Blanqui, Auguste

Blanqui, Auguste (1805-1881), théoricien socialiste français et figure majeure des mouvements révolutionnaires français du XIX^e siècle.

Frère de l'économiste Jérôme Adolphe Blanqui, Louis Auguste Blanqui étudia le droit et, rallié à la cause républicaine, il participa au renversement de Charles X, lors de la révolution de juillet 1830. Membre du groupe français des carbonaristes, société révolutionnaire secrète, Blanqui soutint Louis-Philippe au début de son règne mais, en mai 1839, il prépara une insurrection qui se solda par un échec ; il fut arrêté et condamné à la prison à vie. Amnistié au début de 1848, il prit part au renversement du régime de Louis-Philippe dans le courant de la même année. Accusé de complicité dans le soulèvement manqué contre l'Assemblée, en mai 1848, il fut de nouveau condamné à dix ans de prison. Durant son incarcération, il élabora sa propre théorie du socialisme, centrée sur l'idée d'État populaire, qui serait mis en place grâce à une révolution. Dans le domaine économique, il était partisan d'une intervention de l'État pour régler la répartition des moyens de production, les relations entre les producteurs et la distribution des richesses.

Rentré d'un exil en Belgique, Blanqui organisa une nouvelle révolte en août 1870, mais la chute du Second Empire de Napoléon III eut lieu le 4 septembre 1870, date à laquelle la France fut vaincue au cours de la guerre franco-allemande. Blanqui fut placé pour quelque temps à la tête d'un gouvernement provisoire en octobre 1870, puis fut arrêté en mars 1871. Ses partisans formèrent, cependant, une majorité dans le gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris, qui prit fin avec le massacre de plus de 20 000 communards par les troupes françaises durant le mois de mai 1871. À la suite de cet échec, Blanqui fut de nouveau incarcéré, puis libéré en 1879. Il avait passé trente-six ans de sa vie en prison. Son ouvrage majeur, Critique sociale, publié à titre posthume en 1885, rassemble les écrits de Blanqui sur le socialisme et l'économie politique.