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Boris Nikolaïevitch, l'imprévisible

Publié le 17/01/2022

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31 décembre 1999 De quel char l'Histoire se souviendra-t-elle en évoquant Boris Eltsine : celui sur lequel il se jucha, en août 1991, pour prendre la tête de la lutte contre les putschistes et lancer, peut-être sans en prendre conscience, un mouvement qui allait provoquer l'un des événements les plus importants de cette fin du XXe siècle - la chute de l'URSS ? Ou celui de la répression contre le Parlement russe, en octobre 1993, épisode qui restera longtemps la tache indélébile d'une "démocratie" adolescente ? Ou, enfin, ces troupes envoyées en 1994 puis à nouveau en 1999 par le président russe rétablir l'ordre en Tchétchénie, coupable de vouloir un semblant d'indépendance ? L'homme qui va disparaître de la scène politique russe à l'âge de soixante-huit ans aura toujours suscité des jugements abrupts. En 1990, la Pravda diagnostiquait chez Boris Nikolaïevitch "un désir hypertrophié du pouvoir" et une "primauté de l'émotionnel sur le rationnel". Le vieil organe du Parti communiste le disait doté d'un "caractère féminin" et dénonçait son "messianisme". En revanche, que de louanges, dans le monde entier, mais surtout chez les démocrates russes, lorsqu'il reprend le flambeau, abandonné par Mikhaïl Gorbatchev, d'un véritable changement dans une URSS qui hésite encore à se débarrasser de ses oripeaux totalitaires. Le visage fermé, les traits lourds, le regard froid, l'imprévisible Boris Eltsine est aussi déconcertant que son visage lorsqu'il change subitement d'expression. Un sourire, et les yeux se font espiègles, les traits s'allègent, le front s'illumine : un autre homme, soudain, se révèle - chaleureux, complice, et presque rassurant. Son autobiographie le décrit comme le héros d'un roman d'aventures qui vient à bout de tous les obstacles. Son enfance est pauvre, dans une famille paysanne des environs de Sverdlovsk (devenue Ekaterinbourg), grande ville industrielle de l'Oural. Lorsque la vache meurt, en 1935, c'est une catastrophe. La famille doit abandonner son lopin, emménager dans une méchante baraque en planches, à six, sans oublier la chèvre. Boris, l'aîné, est élevé à la dure et travaille bien à l'école. Très tôt il apparaît comme un meneur. Délégué de classe, il emmène ses camarades dans toutes sortes de jeux dangereux et perd deux doigts en démontant une grenade volée dans une église transformée en dépôt d'armes. Forte tête, il est expulsé de l'école, mais ne s'avoue pas vaincu : il réussira à obtenir le renvoi du professeur principal, une femme qui "bafouait la dignité des enfants". ENSUITE, il entreprend des études à l'Institut polytechnique de l'Oural, section construction. Contremaître, il déclare "la guerre aux vols". Ingénieur en chef, il se heurte à un directeur despote qui lui inflige blâme sur blâme, puis à un responsable du parti dont il n'accepte pas le ton. Beaucoup plus tard, il encaissera difficilement la manière qu'a M. Gorbatchev de tutoyer tout le monde. Cet esprit contestataire avait pourtant eu la carrière ordinaire d'un homme de l'appareil. Promu secrétaire régional en 1975, il devient un an plus tard premier secrétaire du comité régional de Sverdlovsk, poste qu'il occupera pendant neuf ans et qui lui vaut de conquérir, en 1981, un siège au comité central du parti. Il acquiert vite la réputation d'un dirigeant efficace et honnête, qui lui vaudra d'être appelé plus tard à Moscou par Egor Ligatchev, le numéro deux de la direction communiste. Dans la capitale, il montre sa poigne : 20 000 membres du parti exclus, 30 000 chercheurs renvoyés dans les usines, 800 responsables du réseau commercial arrêtés, entre décembre 1985 et novembre 1987. Et ce n'était qu'un début : "Nous creusons, nous creusons, et nous ne trouvons toujours pas le fond de ce puits de saleté", révéla alors M. Eltsine, au cours d'une mémorable séance avec les cadres du parti. Figure de proue de la "perestroïka", il se fâche pourtant avec M. Gorbatchev qui, selon lui, "s'admire de plus en plus et s'enivre de ses discours". Il reproche au secrétaire général son goût des demi-mesures, vitupère contre les "partocrates" et leurs privilèges. C'est pourtant le même qui demandera, humblement, sa "réhabilitation