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Babeuf, Manifeste des plébéiens (extrait)

Publié le 19/02/2013

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Le révolutionnaire et conspirateur Babeuf est à l’origine d’une théorie et d’une pensée originale préoccupée d’égalité « réelle «, souhaitant la fin de la propriété individuelle des terres, l’essor d’une organisation collective du travail et du sol, et escomptant l’appui des masses pour établir un régime de type communiste. Dans le Manifeste des plébéiens— qui a servi de modèle au Manifeste des égaux —, Babeuf commence son ouvrage par une longue introduction faisant référence aux textes et discours égalitaires de nombreux révolutionnaires. Il démontre, dans cet extrait, la continuité de son combat avec celui de la gauche jacobine et rousseauiste et poursuit sa lutte pugnace contre le droit de propriété.

Manifeste des plébéiens de François Noël Babeuf

 

[...] Ce n’est pas une égalité mentale qu’il faut à l’homme qui a faim ou a des besoins : il l’avait, cette égalité, dans l’état de nature. Je le répète, parce que ce n’est pas là un don de la société ; et parce que pour borner là les droits de l’homme, il valait autant et mieux pour lui, rester dans l’état de nature, cherchant et disputant sa subsistance dans les forêts ou sur le bord des mers et des rivières... La première et la plus dangereuse des objections, quoique la plus immorale, c’est le prétendu droit de propriété, dans l’acceptation reçue. Le droit de propriété ! Mais quel est donc ce droit de propriété ? Entend-on par là la faculté illimitée d’en disposer à son gré ? Si l’on entend ainsi, je le dis hautement, c’est admettre la loi du plus fort. C’est tromper le vœu de l’association ; c’est rappeler les hommes à l’exercice des droits de la nature, et provoquer la dissolution du corps politique. Si, au contraire, on ne l’entend pas ainsi, je demande quelle sera donc la mesure et la limite de ce droit ? car enfin, il en faut une. Vous ne l’attendez pas, sans doute, de la modération du propriétaire ? [...]

 

 

[...] Voulez-vous de bonne foi le bonheur du peuple ? Voulez-vous le tranquilliser, voulez-vous le lier indissolublement au succès de la révolution et à l’établissement de la république ? voulez-vous faire cesser ses inquiétudes et les agitations intestines, déclarez aujourd’hui que la base de la constitution républicaine des Français sera la limite du droit de propriété. [...]

 

 

Source : Mazauric (Claude), Manifeste des plébéiens, Paris, Messidor / Éditions sociales, 1988.

 

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