Armée blanche

Armée blanche, nom générique (emprunté à la couleur du drapeau tsariste) qui a désigné les armées hostiles à la Révolution bolchevique, qu'elles ont combattue de 1917 à 1921.

La première Armée blanche, ou Armée des volontaires, est formée durant l’hiver 1917-1918, avec 3 à 4 000 hommes, officiers et cosaques issus de l'armée impériale qui suivent en Ukraine le général Kornilov. À sa mort, en avril 1918, le général Denikine lui succède. Ce dernier reçoit l'appui des forces britanniques et françaises pour équiper son armée, les gouvernements occidentaux s’inquiètant d’une extension révolutionnaire.

Au même moment, une autre Armée blanche est constituée en Sibérie occidentale, avec la mobilisation de 45 000 prisonniers de guerre tchèques, placés sous le commandement de l'amiral Alexandre Koltchak, qui se proclame « chef suprême de toutes les Russies «.

D’autres Armées blanches, moins importantes, se forment en Sibérie orientale.

Toutes ces armées obtiennent le soutien des Français au sud, des Britanniques (qui occupent Mourmansk en mars 1918, puis Arkhangelsk en août 1918) et des Japonais, aidés d’un corps expéditionnaire américain (qui occupent Vladivostok en avril 1918). Alors que les Français et les Américains se retirent rapidement, les Britanniques restent en Russie jusqu'à l'automne 1919 et les Japonais la quittent en 1922.

Au printemps 1919, Koltchak lance une offensive contre Moscou ; il atteint la Volga, mais son armée se débande face à l'Armée rouge. Fait prisonnier, il est exécuté.

En octobre 1919, Denikine arrive à 250 km de Moscou. Mais il doit rapidement se replier vers la mer Noire, malgré une armée forte de 250 000 hommes. En mars 1920, il cède ses pouvoirs au général Wrangel, qui ne bénéficie plus du soutien étranger. L'Armée blanche vit ses dernières heures : 70 000 hommes sont évacués sur des navires occidentaux à partir de Sébastopol.

Entrées dans la légende contre-révolutionnaire, les Armées blanches, partagées entre démocrates anticommunistes et partisans de la restauration des Romanov, n'ont jamais pu dépasser leurs divisions pour gagner la guerre civile qui marque les premières années de la Révolution bolchevique.