politique" à l'été 1988. Toujours pas remis du coup de massue qui lui a été asséné neuf mois plus tôt - il a été démis de ses fonctions lors d'un plénum du comité du parti de Moscou -, il découvre alors le défaut de sa cuirasse devant cette assemblée d'apparatchiks : "Je souffre beaucoup de ce qui s'est passé." Au moral comme au physique, l'homme fort a des coups de faiblesse. Il y a ses difficultés cardiaques, qui remontent à l'époque de sa jeunesse, et puis ces étranges dépressions qui interrompent - déjà - ses activités. Les écarts de conduite se multiplient et prendront d'autant plus d'importance quand il assumera des responsabilités de premier plan. Fin 1992, en pleine crise politique, essoufflé et échevelé, il entre dans la grande salle de la Douma, interrompt les travaux des députés et prononce un discours à la limite de la cohérence. Lors du départ des troupes russes d'Allemagne, en août 1994, au cours d'une cérémonie qui aurait dû être empreinte de gravité, il pousse d'une bourrade le chef d'orchestre et entonne d'une voix tonitruante un Kalinka discordant. Toujours en 1994, au cours d'une escale à Shannon de retour des Etats-Unis, il laisse le ban et l'arrière-ban des officiels irlandais battre la semelle et ne daigne pas descendre de l'avion. "Le président est fatigué", disent, gênés, ses conseillers. On le verra aussi, à l'occasion d'un sommet de la Communauté des Etats indépendants (CEI) à Alma-Ata (Kazakhstan), tituber sur les marches du palais présidentiel et se raccrocher à son garde du corps ; M. Eltsine dément, bien entendu, mais ajoute tout de même qu'il n'est pas un "ascète". Fort ou faible ? Fort, assurément, courageux en tout cas. Banni par l'appareil du parti en 1987, il repart à l'attaque, est élu député de l'URSS en 1989 et crée un groupe parlementaire d'opposition. En juin 1991, il triomphe aux premières élections pluralistes pour la présidence de la Fédération de Russie, battant à plates coutures le candidat soutenu par M. Gorbatchev. "J'ai décroché mieux qu'un bureau : la Russie tout entière !", confiera-t-il alors à son entourage. En août 1991, déterminé à résister jusqu'au bout, il déclare illégales toutes les actions entreprises par les putschistes et propose d'aller lui- même chercher M. Gorbatchev, aux arrêts dans sa résidence d'été de Foros, en Crimée. C'est pourtant M. Eltsine qui lui portera le coup fatal. Quelques jours après la défaite sans gloire des putschistes, en pleine séance du Parlement victorieux, il interrompt les débats : "Maintenant, pour nous détendre un peu, je vais signer un décret suspendant les activités du parti." Cette fois, c'est la mort du système. M. Gorbatchev implore : "Boris Nikolaïevitch, ne faites pas cela !" En vain. Le 8 décembre 1991, dans le sauna d'une résidence officielle près de Minsk (Biélorussie), M. Elstine prend sa revanche en créant, avec l'Ukraine et la Biélorussie, la CEI qui sonne le glas de l'URSS et de son président. Dernière cruauté : alors que M. Eltsine téléphone à George Bush pour lui apprendre la nouvelle, il charge le président biélorusse d'avertir M. Gorbatchev... L'Occident commence alors à découvrir M. Eltsine. Il choque par son aspect mal dégrossi, loin des manières policées de "Gorby". Plus proche de cette population russe encore imprégnée de soviétisme, M. Eltsine surprend par sa façon de dire brutalement ce qu'il pense, là où le "bavard" - M. Gorbatchev - se perdait en circonlocutions infinies. Le 21 septembre 1993 marque un autre tournant. Ce jour-là, un décret du président annonce la dissolution du Parlement, jugé hostile aux réformes. Une centaine de députés avec, à leur tête, Alexandre Routskoï, le vice-président russe, se barricadent alors dans la Maison blanche et lancent un appel à l'insurrection. Dans la nuit du 3 au 4 octobre, M. Eltsine ordonne l'assaut du bâtiment à des généraux peu enthousiastes : "Nous n'avons pas été formés pour tirer sur des dactylos", proteste le chef des troupes d'élite. L'opération dérape et fait environ 150 morts. Mais c'est sans doute en décembre 1994 que M. Eltsine franchira le pas décisif. En choisissant d'entraîner la Russie dans le bourbier tchétchène, il quitte le camp des démocrates pour renouer avec les plus anciennes traditions soviétiques et tsaristes. Son délégué aux droits de l'homme, Sergueï Kovalev, un