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Caillaux, Joseph

Publié le 17/02/2013

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Caillaux, Joseph (1863-1944), homme politique français, figure éminente du Parti radical, président du Conseil et plusieurs fois ministre des Finances sous la IIIe République, qui contribua à l'instauration de l'impôt sur le revenu.

Issu d'une riche famille bourgeoise originaire du Mans, fils d'Eugène Caillaux, ancien ministre des Finances dans le gouvernement du duc de Broglie en 1877, Joseph Caillaux fut reçu à l'Inspection des finances en 1888. Talentueux et ambitieux, élu en 1898 député de la Sarthe (mandat qu'il conservera jusqu'en 1919), il ne tarda pas à s'imposer comme un spécialiste des questions financières et fut appelé au ministère des Finances par Pierre Waldeck-Rousseau en 1899, fonctions qu'il occupa jusqu'en 1902.

Évoluant vers le centre gauche, il adhéra au Parti radical et retrouva le portefeuille des Finances dans le gouvernement Clemenceau (1906-1909). Durant cette période, il tenta de faire adopter son projet d'impôt progressif sur le revenu, consistant à remplacer les quatre impôts créés pendant la période révolutionnaire par un impôt unique, mais il se heurta à l'hostilité du Sénat, qui rejeta son texte en 1907. Ses idées servirent cependant de base à la réforme des contributions directes qui fut réalisée entre 1914 et 1917.

Président du Conseil et ministre de l'Intérieur (juin 1911-janvier 1912), il se montra partisan d'un compromis avec l'Allemagne lors de l'incident d'Agadir, négociant la liberté de manœuvre de la France au Maroc contre l'abandon à l'Allemagne de quelques territoires africains. À la chute de son cabinet, en partie provoquée par l'hostilité des nationalistes, il fut élu président du Parti radical. À nouveau ministre des Finances dans le cabinet Doumergue (1913), il dut démissionner en mars 1914, sa seconde épouse excédée par la violente campagne de calomnies dont Caillaux faisait l'objet dans le Figaro, en raison notamment de son opposition à la guerre, ayant assassiné, dans un moment d'égarement, Gaston Calmette, le directeur du journal.

Bien que sa femme eût été acquittée, Caillaux, rival et adversaire de Poincaré et de Clemenceau, entama alors une forme de « traversée du désert «. Pour avoir noué des contacts dans divers pays afin de négocier une paix séparée avec l'Allemagne, il fut, à l'instigation de Clemenceau, accusé d'intelligence avec l'ennemi en 1917, condamné à trois ans de prison par la Haute Cour de justice et privé de ses droits civiques en 1920.

Amnistié, réélu à la Chambre, il fut encore ministre des Finances dans les cabinets Painlevé (1925) et Briand (1926), et continua de jouer un rôle important, notamment en qualité de président de la commission des Finances du Sénat, où il siégea à partir de 1925 et jusqu'en 1940. Partisan résolu de l'orthodoxie financière, il prit ses distances avec la gauche, s'opposa à la politique économique du Front populaire et joua un rôle déterminant dans la chute du premier cabinet Blum, en juin 1937.

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