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Carnot, Lazare

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Carnot, Lazare (1753-1823), général, homme politique, mathématicien et physicien français.

Politicien et savant, Lazare Carnot — surnommé l’« Organisateur de la victoire « ou le « Grand Carnot « en raison de son rôle éminent au cours des guerres révolutionnaires — est le premier membre d’une illustre famille du xixe siècle.

2   UN SCIENTIFIQUE ENGAGÉ DANS LA RÉVOLUTION

Né à Nolay (en Bourgogne), Lazare Nicolas Marguerite Carnot, fils d’un notaire, fait ses études à l’école du génie de Mézières. Capitaine du génie en 1783, auteur de travaux scientifiques concernant l’algèbre, la géométrie et les sciences mécaniques — notamment d’un Essai sur les machines en général (1783) et d’un Éloge de M. le maréchal de Vauban (1784, prix de l’Académie) —, il voit son avancement bloqué, malgré ses qualités, en raison de son indépendance d’esprit.

Acquis aux idées des Lumières et limité dans ses aspirations par ses origines roturières, il se rallie à la Révolution de 1789. En garnison à Arras — où il rencontre Maximilien de Robespierre qu’il mésestime immédiatement —, il est élu représentant du Pas-de-Calais à l’Assemblée législative (1791) où, membre du Comité militaire, il est à l’origine des textes organisant la Garde nationale. Élu en 1792 à la Convention nationale, où il siège dans les rangs de la Plaine puis de la Montagne (bien qu’il ne soit pas inscrit au club des Jacobins), il vote la mort du roi sans sursis en janvier 1793.

3   LE STRATÈGE DE LA RÉVOLUTION OU L’« ORGANISATION DE LA VICTOIRE «

Nommé membre du Comité de salut public en août 1793, Lazare Carnot prend en charge les questions militaires et obtient le décret sur la levée en masse (16 août 1793). Celui-ci permet, sur le principe de la conscription universelle, la formation d’une véritable armée populaire répartie en quatorze armées, bien supérieure en nombre aux armées de métier qu’oppose la première coalition dans le camp adverse.

Infatigable, Carnot est chargé des subsistances au sein du Comité avec Prieur de la Côte-d’Or et Robert Lindet, il organise également la défense du pays, alors que toutes les frontières de la France révolutionnaire sont menacées. Excellent soldat, il se rend en mission auprès de l’armée du Nord à l’automne 1793, et destitue le général Gratien qui a faibli devant les Autrichiens. Il remporte auprès du général Jourdan la victoire de Wattignies (16 octobre 1793) qui, avec la reprise de Toulon aux Britanniques par Dugommier et Bonaparte, permet dès la fin de l’année 1793 de dégager les frontières de la France.

Se tenant volontairement éloigné des querelles qui agitent le Comité de salut public, peu désireux de voir Robespierre s’ingérer dans les affaires militaires, il appuie le coup d’État du 9 thermidor an II (27 juillet 1794), et parvient à ne pas être atteint par le discrédit qui atteint les artisans de la Terreur — un obscur député le lave de tout soupçon en prononçant ces mots : « Oserez-vous porter la main sur celui qui a organisé la victoire dans les armées de la République ? «.

Élu au Conseil des Anciens puis membre du Directoire en novembre 1795, il redistribue les forces entre les différentes armées et nomme en particulier Napoléon Bonaparte au commandement en chef de l’armée d’Italie. En mai 1797, il fait fusionner le Dépôt de la guerre et le récent Cabinet topographique, offrant ainsi aux généraux l’accès à toute une documentation cartographique précieuse pour de victorieuses opérations militaires. Obligé de gagner la Suisse, puis l’Allemagne, lors du coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il revient en France après le 18 brumaire an VIII.

4   EN MARGE DE L’AVENTURE IMPÉRIALE

Nommé par le Premier consul Napoléon Bonaparte ministre de la Guerre (avril 1800), Lazare Carnot démissionne quelques mois plus tard avant d’entrer au Tribunat en mars 1802. Mais, refusant de cautionner l’évolution du régime au profit de Bonaparte, il vote contre le Consulat à vie puis contre l’Empire.

Il entre alors dans l’opposition et, après la dissolution du Tribunat en août 1807, se tient en marge de la vie politique, se consacrant aux mathématiques et à la théorie militaire. Il publie notamment en 1803 une Géométrie de position — faisant de lui l’un des fondateurs de la géométrie moderne (aux côtés de Gaspard Monge) — puis en 1810 De la défense des places fortes — considéré comme un classique de la technique des fortifications.

Rejoignant l’empereur en 1814, il assure la défense d’Anvers en tant que général de division et gouverneur de la ville. Lors des Cent-Jours, il est ministre de l’Intérieur et reçoit le titre de comte de Feulins. Exilé comme régicide lors de la seconde Restauration, il séjourne un temps auprès du tsar Alexandre Ier, qui lui confère le titre de lieutenant général honoraire puis, ruiné, se retire à Magdebourg, où il meurt.

Savant éminent, considéré comme l’un des fondateurs de la géométrie analytique, il a été élu à l’Académie des sciences en 1796. Ses deux fils, Nicolas Léonard Sadi et Lazare Hippolyte, suivent les traces de leur père, l’un dans le domaine des sciences, l’autre dans celui de la politique. En 1889, le président de la République Sadi Carnot, fils de Lazare Hippolyte, fait transférer les cendres de son grand-père au Panthéon.

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