ancien dissident, explique : "Pendant longtemps, Eltsine s'est affirmé comme un personnage courageux, capable de s'adapter, de comprendre. Peu à peu, il a pris l'habitude de penser que la force finissait par lui donner raison." Le maître du Kremlin montre alors toute la mesure de son autoritarisme. Lui qui avait suffisamment reproché à M. Gorbatchev de cumuler tous les pouvoirs entend mener seul, ou presque, toutes les affaires de l'Etat. Lâché par ses anciens alliés libéraux, chahuté pour son penchant pour l'alcool, contesté pour ses choix, il est critiqué par tous : les intellectuels le disent "en pleine brejnévisation". Comme M. Gorbatchev en 1991, M. Eltsine, en pleine chute de popularité, se rapproche des nationalistes, ceux-là mêmes contre lesquels il mettait l'Occident en garde après avoir fait tirer au canon sur le Soviet suprême, le 4 octobre 1993. NOUVEAU revirement en juin 1996, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle : M. Eltsine limoge son ancienne garde prétorienne : Pavel Gratchev, le ministre de la défense honni, et Alexandre Korjakov, le "Raspoutine " du Kremlin. Sans un remords, il fait appel, comme conseiller, à son pourfendeur, le "général rebelle" Alexandre Lebed, qu'il limogera quatre mois plus tard. Victime d'une nouvelle attaque cardiaque - la troisième en treize mois -, il disparaît de la scène publique dès la fin juin, officiellement victime d'une "fatigue colossale". Il sera pourtant reconduit le 3 juillet, avec une confortable avance sur son rival communiste Guennadi Ziouganov. Réélu, le tsar Boris n'est plus en état de gouverner. Le quintuple pontage coronarien qu'il subit le 5 novembre 1996 sera suivi d'une longue convalescence. Ses absences chroniques - officiellement dues à des "refroidissements" - et surtout ses écarts de langage alimenteront en 1997 et début 1998 des doutes croissants sur sa capacité à remplir les fonctions présidentielles. Lorsqu'il limoge, le 23 mars 1998, l'ensemble du gouvernement dirigé par Viktor Tchernomyrdine, de nombreux analystes en tirent une conclusion : le "vieux tsar", se sentant glisser vers l'ombre, a voulu se réaffirmer comme principal, comme unique, détenteur du pouvoir. Cinq mois plus tard, alors que le pays plonge dans le chaos financier, le président taquine le poisson loin de Moscou... Il y revient pour congédier, le 23 août, le jeune premier ministre libéral Sergueï Kirienko et rappelle à la tête de l'exécutif le "baron" du pétrole et du gaz, l'homme à l'éternel costume gris, M. Tchernomyrdine. Mais ce choix est rejeté par la Douma qui lui préférera Evgueni Primakov, l'ancien patron des services secrets devenu le chef de la diplomatie russe. Ce rejet donne toute la mesure de l'isolement politique du maître du Kremlin, dont la santé se dégrade. M. Primakov lance en novembre 1998 une vaste campagne anticorruption qui prend comme première cible Boris Berezovski, l'influent homme d'affaires et conseiller du Kremlin. Le procureur général de Russie, Iouri Skouratov, enclenche plusieurs enquêtes qui vont ouvrir la boîte de Pandore. Cela lui vaudra d'être suspendu en février 1999 par le président. L'"affaire Mabetex" qui révèle l'ampleur de la corruption au coeur du Kremlin et le scandale de l'utilisation des aides du FMI finissent de détruire son image. En mai, à la surprise générale, M. Eltsine reprend l'initiative en limogeant M. Primakov et en faisant plier la Douma sur la procédure d'"impeachment" qu'elle voulait engager. Sergueï Stepachine est désigné mais le Kremlin s'aperçoit vite qu'il ne remplit pas la mission qui lui est assignée : empêcher l'alliance entre M. Primakov et le maire de Moscou, Iouri Loujkov. Vladimir Poutine est alors nommé en août et l'ancien chef des services secrets engage aussitôt la guerre en Tchétchénie. Une guerre populaire qui va lui permettre d'emporter les législatives de décembre. Le clan a trouvé son sauveur. M. Eltsine laisse un pays bouleversé, en proie au chaos, où quelques oligarques se partagent ce qu'il reste des groupes industriels. Son habileté politique le sauve. Son départ est échangé contre une immunité judiciaire. Elle démontre aussi combien en Russie, celui qui détient le Kremlin, comme sous les tsars blancs ou rouges, détient tout le pouvoir. JOSE-ALAIN FRALON, MARIE JEGO ETJAN KRAUZE Le Monde du 3 janvier 2000

