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Carcopino, Jérôme

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Carcopino, Jérôme (1881-1970), historien de l’Antiquité romaine.

Né à Verneuil-sur-Avre (Eure), fils d’un médecin corse, Jérôme Carcopino est le cousin du poète et romancier Francis Carco. Après une scolarité au lycée Henri IV, il entre à l’École normale supérieure (ENS) en 1901, puis étudie à l’École française de Rome. Reçu premier à l’agrégation d’histoire, il enseigne au Havre, puis entame une carrière universitaire à Alger (1912-1920). La guerre le trouve dans les Dardanelles, puis à Salonique. Docteur en 1919, il poursuit sa carrière universitaire à la Sorbonne (1920-1937).

2   SECRÉTAIRE D’ÉTAT À VICHY

Son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale est controversé : à la rentrée 1940, il passe de la direction de l’École française de Rome à celle de l’ENS, puis assume la même année les fonctions de recteur de l’Académie de Paris avant d’être nommé à Vichy, secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse pendant quatorze mois. Il freine pourtant l’application des mesures d’exclusion d’enseignants juifs ou francs-maçons et fait réintégrer plusieurs professeurs d’université écartés en 1940-1941 (dont Marc Bloch). Arrêté à la Libération, il bénéficie d’un non-lieu avant d’être réhabilité. Directeur honoraire de l’École française de Rome en 1951, il est élu à l’Académie française en 1955.

3   AUTEUR D’UNE VASTE ŒUVRE HISTORIQUE

L’immense bibliographie de son œuvre d’historien compte plus de trois cents titres, dont une trentaine d’ouvrages d’importance. Commencés en histoire grecque par un mémoire sur l’ostracisme athénien, ses travaux se tournent définitivement vers l’histoire romaine à partir de recherches archéologiques en Tunisie sur la politique agraire de l’empereur Hadrien. Son doctorat sur la ville d’Ostie donne lieu à Virgile et les origines d’Ostie. Il mène de nombreuses fouilles en Tunisie et au Maroc (Maroc romain, recueil des travaux de 1928 à 1940). Ses contributions importantes à l’Histoire générale de Glotz lui fournissent la matière pour Autour des Gracques (1928), Sylla ou la Monarchie manquée (1931) et surtout l’un des plus brillants et discutés de ses livres : les Secrets de la correspondance de Cicéron (1947). Si Cicéron est son « ennemi personnel «, Jules César est son héros ; il lui consacre un important César (réédition 1965). Toujours très intéressé par l’histoire religieuse romaine (Basilique pythagoricienne de la Porte Majeure, 1927 ; Aspects mystiques de la Rome païenne, 1942), Carcopino donne progressivement à son œuvre une inflexion vers l’archéologie paléochrétienne ; citons De Pythagore aux Apôtres, études sur la conversion du monde romain (1956) ou Études d’histoire chrétienne (1953). L’un de ses plus grands succès publics demeure sa Vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire.

Son style est incisif et classique à la fois, non sans quelque goût pour la polémique. Le regard qu’il porte sur l’Antiquité romaine oscille toujours entre le détail et la perspective d’ensemble, trait hérité de l’archéologie. Ses compétences très variées lui permettent d’utiliser avec une égale aisance l’épigraphie pour la nécessaire critique des sources, la papyrologie à l’occasion, l’archéologie, le droit, la philologie.

Sa biographie nous est bien connue par trois livres de mémoires : Souvenirs de sept ans (1953), Souvenirs de la guerre en Orient (1915-1917), ou encore Souvenirs romains (1968).

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