Caetano, Marcelo

Caetano, Marcelo (1906-1980), homme politique portugais ( proche de Salazar), président du Conseil des ministres (1968-1974), renversé par la révolution des Œillets le 25 avril 1974.

Né à Lisbonne, Marcelo Caetano fait ses études à l’université, puis devient professeur de droit. À partir de 1929, il est le conseiller proche d’António de Oliveira Salazar, d’abord lorsque celui-ci est ministre des Finances et, plus tard, lorsque Salazar devient président du Conseil des ministres (1932) et établit sa dictature. Prenant de l’importance au sein du régime salazariste, Caetano rédige notamment la Constitution de 1933 et d’autres textes légaux qui jettent les bases du nouveau régime, l’Estado Novo. En 1936, il crée et dirige l’organisation étatique de jeunesse, la Mocidade portuguesa. Il occupe ensuite successivement les fonctions de ministre des Colonies (1944-1947), de président de la Chambre corporative (1949-1955) et de ministre adjoint à la présidence du Conseil (1955-1958). En 1959, il se retire de la politique et devient recteur de l’université de Lisbonne. Il en démissionne en 1962 à la suite de la répression très dure des grèves estudiantines par la police.

En 1968, après que Salazar eut subi une hémorragie cérébrale, le président de la République désigne Caetano pour lui succéder comme président du Conseil des ministres. Il apparaît comme l’homme du « changement dans la continuité «. En effet, ne disposant pas de l’autorité politique de Salazar, Caetano s’attache à moderniser les structures économiques, afin d’asseoir son autorité, tout en gouvernant dans la continuité des institutions héritées de la dictature. La défense de l’héritage impérial, incarnée par la lutte contre les mouvements nationalistes en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau, apparaît comme un moyen de renforcer la cohésion intérieure. Le 25 avril 1974, les jeunes officiers du « Mouvement des capitaines « (Movimento dos Officais) renversent le régime lors de la révolution des Œillets et envoient Caetano en exil à Madère. Transféré au Brésil, il est nommé directeur de l’Institut de droit comparé de l’université de Gama Filho, où il demeure jusqu’à sa mort, bien qu’il ait été gracié en 1978 par le président Ramalho Eanes.