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Botha, Pieter Willem

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Botha, Pieter Willem (1916-2006), homme politique sud-africain ayant dirigé l’Afrique du Sud de 1978 à 1989, comme Premier ministre (1978-1984), puis comme président de la République (1984-1989).

2   UN OPPOSANT AU COMMUNISME ET AU NATIONALISME NOIR

Né dans l’État libre d’Orange, Pieter Willem Botha grandit dans une famille d’agriculteurs afrikaners. Il abandonne ses études universitaires en 1936 pour se consacrer à la politique au sein du Parti national de Daniel François Malan. Dès ses années de jeunesse, la menace communiste lui inspire des craintes qui ne le quitteront jamais sa vie durant. Politicien pugnace, il gravit rapidement les échelons qui le mènent jusqu’au comité central du Parti national en 1946, avant d’être élu au Parlement sud-africain deux ans plus tard — l’arrivée au pouvoir du Parti national marque alors le début de la législation ségrégationniste de l’apartheid. Il entre au gouvernement en 1961, comme ministre chargé des affaires métisses et du développement communautaire.

Nommé ministre de la Défense en 1966, il jette les bases de sa politique dite de « stratégie totale « contre le communisme international et le nationalisme noir. Sa politique conduit à l’intervention militaire de l’Afrique du Sud en Angola, en 1974, et à l’escalade du conflit avec l’arrivée de troupes cubaines dans la région. Elle entraîne aussi l’Afrique du Sud à soutenir le mouvement d’opposition sanglant contre le gouvernement communiste du Mozambique et les manœuvres de déstabilisation au Zimbabwe. En Namibie, au mépris des exigences des Nations unies, il maintient l’occupation sud-africaine et la lutte contre la guérilla indépendantiste.

3   UN PARTISAN ACHARNÉ DE L’APARTHEID

En 1978, Pieter W. Botha est propulsé à la direction du Parti national et au poste de Premier ministre à la suite de la démission précipitée de Balthazar Johannes Vorster. Il entreprend quelques réformes timides en permettant en 1983 la création d’un Parlement tricaméral pour les Blancs, les Métis et les Asiatiques. S’il abroge quelques lois racistes, dans des domaines mineurs, il ne revient pas sur l’exclusion politique de la majorité noire. Les réformes institutionnelles comprennent en outre le vote d’une nouvelle Constitution, qui supprime le poste de Premier ministre et permettent à Pieter Botha de devenir président de la République.

Alors que les mouvements d’opposition au régime de l’apartheid s’intensifient, Pieter W. Botha instaure l’état d’urgence et reste sourd aux appels de la communauté internationale en faveur d’une transition démocratique, ce qui coûte à l’Afrique du Sud un durcissement des sanctions économiques. Fort de la mainmise de l’appareil militaro-sécuritaire sur le gouvernement, il resserre l’étau de la répression en faisant procéder à des milliers d’arrestations, des détentions sans procès, des exécutions sommaires.

Victime d’une crise cardiaque en 1989, il est contraint de quitter la présidence du Parti national, où lui succède Frederick De Klerk, mais il conserve la présidence du pays. Il organise une rencontre secrète avec le leader noir Nelson Mandela, en prison depuis plus de vingt ans ; loin de signifier un assouplissement de ses positions intransigeantes, ce geste est interprété par ses détracteurs comme une tentative de marquer son ascendant sur Frederick De Klerk. Quelques mois plus tard, il doit démissionner à la suite d’une congestion cérébrale. Désavoué par son parti, favorable au réformisme et au pragmatisme de Frederick De Klerk, il se retire de la vie politique.

En 1997, la commission Vérité et Réconciliation, chargée par le nouveau régime démocratique de faire la lumière sur les violations des droits de l’homme commises sous l’apartheid, l’appelle pour témoigner sur son rôle en tant que président du Conseil de sécurité sud-africain dans les années 1980. Condamné en 1998 à un an de prison avec sursis pour avoir refusé de se présenter devant la commission, il gagne son procès en appel en 1999 sur un point de procédure. La commission établit cependant sa responsabilité dans plusieurs attentats commis contre des activistes anti-apartheid.

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