boulê

boulê, ou conseil des Cinq-Cents, dans la Grèce antique, conseil consultatif, puis corps législatif représentatif d’une cité, notamment d’Athènes.

À l’origine, la boulê, composée de nobles, est un corps strictement consultatif, convoqué pour assister le roi. À Athènes, l’appartenance à la boulê se fonde sur la naissance jusqu’en 594 av. J.-C., lorsque Solon réforme totalement la Constitution en réduisant le pouvoir de l’Aréopage. Solon met alors en place un conseil de 400 membres élus, les bouleutes. La boulê sert de conseil consultatif pour l’assemblée des citoyens, appelée ecclésia.

En 508 av. J.-C., la boulê devient un organe totalement représentatif avec les nouvelles réformes instaurées par Clisthène. Ce dernier fait passer à 500 le nombre de bouleutes, stipulant que tout citoyen de mœurs convenables âgé de plus de trente ans peut se présenter pour être tiré au sort. Il donne également au conseil la compétence dans de nombreuses matières juridiques et administratives, y compris dans les mises en accusation, l’entretien de la flotte et le contrôle des recettes.

La boulê est divisée en dix sections de 50 membres correspondant aux tribus (la société athénienne étant divisée en dix tribus). Chacune d’elles est, tour à tour, en activité dans la Rotonde (Tholos), sur l’Agora, pendant un dixième de l’année (35 à 39 jours) : c’est le bureau, ou commission permanente, dont les 50 membres sont appelés les prytanes (prytaneis). Leur président, l’épistate (epistates), est tiré au sort chaque jour ; il garde les clefs du Trésor, les archives publiques et le sceau de l’État ; il réunit la boulê quotidiennement pour préparer les projets de loi (probouleumata) à soumettre à l’ecclésia.

À Athènes, les bouleutes ne sont pas mobilisables durant l’année de leur mandat et disposent de places d’honneur au théâtre. Ils se réunissent au Bouleutérion, situé sur le côté ouest de l’Agora (où se trouve l’autel d’Hestia, la déesse du Foyer), et reçoivent une indemnité de six oboles par jour.