Barthou, Louis

Barthou, Louis (1862-1934), homme politique français qui, lorsqu’il a été président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, s'est efforcé de renforcer les liens de la France avec l'Union soviétique, la Pologne et les pays composant la Petite-Entente afin de lutter contre les visées expansionnistes de l'Allemagne nazie.

Né à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées, aujourd'hui dans le département des Pyrénées-Atlantiques), Louis Barthou devient avocat. Élu député des Basses-Pyrénées en 1889, il siège au centre droit, et se signale autant par son éloquence et sa grande culture — il est élu à l'Académie française en 1918 — que par son attachement à la République et à la laïcité.

À partir de 1894, il entame à 32 ans une longue carrière ministérielle, au cours de laquelle il est notamment titulaire du portefeuille des Travaux publics, sous Dupuy (1894-1895) et Clemenceau (1906-1909), de l'Intérieur, sous Méline (1896-1898), et de la Justice, sous Briand (1915-1917). En 1905, il vote la loi sur la séparation de l’Église et de l’État. Appelé par Poincaré à la présidence du Conseil de mars à décembre 1913, il fait voter, malgré de vives oppositions, la loi instituant le service militaire de trois ans, espérant ainsi pouvoir réunir une armée suffisante en cas de conflit avec l’Allemagne. Ministre des Affaires étrangères du cabinet Painlevé (1917), de la Justice dans les cabinets Poincaré (1922-1924), il est élu au Sénat en 1922 et dirige, de 1922 à 1926, la commission des Réparations où il fait preuve d'intransigeance face à l'Allemagne. Ministre de la Justice de Poincaré (1926-1929), de la Guerre dans le cabinet Steeg (1930), il devient ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Doumergue en février 1934. Plus que jamais conscient du danger allemand, il travaille sans relâche à la construction d'une vaste alliance avec les pays de la Petite-Entente, l'Union soviétique et la Grande-Bretagne. Le 9 octobre 1934, venu accueillir à Marseille le roi Alexandre de Yougoslavie, il trouve la mort avec ce dernier dans l’attentat organisé par des nationalistes croates.