« même qu'il n'est pas un "ascète".

Fort ou faible ? Fort, assurément, courageux en tout cas.

Banni par l'appareil du parti en 1987, ilrepart à l'attaque, est élu député de l'URSS en 1989 et crée un groupe parlementaire d'opposition.

En juin 1991, il triomphe auxpremières élections pluralistes pour la présidence de la Fédération de Russie, battant à plates coutures le candidat soutenu par M.Gorbatchev.

"J'ai décroché mieux qu'un bureau : la Russie tout entière !", confiera-t-il alors à son entourage.

En août 1991,déterminé à résister jusqu'au bout, il déclare illégales toutes les actions entreprises par les putschistes et propose d'aller lui- mêmechercher M.

Gorbatchev, aux arrêts dans sa résidence d'été de Foros, en Crimée. C'est pourtant M.

Eltsine qui lui portera le coup fatal.

Quelques jours après la défaite sans gloire des putschistes, en pleineséance du Parlement victorieux, il interrompt les débats : "Maintenant, pour nous détendre un peu, je vais signer un décretsuspendant les activités du parti." Cette fois, c'est la mort du système.

M.

Gorbatchev implore : "Boris Nikolaïevitch, ne faites pascela !" En vain. Le 8 décembre 1991, dans le sauna d'une résidence officielle près de Minsk (Biélorussie), M.

Elstine prend sa revanche encréant, avec l'Ukraine et la Biélorussie, la CEI qui sonne le glas de l'URSS et de son président.

Dernière cruauté : alors que M.Eltsine téléphone à George Bush pour lui apprendre la nouvelle, il charge le président biélorusse d'avertir M.

Gorbatchev...L'Occident commence alors à découvrir M.

Eltsine.

Il choque par son aspect mal dégrossi, loin des manières policées de"Gorby".

Plus proche de cette population russe encore imprégnée de soviétisme, M.

Eltsine surprend par sa façon de direbrutalement ce qu'il pense, là où le "bavard" - M.

Gorbatchev - se perdait en circonlocutions infinies. Le 21 septembre 1993 marque un autre tournant.

Ce jour-là, un décret du président annonce la dissolution du Parlement, jugéhostile aux réformes.

Une centaine de députés avec, à leur tête, Alexandre Routskoï, le vice-président russe, se barricadent alorsdans la Maison blanche et lancent un appel à l'insurrection.

