des clans, Andrianampoinimerina organise le royaume en fokolona, unités sociopolitiques constituées à partir des structures traditionnelles. Ses décisions sont transmises et appliquées par l’intermédiaire de soixante-dix Vadintany (époux de la terre), dont le rôle de messager s’apparente à celui des missi dominici de l’Europe médiévale.

Après sa mort, en 1810, son fils Radama I^er étend considérablement le royaume ; il le repousse jusqu’à la mer, au contact des commerçants français et britanniques qui ne tardent pas à faire de la grande île le champ clos de leurs différents à travers les missions religieuses catholiques et protestantes.