archonte
Publié le 30/01/2013
Extrait du document
archonte, nom donné aux magistrats suprêmes des cités de la Grèce antique, notamment à Athènes.
Lorsque l’oligarchie athénienne supplante la monarchie au xie siècle av. J.-C., émerge une nouvelle titulature chargée du politique et du judiciaire, l’archontat (du grec arkhôn, « celui qui commande «). Viagère, puis décennale, la charge devient annuelle à partir de 683 av. J.-C. À l’origine détenu par un seul homme, l’archontat est partagé, à cette même date, entre trois aristocrates élus annuellement : l’« archonte roi «, ou « basileus «, reprend les prérogatives religieuses des anciens rois et juge les crimes d’impiété et les homicides ; l’« archonte polémarque «, chef des armées jusqu’à ce que la fonction revienne au collège de stratèges en 487 av. J.-C., préside le tribunal du Palladion où sont jugés les métèques et les étrangers ; l’« archonte éponyme «, qui donne son nom à l’année durant laquelle il exerce sa charge, est le principal magistrat d’Athènes jusqu’en 487 av. J.-C., chargé de l’administration civile et de la juridiction publique et privée (droit de la famille et successions).
Au vie siècle, une réforme instaure un collège élargi de neuf archontes ; aux trois précédents, sont adjoints six « thesmothètes «, aux attributions législatives et un secrétaire. C’est à cette même époque que les archontes sont tirés au sort par les tribus (chaque année, une tribu est exclue du tirage) et que l’accès à la charge est étendue à la troisième classe censitaire.
Avec l’instauration progressive de la démocratie athénienne, l’archontat perd de son importance, jusqu’à ne conserver que les prérogatives judiciaires. Toutefois, la charge reste prestigieuse et les archontes sortis de charges entrent systématiquement à l’Aréopage.
Élaborée dès 682 av. J.-C. et connue intégralement de 496 à 292 av. J.-C., la liste des archontes éponymes est une source fondamentale pour la connaissance chronologique de l’histoire d’Athènes.