Devoir de Philosophie

armées romaines

Publié le 01/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

armées romaines, armées qui ont assuré l’extension et la défense de la République puis de l’Empire romain du vie siècle av. J.-C. au ive siècle apr. J.-C.

2   L’ARMÉE DES CITOYENS

La période initiale, marquée par une armée probablement aristocratique, issue des compagnons de Romulus, laisse place, sous le roi latin Servius Tullius vers le milieu du vie siècle, à une longue période où l’armée, divisée en centuries, repose sur un principe à la fois censitaire et militaire. Pour l’infanterie, quatre-vingts centuries (troupes de cent hommes dirigées par un centurion) groupent, selon Tite-Live, les plus riches des citoyens qui payent le plus lourd armement ; les vingt centuries suivantes rassemblent ceux dont la fortune dépasse 75 000 as ; vingt centuries encore pour les citoyens disposant de plus de 50 000 as ; vingt autres enfin pour ceux possédant plus de 25 000 as ; la dernière classe, représentant trente centuries, est constituée de soldats armés « de frondes et de balles de pierre «, possédant plus de 11 000 as. Les cavaliers des six centuries de cavalerie, recrutés dans l’aristocratie, versent 10 000 as pour l’achat du cheval au Trésor public. D’autres estimations, pour les iiie et iie siècles av. J.-C., proposent un total de cent quatre-vingt-treize centuries.

Les centuries sont regroupées dans trois légions de 6 000 hommes (soit soixante centuries) auxquelles s’ajoutent les corps spécifiques de la cavalerie. L’armée romaine est essentiellement terrestre. À l’occasion des batailles, chaque légion est répartie en trois lignes de fantassins : hastati, principes et triarii, les plus jeunes devant, les anciens à l’arrière. À partir du ive siècle av. J.-C. apparaissent les manipules constitués de deux centuries, puis, au iie siècle av. J.-C., les cohortes composées de trois manipules : cette nouvelle organisation répond aux exigences tactiques imposées par des adversaires combattant en unités plus mobiles et plus restreintes que les lourdes phalanges du monde hellénistique. Le commandement des légions est assuré par les consuls, assistés de généraux dont le rôle augmente progressivement. Les centurions, les décurions et les optiones commandent les échelons inférieurs.

La participation aux plus hautes fonctions de la cité est conditionnée par l’exercice des plus lourdes charges militaires et par le versement des plus lourds impôts. Cette première armée, grâce à laquelle l’essentiel de l’Italie passe sous la domination de Rome, repose sur des principes communs à la plupart des cités, Athènes, en particulier, où chacune des quatre classes censitaires doivent un type défini de service militaire. La levée pèse de préférence sur les pères de famille propriétaires, susceptibles d’avoir plus de biens à défendre que les célibataires pauvres. Le soldat romain typique est donc un petit propriétaire paysan, et son influence est considérable : les comices centuriates (assemblée des soldats citoyens votant par classes) jouent un rôle décisif dans les progrès de la plèbe face aux patriciens.

Rome a peu recours aux mercenaires : des spécialistes sont embauchés, comme les archers crétois. En revanche, les peuples vaincus sont largement mis à contribution ; l’entrée dans l’armée permet d’accéder au droit de cité, privilège de plus en plus convoité à mesure que s’étend la puissance romaine.

3   L’ARMÉE IMPÉRIALE

En 107 av. J.-C., le général Marius réforme profondément l’armée : tous y sont admis sans distinction de classe pour répondre à la crise du recrutement consécutive à l’appauvrissement généralisé des petits propriétaires latins et à l’extension de l’espace romain. Marius permet ainsi aux prolétaires (les Romains non propriétaires) et même à certains pérégrins (étrangers) d’Italie d’entrer dans la légion : l’engagement y étant de vingt ans, la légion se professionnalise. La solde est traditionnellement de 5 as par jour, moins les frais ; les généraux du ier siècle av. J.-C. ont soin d’augmenter les revenus de leurs soldats : Jules César double leur solde et leur accorde le droit de participer au partage du butin.

De plus, des troupes auxiliaires sont recrutées dans les provinces à partir du ier siècle av. J.-C. ; les soldats y servent pendant vingt-cinq ans.

Le temps des généraux, de Marius à la bataille d’Actium (31 av. J.-C.), est marqué par une multiplication du nombre des légions : lorsque Auguste le régime impérial et réorganise l’Empire entre 27 et 23, il licencie la moitié des légions qui ont servi pendant les guerres civiles et peut encore en répartir vingt-cinq dans les différentes provinces « impériales « sur lesquelles l’empereur conserve un contrôle total. Plus tard, le nombre des légions varie peu (de vingt-deux à vingt-huit), et chacune est dotée d’un numéro d’appel et d’un surnom ou cognomen : « I Germanica «, par exemple.

Leur commandement est confié à des légats de l’empereur : certains sont membres de la classe sénatoriale, d’autres issus de la classe équestre comme les préfets de la flotte ou des troupes stationnées à Rome, les cohortes prétoriennes. Les grades inférieurs perdurent durant tout l’Empire.

La tactique de la légion est peu à peu affinée : la disposition des manipules en quinconce, par exemple, permet plus de souplesse. Le rôle des troupes auxiliaires s’accroît, de même que celui de la flotte dont les deux bases principales sont, de part et d’autre de la péninsule italienne, Misène et Ravenne. La marine demeure cependant un corps peu prestigieux.

La fin de l’Empire est marquée par l’entrée de plus en plus massive des provinciaux dans la légion : sous Auguste, plus des deux tiers des légionnaires étaient originaires d’Italie, tandis qu’à la fin du iie siècle apr. J.-C., ils ne sont plus que 9 %. Cette évolution s’accompagne d’un retour progressif à la tactique de la phalange lourde et à une modification de l’armement, la lance traditionnelle s’effaçant au profit du glaive.

Durant près de huit siècles, l’armée romaine constituée autour de la légion a été l’atout décisif de l’impérialisme romain. Du iie siècle av. J.-C. au ive siècle apr. J.-C., elle a victorieusement résisté aux assauts successifs des « Barbares «. La ligne du limes, la frontière fortifiée séparant l’Empire des pays barbares, s’est révélée d’une remarquable efficacité. Sans doute la capacité de cette armée à incorporer les peuples vaincus, avec leurs qualités propres voire avec leurs pratiques religieuses et culturelles, a-t-elle été pour beaucoup dans la pérennité unique dans l’histoire de la pax romana.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles