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Cardoso, Fernando Henrique

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Cardoso, Fernando Henrique (1931- ), sociologue et homme politique brésilien, président de la République du Brésil de 1995 à 2002.

2   SOCIOLOGUE DU DÉVELOPPEMENT

Né à Rio de Janeiro, la ville de l’élite brésilienne et l’ancienne capitale du Brésil, Fernando Henrique Cardoso étudie la sociologie à l’université de São Paulo et à l’École pratique des hautes études à Paris. Professeur à l’université de São Paulo à partir de 1958, sociologue du développement, il publie, dès le début des années 1960, de nombreux écrits dans lesquels il exprime clairement son engagement politique à gauche. Exilé après le coup d’État militaire de 1964, il donne des conférences en France, en Argentine et au Chili, pays où il est, de 1964 à 1967, directeur adjoint du Centre pour la planification sociale et économique de l’Amérique latine (Cepal). De retour au Brésil en 1967, il reprend ses cours à l’université de São Paulo jusqu’en 1969. À cette date, il est arrêté par les autorités militaires et interdit d’enseignement. Il fonde alors à São Paulo le Centre brésilien d’analyse et de planification (Cebrap), qui devient un lieu de réflexion et de rencontre des intellectuels et universitaires progressistes.

Directeur du Cebrap jusqu’en 1982, Fernando Henrique Cardoso, auteur d’une vingtaine de livres, est une figure intellectuelle importante au Brésil et à l’étranger. Il a notamment publié Questions de sociologie du sous-développement (1962), Dépendance et développement en Amérique latine (1969), Politique et sous-développement dans les sociétés dépendantes (1971), ouvrages dans lesquels il se livre à une analyse originale des problèmes de développement économique. Président de l’Association internationale de sociologie de 1989 à 1986, il enseigne dans de nombreuses universités, notamment aux États-Unis après la fin de son second mandat présidentiel.

3   PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Entré en politique à la fin des années 1970, Fernando Henrique Cardoso occupe d’abord la fonction de conseiller du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), parti de l’opposition à la junte militaire au pouvoir de 1964 à 1985. De 1983 à 1992, il siège au Sénat brésilien comme représentant de l’État de São Paulo. En 1988, il participe à la fondation du Parti social-démocrate brésilien (PSDB). Ministre des Affaires étrangères d’octobre 1992 à mai 1994 puis ministre des Finances de mai 1993 à mars 1994 du président Itamar Franco, Fernando Henrique Cardoso met en œuvre le plan Réal, un plan de réduction drastique de l’inflation, qui passe d’un taux mensuel de 50 p. 100 à 1,5 p. 100, en moins d’un an.

En octobre 1994, fort de ce succès, Fernando Henrique Cardoso est élu président de la République fédérative du Brésil sous l’étiquette du PSDB, avec un programme économique prévoyant notamment la dérégulation, la privatisation des sociétés nationales, la réforme du système de retraites et l’encouragement de l’investissement. Cette politique économique libérale doit se conjuguer avec d’importantes mesures sociales, le candidat Cardoso ayant notamment promis de consacrer une large part du budget fédéral à l’enseignement et aux soins médicaux de base.

Après une année de présidence, la fin du monopole de l’entreprise pétrolière d’État Petrobas est acquise, le retour aux excédents commerciaux est remarqué en juillet 1995 et l’inflation est contenue autour d’un rythme annuel de 25 p. 100. Cependant, le président Cardoso doit gérer un pays dans lequel environ 60 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population, vivent dans la pauvreté et où 16,7 p. 100 de l’électorat est analphabète ou semi-analphabète. En octobre 1998, il est réélu avec près de 54 p. 100 des suffrages dès le premier tour de scrutin, contre moins de 32 p. 100 pour son adversaire Luis Inácio Lula da Silva, leader du Parti des travailleurs (PT). Il annonce son intention de poursuivre son programme d’austérité et adopte, en accord avec le Fonds monétaire international (FMI), un plan de rigueur pour assainir les finances publiques. Cependant, le Brésil est touché par les crises financières asiatique et russe, et subit récession et hausse du chômage. Une aide du FMI de 41 milliards de dollars permet un redressement rapide de l’économie, mais cela n’empêche pas le Brésil de demeurer un pays injuste plutôt qu’un pays pauvre selon les mots du président Cardoso.

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