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Cao-Bang

Publié le 05/04/2013

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Cao-Bang, ville fortifiée proche de la frontière sino-tonkinoise où les soldats du Viêt-minh remportent une victoire aux dépens des troupes françaises durant la guerre d’Indochine en octobre 1950.

La rupture entre la France et la portion de territoire qui appartient à l’Indochine française appelée à devenir le Viêt Nam est consommée en 1945 lorsque, le 2 septembre, Hô Chí Minh proclame à Hanoï l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam. Cette volonté de s’émanciper de la tutelle française heurte les intérêts de la puissance coloniale désireuse de rétablir une fédération indochinoise sous souveraineté française. Malgré des négociations entre le gouvernement français, représenté par le commissaire pour le Tonkin, Jean Sainteny, et la nouvelle autorité politique vietnamienne, aux termes desquelles la France reconnaît « la République du Viêt Nam comme un État libre intégré à la Fédération indochinoise et à l’Union française «, la politique menée sur place par le commissaire d’Argenlieu ainsi que des incidents opposant l’armée aux milices d’autodéfense vietnamiennes précipitent un conflit qui devient de fait inévitable. Malgré les concessions de 1946, le Viêt Nam souhaite son indépendance entière et totale. De son côté, la déclaration française ne cache pas le désir de maintenir sa souveraineté sur la région, même sous une forme édulcorée. Tout accord diplomatique devenant impossible, la guerre devient inévitable.

Le conflit prend rapidement une forme qui explique son enlisement : réfugiées dans les campagnes, utilisant toutes les ressources offertes par les caractéristiques de la vie villageoise, les forces du Viêt-minh bâtissent une économie de guerre qui leur permet de mener des actions de guérilla.

Cette guerre, de simple querelle coloniale, va dégénérer en conflit « international « après la reconnaissance officielle de la République vietnamienne par la Chine et l’URSS, le premier fournissant une aide militaire au Viêt-minh. Le premier effet de cette aide explique le succès de Cao-Bang.

Situé à 30 km de la frontière chinoise, Cao-Bang est occupée par les Français depuis octobre 1947, avec de faibles moyens. Ce poste militaire devient une position stratégique depuis l’aide chinoise : une quinzaine de bataillons du Viêt-minh encerclent les troupes françaises qui subissent des pertes importantes puisque huit bataillons disparaissent faisant près de 5 000 tués et disparus. Malgré un relatif désintérêt pour cette guerre lointaine, cette défaite cause une profonde impression au sein de l’opinion publique française. Cao-Bang marque au contraire le début de plusieurs victoires des forces du Viêt-minh. Deux semaines après la prise de ce village, les Français sont chassés de la ville de Lang-Son située plus au sud. La défaite française est consommée après les combats de Diên Biên Phu le 7 mai 1954.

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