Boulanger, Georges
Publié le 17/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Boulanger, Georges (1837-1891), général et homme politique français. Il a donné son nom au boulangisme, mouvement d’opposition à la IIIe République et à ses institutions.
Né à Rennes, diplômé de Saint-Cyr, Georges Boulanger sert en Italie, puis pendant la guerre franco-allemande de 1870. Il commande également les forces françaises en Tunisie et y gagne une réputation qui s’étoffe en Cochinchine. Mais c’est à partir de 1886, date à laquelle il devient ministre de la Guerre dans le cabinet Freycinet, que sa popularité croît jusqu’à en faire l’un des personnages politiques centraux de la fin des années 1880.
2 | UN GÉNÉRAL POPULAIRE |
Connu par les spécialistes de l’armée comme étant à l’origine de la diffusion du fusil Lebel, Boulanger est surtout l’homme qui a décidé de réformer le mode d’intégration au service militaire. Avec la suppression du tirage au sort et quelques phrases bien senties (le célèbre « Les curés sac au dos ! «), il gagne en notoriété auprès des couches populaires qui, ne pouvant jusqu’alors acheter leur exemption, voyaient les plus riches dispensés de servir la patrie.
Revanchard, Boulanger incarne aussi un idéal patriotique et militariste qui n’est pas sans inquiéter les républicains. L’affaire Schnaebelé, grave incident diplomatique franco-allemand, lui donne en effet l’occasion d’exposer un vigoureux nationalisme germanophobe, auquel ne sont indifférents ni les bonapartistes ni les monarchistes ni certains ex-communards ni, enfin, la mouvance nationaliste et belliciste qui s’affirme depuis le début des années 1880 autour de personnages comme Paul Déroulède ou Édouard Drumont, chantres d’une patrie forte et belliqueuse, soucieuse de laver l’affront allemand de 1870 « dans le fer et le sang « (selon un mot de l’époque).
Exclu du gouvernement en 1887, Boulanger est muté à Clermont-Ferrand : la République veut l’éloigner, espérant que cet isolement le rendra inoffensif. Mais cette mutation à la tête du 13e corps d’armée est ressentie comme un affront par ses partisans ; ils organisent une vaste manifestation lors de son voyage et, en gare de Lyon, tentent d’empêcher son départ vers la garnison. Le boulangisme fait alors des émules, qui se multiplient lorsque, mis à la retraite d’office en mars 1888, Boulanger décide de se lancer dans la carrière politique.
3 | L’ASCENSION POLITIQUE |
La force du général croît vite : elle se fait avec un succès rapide, sur des thèmes simples et percutants bien que flous (« dissolution, révision, constituante «) qui lui permettent, grâce à la dimension sociale de ses discours et à sa fidélité au régime républicain, de gagner une petite fraction de l’électorat populaire de gauche.
Soutenu par ce courant d’opinion cosmopolite et imprévisible qui met réellement en danger le régime républicain, le « brav’ général « se présente alors à toutes les élections possibles : il devient député de quatre départements ; puis, étape à forte charge symbolique, il convoite un siège de député à Paris, dans la Seine, qu’il obtient en janvier 1889. Poussé par ses partisans à marcher sur l’Élysée pour, peut-être, tenter d’y prendre le pouvoir, Boulanger recule au dernier moment, ce qui laisse au ministère de l’Intérieur le temps de monter un dossier d’accusation pour complot contre l’État.
Mis en accusation publiquement et menacé d’arrestation, Boulanger fuit en Belgique tandis que le Sénat le condamne par contumace à la détention perpétuelle (avril 1889). Le 30 septembre 1891, l’exilé finit par se suicider sur la tombe de sa maîtresse, morte depuis peu, au cimetière d’Ixelles, près de Bruxelles.
Liens utiles
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- Boulanger Georges, 1837-1891, né à Rennes (Ille-et-Vilaine), général et homme politique français.
- BOULANGER, Georges (29 avril 1837-30 septembre 1891) Général, homme politique Sorti de Saint-Cyr, Georges Boulanger fait une brillante carrière qui lui vaut d'être général de division en 1884.
- Boulanger (Georges) Général et homme politique français (Rennes, 1837 - Ixelles, Belgique, 1891).