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Athènes

Publié le 31/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Athènes, en grec Athínai, capitale de la Grèce, chef-lieu du nome de l'Attique, située dans le sud-est du pays, à l'extrémité d'une péninsule qui s'avance en mer Méditerranée.

Bordée par les montagnes du Parnès au nord, de l'Hymette et du Pentélique à l'est, et du massif de l'Aighaleo à l'ouest, drainée par le Céphise à l'ouest et l'Ilissos à l'est, la ville s'étend vers le sud, avec le port du Pirée, jusqu'au bord du golfe Saronique. L'agglomération du Grand Athènes englobe soixante communes. C'est une vaste métropole qui domine la vie économique, culturelle et politique du pays. Elle est au centre du plus vaste ensemble urbain de la zone balkanique.

2   ÉCONOMIE

Athènes rassemble un tiers de la population grecque. Capitale d'un pays fortement centralisé, elle occupe de multiples fonctions. L'administration, la finance, l'enseignement supérieur y sont concentrés, tout comme les grands médias et le secteur de l'édition. L'essentiel du commerce de gros se traite dans la ville, également pivot du commerce extérieur du pays grâce au port du Pirée.

Les activités industrielles, avec plus de 50 p. 100 des emplois nationaux du secteur secondaire, se sont diversifiées autour du textile, de la chimie, de la métallurgie, du tabac et de l'alimentation.

Enfin, sa position géographique et son histoire font d'Athènes une grande capitale touristique.

3   PAYSAGE URBAIN

Cœur de la ville antique, l'Acropole, la « ville haute «, fait encore partie du centre de la ville contemporaine. Située sur une colline, elle couvre une superficie d'environ 4 ha et comprend de nombreux vestiges dont certains remontent à l'époque mycénienne (IIe millénaire av. J.-C.). L'accès se fait aujourd'hui par la porte Beulé, du nom de l'archéologue français qui la mit au jour en 1852. Elle débouche sur un escalier, construit par les Romains au IIIe siècle, qui mène aux Propylées, bâtiment édifié sous la conduite de l'architecte Mnésiclès et dont la construction, interrompue en 432 av. J.-C. au moment de la guerre du Péloponnèse, ne fut jamais achevée.

La plupart des monuments de l'Acropole datent du « siècle de Périclès «, période d'embellissement de la cité : le Parthénon, œuvre de l'architecte Ictinos, dont les travaux s'effectuèrent sous la conduite de Phidias et dont les frises sont aujourd'hui conservées au British Museum de Londres (voir Parthénon, frise du) ; l'Érechthéion et son fameux portique des Caryatides, où six statues de jeunes filles remplacent les habituelles colonnes qui soutiennent le plafond ; le temple d'Athéna Niké, dédié à la protectrice d'Athènes, ici victorieuse. Le versant sud de l'Acropole accueille le sanctuaire de Dionysos Éleuthéros, consacré au dieu du Vin et de la Nature, et dont les fondations du premier temple remontent au VIe siècle av. J.-C. ; le théâtre de Dionysos, construit en pierre entre 400 et 330 av. J.-C. sur un site qui vit véritablement naître la tragédie puisque la première œuvre connue du genre y fut donnée en 536 av. J.-C. ; l'odéon de Périclès (445 av. J.-C.) qui accueillait des spectacles lors des Panathénées ; l'odéon d'Hérode Atticus (161), petit théâtre à l'origine couvert d'un toit de bois ; les ruines d'un Asclépiéon (Ve siècle av. J.-C.), sanctuaire d'Asclépios et de sa fille Hygieia, dotés des vertus de guérisseurs.

Faisant face à l'Acropole à l'ouest, on trouve la colline de l'Aréopage, siège du tribunal primitif de la cité. À l'ouest de l'Acropole s'étendait l'Agora, ancien centre de la vie publique athénienne, dominée par le Théséion, le Temple de Thésée (Ve siècle av. J.-C.), consacré en fait à Héphaïstos. Si l'Agora, détruite par les Barbares en 267, est aujourd'hui un champ de ruines dont il est difficile de retrouver la physionomie initiale, le Théséion est en revanche l'un des temples les mieux conservés du monde grec.

