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bantoustans

Publié le 05/04/2013

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bantoustans, territoires autonomes peuplés exclusivement de populations noires de langues bantoues, créés par les gouvernements blancs d’Afrique du Sud dans le cadre de la politique d’apartheid. Appelés également homelands, les bantoustans poussaient à l’extrême la logique de ségrégation raciale. Il s’agissait en fait d’exclure de la citoyenneté sud-africaine toutes les populations non blanches.

En 1951, le Bantu Authorities Act prévoyait la création de territoires gérés par des conseils représentatifs. Un premier bantoustan, celui du Transkei, fut créé en 1963. Si le Transkei comme ensuite le Kwa Zulu recouvraient des territoires ethniquement homogènes — peuplés majoritairement de Xhosa pour le premier et de Zoulous pour le second —, les bantoustans furent pour l’essentiel des créations artificielles qui s’accompagnèrent de déplacements forcés de populations rurales. En fait, faute de ressources propres, ces homelands demeurèrent sous-équipés et devinrent des réservoirs de main-d’œuvre pour les grands pôles économiques blancs de Prétoria, Durban, Port-Elizabeth et Le Cap. Ils trouvaient leur équivalent urbain dans les townships, ghettos noirs enclavés dans les villes.

En 1971, le Bantu Homelands Constitution Act aggrava l’exclusion politique et sociale des populations noires. De 1976 à 1981, quatre bantoustans — le Transkei, le Bophutatswana, le Venda et le Ciskei — allaient devenir indépendants, avec des appareils administratifs, politiques et judiciaires propres. Cette indépendance, toute théorique, permettait de priver les habitants de ces homelands de leur nationalité sud-africaine. En 1990, lorsque fut supprimé l’apartheid, 67 p. 100 de la population sud-africaine vivait ou était rattachée aux dix bantoustans, qui représentaient seulement 13 p. 100 du territoire.

La politique des bantoustans, condamnée par l’Organisation des Nations unies — dont aucun membre n’accepta de reconnaître les homelands indépendants —, a favorisé l’émergence de chefs locaux, à l’exemple de Mangosutu Buthelezi, au Kwa Zulu. Elle a également réveillé les antagonismes ethniques traditionnels entre Xhosa et Zoulous. Ainsi depuis 1990, le Congrès national africain (ANC), à majorité xhosa, et l’Inkatha, mouvement zoulou, s’affrontent, dans un conflit souvent meurtrier, pour le contrôle des townships et des homelands, réintégrés à la nation sud-africaine. La rivalité entre Nelson Mandela et Mangosutu Buthelezi pour le pouvoir trouve également sa source dans la politique des bantoustans.

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