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Augsbourg, ligue d'

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Augsbourg, ligue d', coalition formée le 9 juillet 1686 par l’Autriche, l’Espagne, la Suède et certaines principautés allemandes (Bavière, Franconie, Saxe et Palatinat), dans le but de s’opposer aux tentatives de Louis XIV d’étendre son influence dans le Saint Empire romain germanique. L’alliance fut rejointe plus tard par l’Angleterre, les Provinces-Unies et la Savoie. Elle fut dissoute après les traités de paix de Ryswick.

Les aspirations concurrentes des Habsbourg et des Bourbons à l’hégémonie sur le Saint Empire romain germanique, renforcées par l’incertitude concernant la succession de Charles II d’Espagne, furent à l’origine du conflit, qui allait se transformer en une lutte pour la suprématie entre Louis XIV et le roi d’Angleterre Guillaume III d’Orange.

2   DÉBUT DE LA GUERRE

Impatient de voir les trêves de Ratisbonne (1684) se transformer en paix définitive et inquiet de constater que l’empereur germanique se retournait contre lui après sa victoire sur les Turcs, Louis XIV menait une politique de plus en plus agressive. Le 25 septembre 1688, il lança ses troupes sur Cologne et conquit la rive gauche du Rhin. L’empereur lui déclara la guerre le 18 octobre et, en novembre, une armée anglaise (comprenant 700 officiers huguenots) débarqua dans les Provinces-Unies pour lui prêter main-forte. Louis XIV avait compté sur l’aide de Jacques II Stuart d’Angleterre mais, au début de 1689, celui-ci fut renversé par Guillaume d’Orange. Le nouveau roi d’Angleterre, protestant, allait être l’un des adversaires les plus acharnés du roi de France. Leur rivalité était aggravée par la compétition commerciale et coloniale (Inde et Amérique).

En mars, les troupes de Louis XIV envahirent le Palatinat et le mirent à sac pour couper les vivres aux armées impériales, tandis que la France attaquait l’Angleterre. Louis XIV soutint un débarquement de Jacques II en Irlande le 22 mars, mais la manœuvre fut déjouée par Guillaume d’Orange, qui remporta une victoire décisive à la bataille de la Boyne, le 1er juillet 1690.

La France se retira du Rhin mais fut victorieuse dans le nord de l’Italie et en Catalogne. Aux Pays-Bas, la guerre s’enlisa dans une série de longs sièges. Guillaume d’Orange prit la tête des forces alliées dans la plupart des campagnes des Flandres, mais son seul succès fut la reconquête de Namur, le 5 juin 1692. Les troupes françaises, commandées par le duc de Luxembourg, l’emportèrent à Fleurus (1er juillet 1690), Steinkerque (3 août 1692) et Neerwinden (29 juillet 1693), mais jamais de façon assez décisive pour provoquer un accord de paix. En Savoie, le duc de Catinat, commandant en chef de l’armée du Piémont, obligea le duc de Savoie à se retirer du conflit grâce à ses victoires à Staffarde (18 août 1690) et à La Marsaille (4 octobre 1693).

3   DE L’ÉQUILIBRE DES FORCES AUX TRAITÉS DE RYSWICK

Sur mer, la flotte française commandée par le comte de Tourville remporta quelques succès dans la Manche. La bataille du cap Beveziers, le 23 septembre 1690, est sans doute la plus grande victoire navale remportée par la France sur l’Angleterre, mais elle ne fut pas exploitée. Le 28 mai 1692, une flotte d’invasion française fut interceptée par la marine anglo-hollandaise, bien supérieure en nombre, au large de Barfleur. Le combat fut indécis mais, le lendemain, une partie de l’escadre française réfugiée dans la rade de La Hougue fut surprise et détruite par les Anglo-Hollandais. La guerre navale dans la Manche était terminée. Des actions furent menées contre les navires commerçants par des corsaires comme Jean Bart. Les Français gardèrent la maîtrise de la Méditerranée et, le 28 juin 1693, l’amiral de Tourville détruisit une flotte hollandaise au large du cap Saint-Vincent.

Après plusieurs années de guerre, aucun camp ne semblait en mesure de s’imposer. Les actions de la ligue étaient souvent gênées par la méfiance traditionnelle entre les alliés catholiques et protestants, et par la crainte d’une montée en puissance des Habsbourg. La France disposait de ressources suffisantes pour maintenir des forces sur mer et sur terre et avait l’avantage de pouvoir mener une stratégie cohérente. Mais la disette de 1693 avait appauvri ses campagnes, et le pays n’était pas armé pour supporter longtemps un effort pécuniaire aussi important, face à la puissance financière cumulée de l’Angleterre et des Provinces-Unies.

En 1695, Louis XIV entama des négociations secrètes et séparées avec les plus petits des pays membres de la ligue. Confrontés à une opposition grandissante de leurs peuples à des campagnes aussi chères qu’inefficaces et au nécessaire rééquilibrage entre les puissances européennes après la mort de Charles II, les chefs de la ligue cherchèrent à mettre fin à la guerre. Les négociations, entamées en mai 1697, aboutirent aux traités de Ryswick le 20 septembre et le 30 octobre : les Français y conservaient le contrôle de l’Alsace, ce qui entérinait définitivement la politique des réunions, et acceptaient d’abandonner les régions conquises dans les Pays-Bas espagnols.

La guerre de la ligue d’Augsbourg, déclenchée à l’initiative de la France, montrait pour la première fois que l’hégémonie de Louis XIV en Europe pouvait être contestée : si elle permit l’intégration définitive de l’Alsace à la France, elle contribua grandement à creuser le déficit des finances royales et à ternir les dernières années du règne du Roi-Soleil.

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