Au-delà, d'ouest en est, se succèdent trois des huit collines sur lesquelles la ville est bâtie : la colline des Nymphes, siège d'un observatoire astronomique depuis le XIXe siècle, la Pnyx, où se tint du VIe au IVe siècle l'Assemblée du Peuple, et la colline de Philopappos, consacrée aux Nymphes dans l'Antiquité.

Au nord et au nord-est de l'Acropole se trouvent les vieux quartiers de Monastiraki et de Plaka. Largement touristiques, ils ont toutefois conservé leur caractère traditionnel. Le premier, cœur du quartier turc, comprenait l'ancien bazar et abrite encore le marché aux puces de la ville et de nombreuses échoppes d'artisans ; le second permet de découvrir d'autres édifices dignes d'intérêt : le monument de Lysicrate (335 av. J.-C.), la tour des Vents décorée de huit panneaux représentant autant de vents (Ier siècle av. J.-C.), la cathédrale (1842), de nombreuses petites églises de l'époque byzantine (la Kapnikaréa, XIe siècle ; la Petite Métropole, XIIe siècle) ou les rares traces de l'occupation ottomane comme la medrese, école coranique dont il ne subsiste que le portail ou la mosquée Fethiye (1458), la plus ancienne d'Athènes.

La limite est de Plaka est marquée par la porte d'Hadrien, élevée en 131 pour marquer la frontière entre la ville grecque et la ville romaine nouvellement construite. Juste derrière, on peut voir les ruines de l'Olympiéion, le temple de Zeus Olympien, qui fut en travaux du VIe siècle av. J.-C. à 132 de notre ère ! À l'ouest de Monastiraki, au-delà de l'Agora, s'étend le Céramique, l'un des plus vieux quartiers de la ville ; il doit son nom aux nombreux potiers qui y travaillaient. Coupé en deux par la construction du mur de Thémistocle après les guerres médiques (fin du Ve siècle), il devait à partir de cette époque abriter la plus grande nécropole de la cité.

L'Athènes contemporaine est en grande partie issue des plans d'urbanisme mis en place après la guerre d'Indépendance. Capitale d'un nouvel État en 1834, la ville, ruinée et désertée après une longue période de combats, se devait d'être réaménagée. Elle se développa à l'est de Plaka, selon les plans d'architectes allemands et français. Les places Omonia et Syntagma, qui jouxtent le Parlement (1836-1840), regroupent aujourd'hui les quartiers d'affaires et de nombreux commerces. Elles étaient à l'origine bordées de bâtiments de style néoclassique dont il ne reste que peu de traces. Le quartier résidentiel d'Athènes, celui des ambassades, des beaux immeubles et des boutiques de luxe s'étend au nord du Parlement autour de la place Kolonaki, au pied et sur les pentes du mont Lycabette. Au sud du Parlement se trouvent le Zappéion, palais des expositions de pure facture néoclassique et l'immense jardin national, véritable bouffée d'oxygène dans cette ville surpeuplée et polluée. Car c'est bien là le principal problème de la capitale aujourd'hui. Les mesures les plus diverses ont été prises — avec un succès limité — pour combattre le phénomène, comme par exemple l'autorisation pour les véhicules privés de circuler seulement un jour sur deux ou la création de zones piétonnes dans les quartiers centraux afin de limiter l'accès des voitures.

4   ARTS ET CULTURE

La ville d'Athènes possède une pléiade de musées dont on ne citera ici que les plus renomés. Le Musée national d'Athènes expose les principaux trésors de l'art grec, du néolithique à l'époque romaine. On peut notamment y admirer les fabuleuses richesses de Mycènes, parmi lesquelles le célèbre « masque d'or d'Agamemnon « découvert par Schliemann et longtemps considéré comme appartenant à ce roi, et les fresques de Santorin. Les musées de l'Acropole et de l'Agora abritent les objets découverts sur chacun des sites. Le Musée byzantin, seul en son genre en Europe, propose une vaste collection d'icônes et de fresques du IXe au XVIIe siècle. Le musée Benaki possède une belle collection d'art byzantin, copte et musulman, ainsi qu'une section consacrée aux arts et traditions populaires (costumes, bijoux, meubles, etc.). Le musée d'Art cycladique et d'Art grec ancien, également connu sous le nom de fondation Goulandris, renferme, entre autres, une superbe collection d'idoles de marbre qu'une judicieuce muséographie met en perspective avec des œuvres de Brancusi, Modigliani ou encore Picasso, faisant ressortir toute leur modernité.