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, M.

Eltsine ordonne l'assaut dubâtiment à des généraux peu enthousiastes : "Nous n'avons pas été formés pour tirer sur des dactylos", proteste le chef destroupes d'élite.

L'opération dérape et fait environ 150 morts.

Mais c'est sans doute en décembre 1994 que M.

Eltsine franchira lepas décisif.

En choisissant d'entraîner la Russie dans le bourbier tchétchène, il quitte le camp des démocrates pour renouer avecles plus anciennes traditions soviétiques et tsaristes.

Son délégué aux droits de l'homme, Sergueï Kovalev, un ancien dissident,explique : "Pendant longtemps, Eltsine s'est affirmé comme un personnage courageux, capable de s'adapter, de comprendre.

Peuà peu, il a pris l'habitude de penser que la force finissait par lui donner raison." Le maître du Kremlin montre alors toute la mesure de son autoritarisme.

Lui qui avait suffisamment reproché à M.

Gorbatchevde cumuler tous les pouvoirs entend mener seul, ou presque, toutes les affaires de l'Etat.

Lâché par ses anciens alliés libéraux,chahuté pour son penchant pour l'alcool, contesté pour ses choix, il est critiqué par tous : les intellectuels le disent "en pleinebrejnévisation".

Comme M.

Gorbatchev en 1991, M.

Eltsine, en pleine chute de popularité, se rapproche des nationalistes, ceux-là mêmes contre lesquels il mettait l'Occident en garde après avoir fait tirer au canon sur le Soviet suprême, le 4 octobre 1993. NOUVEAU revirement en juin 1996, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle : M.

Eltsine limoge son anciennegarde prétorienne : Pavel Gratchev, le ministre de la défense honni, et Alexandre Korjakov, le "Raspoutine " du Kremlin.

Sans unremords, il fait appel, comme conseiller, à son pourfendeur, le "général rebelle" Alexandre Lebed, qu'il limogera quatre mois plustard.

Victime d'une nouvelle attaque cardiaque - la troisième en treize mois -, il disparaît de la scène publique dès la fin juin,officiellement victime d'une "fatigue colossale".

Il sera pourtant reconduit le 3 juillet, avec une confortable avance sur son rivalcommuniste Guennadi Ziouganov.

Réélu, le tsar Boris n'est plus en état de gouverner.

Le quintuple pontage coronarien qu'il subitle 5 novembre 1996 sera suivi d'une longue convalescence. Ses absences chroniques - officiellement dues à des "refroidissements" - et surtout ses écarts de langage alimenteront en 1997et début 1998 des doutes croissants sur sa capacité à remplir les fonctions présidentielles.

Lorsqu'il limoge, le 23 mars 1998,l'ensemble du gouvernement dirigé par Viktor Tchernomyrdine, de nombreux analystes en tirent une conclusion : le "vieux tsar",se sentant glisser vers l'ombre, a voulu se réaffirmer comme principal, comme unique, détenteur du pouvoir. Cinq mois plus tard, alors que le pays plonge dans le chaos financier, le président taquine le poisson loin de Moscou...

Il yrevient pour congédier, le 23 août, le jeune premier ministre libéral Sergueï Kirienko et rappelle à la tête de l'exécutif le "baron"du pétrole et du gaz, l'homme à l'éternel costume gris, M.

Tchernomyrdine.

Mais ce choix est rejeté par la Douma qui luipréférera Evgueni Primakov, l'ancien patron des services secrets devenu le chef de la diplomatie russe.

Ce rejet donne toute lamesure de l'isolement politique du maître du Kremlin, dont la santé se dégrade. M.

Primakov lance en novembre 1998 une vaste campagne anticorruption qui prend comme première cible Boris Berezovski,l'influent homme d'affaires et conseiller du Kremlin.

Le procureur général de Russie, Iouri Skouratov, enclenche plusieursenquêtes qui vont ouvrir la boîte de Pandore.

Cela lui vaudra d'être suspendu en février 1999 par le président.

L'"affaire. »

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