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Capétiens, dynastie des

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Capétiens, dynastie des, nom de la dynastie qui régna en ligne directe sur la France de 987 à 1328, et qui fut également à l'origine, outre les lignes de Valois et de Bourbon qui lui succédèrent sur le trône de France, de la seconde maison de Bourgogne, des rois de Portugal, de la maison capétienne des Dreux, ducs de Bretagne, et de la première maison d'Anjou-Sicile.

2   DES ROBERTIENS AUX CAPÉTIENS

Les Capétiens sont issus des Robertiens, qui tiennent leur nom de Robert le Fort, marquis de Neustrie, mort en 866 ; ce dernier fut le père d'Eudes, marquis de Neustrie, comte de Paris, roi de France de 888 à 898, et de Robert Ier, roi de France de 922 à 923. Robert Ier, beau-père de Raoul de Bourgogne, roi de 923 à 936, fut lui-même le père de Hugues le Grand (v. 897-956), comte de Paris et duc de France, dont était issu Hugues Capet, qui, en 987, se fit élire roi par la noblesse et le clergé et fonda la dynastie. Jusqu'alors, les membres de cette puissante famille, dont le domaine couvrait l'Île-de-France, ne régnaient que de manière intermittente, en alternance avec les derniers Carolingiens.

3   HUGUES CAPET, FONDATEUR DE LA DYNASTIE

Désireux d'éviter les problèmes de succession qui avaient affaibli les Carolingiens, Hugues Capet fit élire et couronner roi, le 25 décembre 987, son fils aîné Robert, qui prit le nom de Robert II le Pieux, établissant de fait le caractère héréditaire de la monarchie. La pratique de l'élection se perpétua jusqu'à l'avènement de Philippe II Auguste en 1180, date à laquelle il fut jugé que cette fiction était devenue inutile. Les Capétiens renforcèrent considérablement le pouvoir royal en France en instaurant progressivement les principes d'hérédité, de primogéniture et d'indivisibilité des terres domaniales, qui furent acquises dès l'avènement d'Henri Ier, fils de Robert II le Pieux, qui céda à son frère Robert le duché de Bourgogne en échange d'une reconnaissance formelle et publique de son autorité. Dès lors, le principe du droit d'aînesse ne fut plus discuté, et seul fut admis le principe de la cession de territoires ou d'apanages, contre serment de vassalité. Robert Ier de Bourgogne fut à l'origine de la première maison de Bourgogne ; l'un de ses petits-fils, Henri (v. 1069-1112), époux de Thérèse, fille d'Alphonse VI, roi de Castille, fut le père d'Alphonse Ier, fondateur du royaume de Portugal.

4   UNE DYNASTIE CONQUÉRANTE

L'agrandissement du domaine royal se fit progressivement, grâce à une judicieuse politique d'annexion et de mariage. Réduit en 987 à l'Orléanais et à l'Étampois, enrichi de quelques fiefs annexes, qui ne lui étaient pas reliés (tels Compiègne), le domaine s'étendit dès le règne du fils d'Henri Ier et d'Anne de Kiev, Philippe Ier ; ce dernier acquit en effet le Gâtinais en 1069, le Vexin français en 1082, ce qui lui permit de faire la jonction du domaine avec les seigneuries de Senlis et Poissy, et enfin le comté de Bourges, acheté en 1100.

Si son fils, Louis VI, ne réalisa pas d'acquisitions territoriales significatives, il parvint à négocier le mariage de son propre fils, Louis VII, avec Aliénor d'Aquitaine, riche héritière de la province portant son nom. Cette union fut cependant rompue, la reine n'ayant pas donné naissance à un héritier mâle. Un autre des fils de Louis VI, Pierre, sieur de Courtenay, fut le père de Pierre II, qui porta le titre d'empereur latin de Constantinople. Enfin, Robert, comte de Dreux, fils de Louis VI, fut marié à l'héritière du duché de Bretagne et fonda la maison capétienne de Bretagne, éteinte en 1488. De son troisième mariage avec Alix, fille de Thibault de Champagne, Louis VII eut un fils, le futur Philippe II Auguste.

5   NOUVELLE EXPANSION DU DOMAINE ROYAL

Philippe II Auguste s'appropria de larges fractions de l'héritage angevin, enleva la Normandie, le Maine et l'Anjou à Jean sans Terre, roi d'Angleterre, s'empara enfin de l'Auvergne, de l'Artois et du Berry, de la Saintonge et de la Touraine. Son fils Louis VIII, dont le règne fut très bref, conquit en revanche le Poitou et plusieurs territoires dans le Midi. Le fils aîné issu de son mariage avec Blanche de Castille, Louis IX (Saint Louis), renonça à ses droits au sud des Pyrénées en échange de l'abandon des prétentions de l'Aragon sur l'ensemble du Languedoc. Son frère, Alphonse, épousa Jeanne, l'héritière du comté de Toulouse, qui revint en 1271 à la Couronne, le couple étant resté sans enfants. Un autre de ses frères, Charles, fut roi de Naples et fonda la première maison d'Anjou, qui régna sur la Hongrie jusqu'en 1382 et sur Naples jusqu'en 1414. Saint Louis fut le père de Philippe III le Hardi et de Robert, comte de Clermont, ancêtre des Bourbons.

Philippe IV le Bel, fils de Philippe III, épousa l'héritière d'Henri Ier, roi de Navarre et comte de Champagne, ce qui lui permit d'adjoindre la Champagne à ses États, ainsi que l'Angoumois (1308) et le comté de Lyon (1312). Il réunit en 1302 les premiers états généraux. Le roi eut trois fils, qui régnèrent successivement, mais dont l'absence de postérité masculine posa le premier problème de succession depuis 987. Louis X le Hutin mourut en laissant une fille, Jeanne, et une épouse enceinte, qui accoucha d'un fils, Jean Ier le Posthume, mort à cinq jours. Philippe V, ayant fait déclarer par le Parlement par assemblée de prélats et de barons que « femme ne règne pas en France «, sa nièce fut écartée de la succession et reçut le royaume de Navarre. Lui-même mourut sans héritier mâle et la couronne passa à son frère, Charles IV, qui mourut sans avoir eu de fils. La succession risquant de revenir à Édouard III, roi d'Angleterre, fils d'Isabelle, sœur du roi défunt, Philippe VI, fils de Charles, comte de Valois et fils de Philippe III, fut proclamé régent puis roi. Il fut à l'origine de la branche des Valois, qui s'éteignit en 1589, avec Henri III.

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