Ville universitaire, Athènes est aussi le siège de la Bibliothèque nationale qui abrite plus de 500 000 volumes et 3 000 manuscrits.

5   HISTOIRE
5.1   Athènes antique
5.1.1   Des origines aux prémices de la démocratie

Si les premières traces d'occupation du site de la colline de l'Acropole remontent à la fin du néolithique, l'histoire des origines d'Athènes fait largement appel à des récits mythiques. Selon la légende, Créops, roi d'une peuplade préhistorique, aurait fondé la première Athènes et unifié sous son autorité douze villages de l'Attique. Plus tard, au XIIe ou au XIe siècle av. J.-C., Thésée, fils d'Égée, paracheva l'unité politique d'Athènes et développa avec faste les panathénées, cérémonies dédiées à Athéna, la déesse protectrice de la cité.

Foyer d'immigration, notamment pour les Ioniens fuyant le Péloponnèse ravagé par les invasions doriennes, Athènes prospéra et s'agrandit rapidement. Progressivement, à l'instigation de la puissante oligarchie terrienne des eupatrides, la royauté disparut au profit d'un gouvernement dirigé par trois puis, à partir de 683, neuf magistrats, les archontes, désignés par le conseil de l'Aréopage (du nom de la colline où il se tenait). Si le peuple était doté d'une assemblée, l'ecclésia, celle-ci n'avait qu'un rôle très limité puisqu'elle ne pouvait qu'entériner les décisions des archontes. Le système attisa bientôt le mécontentement général et amena l'aristocratie à faire des concessions.

Après la tentative de tyrannie populaire de Cylon (632 av. J.-C.) et le renforcement de l'agitation sociale qui suivit son échec s'ouvrit une période de réformes, symbolisée par la codification écrite des lois effectuée par Dracon, en 621 av. J.-C. Resté célèbre pour sa grande sévérité (les « lois draconiennes «), ce code législatif ne put résoudre la crise économique et sociale mais amena au pouvoir Solon, élu archonte en 594 av. J.-C. Homme éclairé, il réforma profondément l'organisation de la cité. Les dettes des paysans furent annulées, ce qui eut pour effet de résoudre en partie la grave crise agraire. Les citoyens furent regroupés en quatre classes censitaires, selon leur fortune, ce qui revenait à abolir les privilèges de naissance. Au niveau des institutions, la création du Conseil des Quatre-Cents (la boulê) chargé de préparer le travail de l'ecclésia aux pouvoirs désormais renforcés et la mise en place d'un tribunal populaire (l'Héliée) introduisirent les ferments de la démocratie dans la vie athénienne. Une réforme monétaire et une facilité accrue pour les marchands étrangers à se rendre dans la ville eurent également pour effet de redynamiser la vie économique et de favoriser l'essor du commerce.

5.1.2   L'apogée de la cité

Après une période trouble, le tyran Pisistrate, soutenu par le peuple, s'empara du pouvoir. Son gouvernement (560-527 av. J.-C.) comme celui de ses fils Hipparque et Hippias (527-510 av. J.-C.) marquèrent une ère de grandeur et de prospérité pour la ville ; des mesures favorables à la petite paysannerie furent adoptées mais surtout une politique de grands travaux transforma Athènes : une nouvelle enceinte englobant la colline de l'Aréopage, voisine de l'Acropole, fut édifiée ainsi que les agoras dites de Thésée et de Solon, centres de la vie politique ; dans la ville basse, on construisit un réseau d'égouts, on effectua d'importants travaux de voirie et on édifia le Lycée et l'Académie, gymnases appelés à connaître une grande notoriété.

