Anne de Bretagne

Anne de Bretagne (1477-1514), duchesse de Bretagne (1488-1514) et reine de France, dont les deux mariages successifs avec les rois de France ont engagé le processus de rattachement du duché de Bretagne à la France.

Née à Nantes, Anne de Bretagne est la fille de Marguerite de Foix et de François II de Bretagne. Elle est d’abord mariée par procuration le 18 décembre 1490 au prince autrichien Maximilien de Habsbourg (futur empereur germanique Maximilien I^er), dans le but de préserver l’indépendance du duché de Bretagne. À la suite de cette alliance, les troupes royales françaises envahissent le duché. Puis, le mariage avec Maximilien d’Autriche est déclaré invalide (pour union non consommée) par le pape Innocent VIII, et Anne est contrainte d’épouser (le 6 décembre 1491 au château de Langeais) le roi de France Charles VIII, conformément au traité du Verger (19 août 1488) — par lequel François II de Bretagne, vaincu à l’issue de la Guerre folle, a promis de soumettre le mariage de sa fille à l’approbation préalable du roi de France. Le 8 février 1492, Anne de Bretagne est sacrée et couronnée à Saint-Denis.

Veuve le 7 avril 1498, Anne de Bretagne épouse en secondes noces (le 9 janvier 1499) le roi Louis XII, comme le prévoyait le contrat de mariage avec Charles VIII, mais se réserve l’administration du duché de Bretagne et de ses appartenances (comtés de Nantes, d’Étampes et de Vertus), ainsi que le droit de transmettre ledit duché à ses collatéraux au cas où elle n’aurait pas d’enfant avec Louis XII. Anne de Bretagne est à nouveau couronnée à Saint-Denis le 4 novembre 1504. Morte à Blois le 9 janvier 1514, elle est la première reine de France à bénéficier de funérailles royales, selon un cérémonial qui s’étale sur quarante jours.

Anne de Bretagne est la mère de Claude de France, qui épouse en 1514 François d’Angoulême (futur François I^er), lui apportant le duché de Bretagne en dot, et de Renée de France, qui devient duchesse de Ferrare. La Bretagne est officiellement annexée en août 1532, après que les États de Bretagne ont eux-mêmes réclamé le rattachement de leur pays à la couronne de France, en contrepartie de la confirmation de leurs privilèges.