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Aoun, Michel

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Aoun, Michel (1935- ), militaire et homme politique libanais.

2 CARRIÈRE MILITAIRE ET ASCENSION SOCIALE

Né à Haret-Hreik, un village au sud de Beyrouth, au sein d’une famille modeste chrétienne maronite, Michel Aoun trouve dans la carrière des armes un moyen de promotion sociale. Engagé en qualité de simple artilleur, il gravit peu à peu les échelons de la hiérarchie militaire et parfait ses connaissances lors de plusieurs stages à l’étranger — il séjourne notamment aux États-Unis, à Fort-Seale en 1966, puis en France dont il revient diplômé de l’École supérieure de guerre en 1980. Jouissant d’une excellente réputation de soldat, il accède au rang de général de brigade en 1984, avant d’être nommé, cette même année, commandant en chef de l’armée libanaise avec l’assentiment des représentants de la communauté musulmane.

3 PREMIER MINISTRE

Son intrusion sur la scène politique libanaise intervient dans un contexte de crise institutionnelle majeure. Depuis l’accession à l’indépendance, le Liban vit sous un régime constitutionnel qui répartit les charges publiques entre les représentants des diverses communautés chrétiennes et musulmanes ; mais alors que le mandat du président Amine Gemayel arrive à terme en septembre 1988, les communautés religieuses et politiques libanaises ne parviennent pas à s’entendre sur un possible successeur. Nommé au poste de Premier ministre par Amine Gemayel, Michel Aoun forme alors un gouvernement de coalition réunissant chrétiens et musulmans, la majorité de ces derniers se ralliant à la personne de Sélim Hoss qui forme un gouvernement concurrent d’obédience pro-syrienne — les forces d’Hafez-al-Assad occupent une partie du Liban depuis 1976.

4 « GUERRE DE LIBÉRATION « ET EXIL

Convaincu que le courant nationaliste et populaire qu’il entend incarner ne peut s’imposer que par la force, Michel Aoun lance, dès février 1989, ses partisans — qu’il recrute essentiellement au sein du quartier chrétien de Beyrouth-Est où il exerce un pouvoir plébiscitaire — dans une « guerre de libération « contre les Syriens qui sont soutenus de l’intérieur par la milice des Forces libanaises. L’accord d’entente nationale signé à Taef en octobre 1989, et ratifié par les députés, ne suffit pas à mettre un terme à l’attitude du général chrétien. Au motif que l’accord ne contient aucune disposition expresse relative au stationnement des troupes syriennes au Liban, Michel Aoun intensifie ce qui apparaît, à cette époque, comme « sa « guerre de résistance. Il s’oppose à l’élection régulière de René Moawad, s’auto-proclame président et se retranche dans le palais présidentiel de Baabda, constamment soumis à un déluge d’obus. Son intransigeance ne peut rien contre des forces qui lui sont largement supérieures : il se réfugie, en 1990, dans l’enceinte de l’ambassade de France où il demande et obtient l’asile diplomatique. Sa reddition met un terme à cette guerre civile.

5 RETOUR AU LIBAN ET VICTOIRE ÉLECTORALE

Exilé en France pendant quinze ans, Michel Aoun revient au Liban en 2005 à la suite du retrait de l’armée syrienne du sol libanais. Lors des premières élections législatives qui suivent le retrait syrien, en juin 2005, il crée la surprise en s’alliant avec les pro-syriens et en remportant une victoire d’une ampleur inattendue sous les couleurs de la Liste du changement et de la réforme : 21 sièges sur les 58 à pourvoir dans la circonscription Mont-Liban et Bekaa. Fédérant les chrétiens qui votent massivement en sa faveur, il apparaît comme leur principal leader au Parlement, mais, après avoir échoué à obtenir les ministères qu’il souhaitait, il refuse que son mouvement, le Courant patriotique libre, participe au gouvernement formé par Fouad Siniora.

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