C'est Clisthène, au pouvoir en 508 av. J.-C., qui, par ses réformes, est considéré comme le véritable père de la démocratie athénienne. Les quatre tribus initiales furent remplacées par dix tribus, constituées sur la base d'une division géographique de l'Attique, ce qui introduisit une plus grande égalité entre les citoyens puisque désormais leur lieu de résidence et non plus leur fortune leur donnait accès à la vie publique, chaque tribu envoyant cinquante représentants à la boulê qui devint le Conseil des Cinq-Cents. L'ostracisme, c'est-à-dire le bannissement temporaire de la cité, procédure destinée à écarter un individu susceptible d'entraver la démocratie, fut également introduit.

Pillée et ravagée par les Perses au Ve siècle av. J.-C., Athènes sortit finalement grandie des guerres médiques, notamment après l'éclatante victoire de Salamine, remportée par Thémistocle en 480. Ce dernier entreprit alors de restaurer les fortifications de la cité et du port, et relia Athènes au Pirée par les Longs Murs, un passage fortifié entre les deux points. La cité athénienne prospéra et regroupa ses alliées au sein de la confédération de Délos (ou Confédération athénienne), apparaissant désormais comme l'unique rivale de Sparte. Périclès acheva ces grands travaux vers 450 av. J.-C. C'est lui, plus que tout autre chef démocrate, qui fit d'Athènes le véritable foyer de la civilisation classique. Conseillé par le sculpteur Phidias, il fit établir un plan d'aménagement de l'Acropole, financé par les fonds publics, et édifier le Parthénon, le temple d'Athéna Niké, l'Érechthéion, les Propylées, tandis que, dans la ville basse, l'Agora fut agrandie et redécorée, des maisons de briques construites, de nouvelles voies de circulation aménagées. Athènes rayonnait dans tout le monde antique et s'épanouissait sur le plan artistique et culturel. Les tragédies et les comédies d'Eschyle mais aussi de nouveaux auteurs comme Sophocle et Euripide étaient jouées dans le théâtre de Dionysos, sous l'Acropole tandis que Le Pirée devenait la plaque tournante de tous les commerces en Méditerranée.

5.1.3   Le déclin

La guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes (431-404 av. J.-C.) marqua le déclin de la cité. La peste ravagea la ville et causa la mort de Périclès (429 av. J.-C.), l'Attique fut pillée par les armées coalisées et la défaite maritime d'Aigos Potamos (405 av. J.-C.) fit perdre à Athènes sa flotte ; les Spartiates prirent alors le contrôle de la ville et imposèrent le Conseil oligarchique des Trente Tyrans comme organe de gouvernement. Cette perte de souveraineté n'entrava pas l'activité intellectuelle d'Athènes : c'est à cette époque que Platon et Aristote créèrent leur propre école philosophique, que Démosthène, Isocrate, et d'autres orateurs amenèrent la rhétorique au niveau d'un art.

La bataille de Chéronée remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II fit entrer Athènes dans l'aire de dépendance de la Macédoine jusqu'au IIe siècle av. J.-C. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia durant cette période de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand (323 av. J.-C.), le successeur de Philippe, et le découpage de l'empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, s'assoupit.

5.1.4   La période romaine

Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la pax romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque.

À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; il réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite, premier évêque et martyr de la ville. Plus tard, l'empereur Hadrien (117-138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ces prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympiéion (temple de Zeus), un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos, de nouvelles routes, des aqueducs, etc., furent construits sous son règne.

5.2   De Byzance à la domination ottomane

Athènes fut attribuée aux empereurs d'Orient lors du partage de l'Empire romain de 395. Ravagée par les Goths en 267, puis par les troupes d'Alaric en 396, la ville eut beaucoup de mal à se relever. L'édit de Milan (313), qui avait donné la liberté de culte aux chrétiens, permit à la religion de se répandre à Athènes ; l'édit de Théodose (435) ferma les écoles païennes, des basiliques chrétiennes furent aménagées dans plusieurs bâtiments comme le Parthénon, l'Érechthéion ou le théâtre de Dionysos. De nombreuses œuvres d'art furent transférées à Constantinople et les rares visites des empereurs byzantins ne parvinrent pas à sortir la ville d'une certaine léthargie, même si quelques sanctuaires typiquement byzantins, souvent construits avec des éléments antiques, devaient être bâtis aux XIe et XIIe siècles, la Kapnikaréa et la Petite Métropole, par exemple.

