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Barricades, semaine des

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Barricades, semaine des, tentative de soulèvement organisée à Alger, du 24 janvier au 1er février 1960, par les partisans extrémistes de l’Algérie française, pour protester contre la politique menée par le président Charles de Gaulle.

2   LE RENVOI DE MASSU

Hostiles à l’évolution de la politique du général de Gaulle — qui s’est déclaré en septembre 1959 favorable à l’autodétermination du peuple algérien quant à son avenir —, les ultras de l’Algérie française, sous l’impulsion du député Pierre Lagaillarde et du cafetier José Ortiz, à la tête du Front national français (FNF), tentent de s’organiser en vue de rééditer un nouveau 13 mai 1958. Le 22 janvier 1960, la destitution du général Massu — à la suite de déclarations opposées à l’autodétermination, parues dans un journal allemand — met le feu aux poudres. Le dimanche 24 janvier, Pierre Lagaillarde et ses partisans occupent les facultés d’Alger tandis qu’à l’appel de plusieurs organisations extrémistes les Algérois sont invités à une manifestation contre « la politique d’abandon « menée par la métropole. Très vite la situation dégénère. Dans l’après-midi, des barricades sont dressées dans le centre d’Alger. Le représentant du gouvernement français, Paul Delouvrier, multiplie les appels au calme avant de donner l’ordre dans la soirée de détruire les barricades. Mais l’intervention des gendarmes mobiles tourne au drame ; des coups de feu sont échangés et l’on dénombre 8 morts chez les manifestants et 14 chez les gendarmes, ainsi que 24 blessés civils et 123 du côté des forces de l’ordre.

3   L’ÉCHEC DES ULTRAS

Alger s’installe alors dans l’insurrection. Dans les jours qui suivent, la situation demeure inchangée : les parachutistes encerclent les manifestants tout en refusant d’intervenir contre eux. Cependant la métropole fait preuve d’une grande fermeté. De Gaulle appelle à la répression de l’insurrection et le Premier ministre, Michel Debré, refuse de céder aux exigences des mutins lors d’une visite éclair à Alger, le 26 janvier. Conscients que le temps joue contre eux, les ultras tentent alors, afin de rallier l’armée indécise, d’organiser de nouvelles scènes de fraternisation avec les populations musulmanes, comme cela avait été le cas lors du 13 mai 1958. Mais la grande manifestation prévue le 28 janvier est un échec, la Casbah n’ayant pas bougé. Surtout, le même jour, Paul Delouvrier et le général Challe, commandant des forces françaises en Algérie, quittent secrètement Alger pour s’installer à trente kilomètres à l’est, afin de retrouver leur liberté de mouvement, tandis que les généraux Olié à Constantine et Gambiez à Oran assurent Challe du soutien de leurs troupes à la métropole. Sans espoir de solution politique, l’émeute s’essouffle alors que nombre de manifestants abandonnent les barricades pour rentrer chez eux. Le 1er février au matin, les derniers mutins, sous le commandement de Pierre Lagaillarde, se rendent. Lagaillarde et ses lieutenants, dont Jean-Jacques Susini, sont arrêtés tandis que leurs hommes sont versés dans le 1er REP (régiment étranger parachutiste) pour aller combattre les fellaghas. Pour la première fois depuis le début de la guerre d’Algérie, le pouvoir n’a pas cédé aux ultras, marquant ainsi un tournant dans les rapports entre les pieds-noirs et la métropole.

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