Babeuf, François Noël
Publié le 16/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Babeuf, François Noël (1760-1797), publiciste et révolutionnaire français.
2 | UNE PENSÉE RÉVOLUTIONNAIRE SPÉCIFIQUE |
Né à Saint-Quentin (Aisne), François Noël Babeuf est issu d’un milieu peu aisé. Géomètre de formation, il se familiarise avec les problèmes de la propriété en devenant commissaire à terrier, c’est-à-dire tenancier d’un registre foncier de seigneurie. En 1787, il monte à Paris où il se fait connaître, au début de la Révolution française, en défendant un plan de réformes fiscales porté à la connaissance des politiques sous forme pétitionnaire. Quoique fondamentalement révolutionnaire, Babeuf paie cette audace du premier de ses emprisonnements.
Libéré, Babeuf devient administrateur du département de la Somme. Au contact du terrain, il affine sa connaissance de l’économie, des conditions de vie du peuple. Partisan d’une égalité économique et politique de l’ensemble des citoyens, il prône la mise en commun des terres et des biens, qu’il propose d’obtenir par abolition de l’héritage et confiscation de la propriété individuelle. Il expose ses principes en payant de nouveau la rançon carcérale (1794).
À sa libération, il fonde un journal, le Tribun du peuple ; sous le pseudonyme de Gracchus Babeuf — référence au tribun romain qui a tenté d’établir une réforme agraire (iie siècle av. J.-C.) —, il signe des articles enflammés. C’est ainsi que sa notoriété croît, faisant des émules dans le camp des Jacobins irréductibles, en particulier chez les anciens robespierristes tel Darthé (1769-1797).
On commence alors à parler de babouvisme. Des sociétés secrètes sont fondées à Paris et en province. Leur idéologie est précisée à partir de 1795 dans les écrits de Sylvain Maréchal (1750-1803), le Manifeste des égaux (1795), et Philippe Buonarroti (1761-1837), la Conspiration pour l’égalité (1798). En 1795, Babeuf est de nouveau emprisonné pour « provocation à la rébellion «, mais le babouvisme survit. Ses partisans considèrent que la Révolution s’éloigne de l’idéal égalitaire.
Pour tenter de revenir à une révolution pure, ils préparent, début 1796, la conjuration des Égaux afin de renverser le Directoire et de faire appliquer la Constitution de 1793. Mais, arrêtés le 10 mai sur dénonciation, les conjurés sont jugés par une Haute Cour de justice. Babeuf et Darthé, qui ont tenté de se suicider la veille en se poignardant, sont guillotinés le 27 mai 1797. Leurs coaccusés, dont Buonarroti, sont déportés. Libérés, ils diffusent alors la pensée babouviste.
3 | LE BABOUVISME : LEGS POLITIQUE DE BABEUF |
Si Gracchus Babeuf est passé à la postérité, ce n’est ni pour ses mandats (il n’a jamais siégé dans une assemblée) ni à cause de ses multiples emprisonnements ou pour la conjuration des Égaux — bien que ces éléments participent à la constitution de son martyre. Son legs est d’abord idéologique et est diffusé en particulier grâce aux Mémoires de Buonarroti (1828).
Les conjurés de 1796 peuvent en effet être considérés comme les premiers activistes de l’idéal communiste. Partant de Rousseau (« Le but de la société est le bonheur commun. «), ils affirment que la suppression de la propriété individuelle, clef de voûte de l’égalitarisme, fonde toute authentique révolution. Ils déclarent ensuite que l’État doit gérer les biens nationaux et que le peuple doit intégrer un système de production apparentable au futur collectivisme soviétique. Ainsi, les babouvistes concluent que la révolution, fondée sur l’édification égalitariste d’une grande communauté nationale, ne peut triompher qu’à travers l’édification d’une collectivité libérée du besoin, donc de l’égoïsme.
Le paradoxe des babouvistes est qu’ils ne disposent que d’une petite base populaire alors qu’ils pensent que la révolution naît d’une synergie entre action politique par le haut (éventuellement la dictature) et action de la base. Or, lors de leur arrestation, ils ne disposent apparemment pas de cette base, du fait même que leur théorie circule difficilement au sein d’une population peu préparée à une réflexion idéologique.
Du reste, sur le long terme, la pensée de Babeuf influence en profondeur l’idéologie socialiste, le marxisme du xixe siècle. En particulier, elle porte en germe la théorie cardinale du putsch révolutionnaire, qui joue un rôle fondamental dans les grandes révolutions des xixe et xxe siècles.
Liens utiles
- Babeuf, François Noël (politique & socièté).
- Babeuf ( François Noël , dit Gracchus), 1760-1797, né à Saint-Quentin (Aisne), révolutionnaire français.
- BABEUF, François Noël, dit Gracchus (23 novembre 1760-26 mai 1797) Homme politique Arpenteur, plus tard commissaire à terrier, autrement dit employé du cadastre, en Picardie, Babeuf se lance dans une activité intense de journaliste et de pamphlétaire, après le commencement de la Révolution.
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