Après la prise de Constantinople par les croisés en 1205, Athènes, érigée en duché, fit partie des possessions des La Roche, une famille bourguignonne puis de Gautier de Brienne qui leur succéda. Après avoir fortifié l'Acropole, les ducs installèrent leur résidence dans les Propylées, flanquées pour l'occasion d'un donjon. La suzeraineté franque prit fin avec la victoire des Catalans à Céphyse (1311). Ayant négligé Athènes au profit de Thèbes, ils en furent expulsés en 1387, après un long siège mené par Nério Acciaiuoli, un Florentin. L'intermède prit fin en 1456 : maîtres de Constantinople depuis 1453, les Turcs ottomans venaient de s'emparer d'Athènes. Ayant installé leurs quartiers sur l'Acropole, ils transformèrent le Parthénon, en mosquée, les Propylées en harem et créèrent un dépôt de poudre dans l'Érechthéion ; le sultan Mehmet II permit cependant la liberté de culte et accorda une large autonomie à la ville.

En 1687, le siège victorieux d'Athènes par les troupes vénitiennes du doge Morosini fit échapper la ville pour une année à la tutelle turque, mais eut surtout pour conséquence la destruction partielle du Parthénon : touchée par un obus vénitien, la poudrerie explosa, provoquant de graves dégâts. Repassée sous domination ottomane, Athènes connut une nouvelle phase de sommeil. Cette petite ville d'environ 12 000 habitants ne suscitait plus guère l'intérêt que de quelques érudits et amoureux de l'Antiquité, essentiellement des Anglais, dont lord Elgin, ambassadeur de 1803 à 1806, qui, avec l'autorisation des Turcs, rapporta à Londres de nombreuses antiquités parmi lesquelles les célèbres métopes du Parthénon, et des Français, comme Chateaubriand, très marqué par un séjour qu'il raconte dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem.

5.3   Athènes grecque

La longue guerre de l'indépendance grecque (1821-1833) eut pour point de départ le soulèvement d'Athènes. Durant ces treize années, les victoires et les revers des différents protagonistes ne furent pas sans conséquences sur la ville : gravement endommagée, Athènes ne comptait plus que 4 000 habitants en 1834, au moment où elle remplaçait Nauplie dans le rôle de capitale du pays. Othon Ier, le jeune Bavarois imposé comme roi à la Grèce par la conférence de Londres, entreprit de réaménager la ville avec l'aide d'architectes allemands, tandis que les travaux de voirie étaient confiés à des Français. De nouvelles artères furent dessinées selon un plan rectiligne entre les places Syntagma et Omonia, des quartiers entiers dotés de bâtiments néoclassiques s'élevèrent, le Palais royal, l'Université, le Parlement, l'Observatoire furent parmi les édifices construits dans la seconde moitié du XIXe siècle. La ville avait retrouvé un bon niveau d'activité et comptait plus de 40 000 habitants en 1860.

La « Grande Catastrophe «, provoquée par le conflit qui opposa les Grecs aux troupes de Mustapha Kemal (1919-1922), eut pour conséquence la restitution des territoires grecs d'Asie Mineure à la Turquie. Un million et demi de Grecs durent regagner le territoire national désormais amputé. Beaucoup s'installèrent dans la capitale dont la population fut presque multipliée par deux entre 1920 et 1928.

Occupée au cours de la Seconde Guerre mondiale par l'armée allemande d'avril 1941 à octobre 1944, Athènes fut libérée par les Britanniques. La capitale fut le théâtre de sanglants épisodes de la guerre civile qui opposa immédiatement après la libération les forces royalistes, soutenues par les Alliés, aux troupes de l'ELAS (Armée nationale de libération populaire) d'obédience communiste.

Les années 1950 furent marquées par le début de l'exode rural qui allait se poursuivre et faire considérablement augmenter la population de la ville qui s'agrandit encore. Le tiers des habitants de la Grèce se concentre aujourd'hui à Athènes, confrontée à de graves problèmes d'environnement et désormais objet d'une politique d'aménagement (rues piétonnes, espaces verts) et de sauvegarde des bâtiments les plus anciens.

Population (2003) : 3 215 000 habitants ; agglomération : 3 215 104 habitants.

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