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Billaud-Varenne, Jacques-Nicolas

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Billaud-Varenne, Jacques-Nicolas (1756-1819), révolutionnaire et homme politique français.

Patriote au destin proche de celui de son ami Collot d’Herbois, Billaud-Varenne a été l'un des organisateurs de la Terreur avant de se retourner contre Robespierre et de provoquer la chute de l’Incorruptible.

2   UNE LABORIEUSE RECONNAISSANCE POLITIQUE

Né à La Rochelle, Jacques Nicolas Billaud, dit Billaud-Varenne, se lance très jeune dans l’écriture, avec la création d’une pièce sans succès (la Femme comme il n’y en a plus). Avocat au parlement de La Rochelle en 1778, il délaisse sa charge quatre ans plus tard. En 1783, il travaille au prestigieux collège de Juilly en tant que préfet de pension (ou, plus simplement, surveillant). En 1784, il s’installe à Paris, reprend sa charge d’avocat et, dans la ferveur des années 1787-1788, publie deux brochures à caractère politique : le Dernier Coup porté aux préjugés et à la superstition, manifeste anticlérical, et un pamphlet politique contre le Despotisme des ministres de France (1789).

Dès le début de la Révolution, il s'inscrit au club des Jacobins mais, malgré de nombreuses publications révolutionnaires, ne parvient pas à se démarquer politiquement. Républicain convaincu, il est même exclu un temps de son club pour avoir proposé à la tribune l’option d’un gouvernement démocratique après la tentative de fuite du roi et son arrestation à Varennes (juin 1791).

3   UN RELAIS DE LA TERREUR « ROBESPIERRISTE «

Secrétaire puis vice-président des Jacobins après sa réintégration, Billaud-Varenne devient membre de la Commune insurrectionnelle de Paris lors de la chute de la monarchie, en août 1792. En septembre de la même année, celui qui est substitut du procureur de la Commune prend une part active dans les massacres des prisonniers, justifiant les assassinats en parlant de « vengeance nationale « (voir massacres de septembre). Élu à la Convention le même mois, il siège parmi les Montagnards. Ayant plaidé pour la mort sans sursis du roi Louis XVI en janvier 1793, il s'attaque ensuite aux Girondins, trop modérés à son goût, et participe à leur proscription en mai-juin 1793. Président de la Convention (5 septembre), il entre au Comité de salut public (6 septembre) avec son ami Collot d’Herbois. Partisan et organisateur de la Terreur « robespierriste «, il mène l'accusation contre le prince de sang Philippe Égalité et la reine Marie-Antoinette mais aussi contre les « hébertistes « de Jacques Hébert et les « indulgents « de Georges Danton.

Fidèle disciple de Maximilien de Robespierre, Billaud-Varenne se détache de l’Incorruptible en juillet 1794. Le 9 thermidor an II, lorsqu’il interrompt intentionnellement le « robespierriste « Saint-Just dans son discours à la tribune de la Convention, Billaud-Varenne sait qu’il œuvre pour la chute irrémédiable de l’Incorruptible.

4   « LE LION N’EST PAS MORT «

Inquiété lors de la réaction thermidorienne, Billaud-Varenne quitte le Comité de salut public et reste discret quelques mois. Puis début novembre 1794, il déclare aux Jacobins « le lion n’est pas mort quand il sommeille, et [qu’] à son réveil il extermine tous ses ennemis «. La réponse des thermidoriens ne se fait pas attendre : le club est fermé le 12 novembre. Dès décembre, une commission se lance dans l’étude du cas des derniers « terroristes «. Pour sa part, Billaud-Varenne est arrêté en 1795 puis déporté en Guyane française.

Ayant refusé de bénéficier de l'amnistie accordée par le Premier consul Napoléon Bonaparte après le coup d’État du 18 brumaire an VIII (novembre 1799), Billaud-Varenne vit vingt ans en Guyane, où il travaille à améliorer le sort des déportés et des habitants. Après la Restauration monarchique de 1815, il refuse de demeurer sur un territoire désormais gouverné par les Bourbons et gagne Haïti, où il meurt.

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