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Barras, Paul

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Barras, Paul (1755-1829), homme politique français.

Révolutionnaire ambigu, sans doute opportuniste, Paul Barras a été l’une des principales personnalités du Directoire. Ami de Napoléon Bonaparte, il a contribué à l’ascension politique de celui qui a provoqué sa chute.

2   DES DÉBUTS RÉVOLUTIONNAIRES DISCRETS

Né à Fox-Amphoux (aujourd’hui dans le Var), issu d’une vieille famille aristocratique, Paul François Jean Nicolas vicomte de Barras entre dans l’armée comme cadet gentilhomme à l’âge de seize ans. Après s’être illustré aux Indes comme officier, il rentre en France en 1783. Fréquentant des personnages plus ou moins douteux, le vicomte se compromet à plusieurs reprises, notamment dans l’affaire du collier de la reine Marie-Antoinette. En 1786, il démissionne de son poste de lieutenant et s’adonne à une vie parisienne fastueuse qui entame dangereusement sa fortune. Lorsque la Révolution française éclate en 1789, il quitte Paris pour le Var.

Élu député de son département en septembre 1792 — plus exactement suppléant d’un député qui délaisse cette élection pour représenter les Ardennes —, il siège à la Convention nationale et fait partie de ceux qui votent la mort sans sursis du roi, en janvier 1793. Mais au-delà de cette attitude radicale, Paul Barras reste un député relativement effacé.

3   LES PREMIÈRES OPPORTUNITÉS POLITIQUES

En mars 1793, Paul Barras est envoyé en mission dans les Alpes pour assurer la levée de 300 000 hommes. Lorsque le gouvernement girondin chute, le 2 juin, le vicomte est toujours en province. Alors que de nombreuses régions s’insurgent contre la prise du pouvoir par les Montagnards (voir insurrections fédéralistes), il participe au siège de Toulon, au cours duquel il fait la connaissance de Napoléon Bonaparte avec lequel il se lie d’amitié. Une fois maître de la ville, Paul Barras mène une sévère répression contre les ennemis de la Révolution ; il laisse également pour la première fois transparaître son objectif ultime : s’enrichir, refaire sa fortune.

En janvier 1794, le Comité de salut public le rappelle à Paris et l’accueille froidement. Aussi Paul Barras entre-t-il dans l’opposition au régime de Terreur « robespierriste «. Néanmoins, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), l’action de Barras dans la chute de Robespierre est relativement limitée : en tant que député de profil militaire, il est appelé au cours de la nuit pour mettre l’Incorruptible hors-la-loi.

Lors de la réaction thermidorienne, Paul Barras est un temps adjoint du général Pichegru (le chef de la Garde nationale), puis est nommé général de brigade. Membre du Comité de sûreté générale, il mène une politique ambiguë, attaquant simultanément les Jacobins (révolutionnaires radicaux) et les émigrés et prêtres réfractaires (contre-révolutionnaires). Nommé commandant en chef des troupes de l’Intérieur, il réprime avec l’aide de son ami Bonaparte l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Le « sauveur de la République « sort de cette crise couronné de gloire.

4   BARRAS, LE SYMBOLE DU DIRECTOIRE

Élu Directeur en novembre 1795, celui que l’on appelle bientôt « le roi de la République « domine pendant près de cinq ans le régime du Directoire. Face à la montée en puissance de l’opposition royaliste, il organise le coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), qui en fait l’un des premiers personnages de l’État. Peu populaire, tristement célèbre pour ses débauches, il se signale par son train de vie fastueux, et est régulièrement accusé de corruption.

Le coup d’État napoléonien du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) — contre lequel il ne met rien en action — met fin à la carrière politique de Barras. Le Premier Consul Napoléon Bonaparte se méfie de celui qui fut son ami, et restreint sa circulation en France. Le vicomte s’exile alors en Belgique, puis à Rome à partir de 1810. Bien que régicide, il est autorisé à rentrer en France sous la Restauration.

Le vicomte de Barras a laissé des Mémoires qui constituent une précieuse source d’anecdotes sur le Directoire.

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