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Carolingiens, dynastie des

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Carolingiens, dynastie des, deuxième dynastie royale des Francs, qui succéda aux Mérovingiens en 751 ; elle régna en Germanie jusqu'en 911 et en France jusqu'en 987, date à laquelle elle fut détrônée par les Capétiens. Les Carolingiens, que l'on appelait couramment Carlovingiens jusqu'à la fin du XIXe siècle, tirent leur nom du plus célèbre représentant de leur famille, l'empereur Charlemagne.

2   L'ASCENSION DES PIPPINIDES

Les Pippinides, ou Pépinides (nom qui désigne les premiers membres de la dynastie, avant son accession à la royauté), constituaient une puissante famille franque, très influente dans la vallée de la Meuse, qui renforça sa position à la suite de l'alliance contractée entre Ansegisel, fils de saint Arnoul, évêque laïc de Metz, et Begga, fille de Pépin le Vieux (ou Pépin de Landen), mort vers 640, qui remplissait les fonctions de maire du palais de Clotaire II, roi d'Austrasie.

L'ascension des Pippinides continua avec Pépin de Herstal (ou Pépin le Jeune), fils d'Ansegisel, dont la victoire sur les Neustriens à Tertry (687) fit le maître effectif des trois royaumes francs, d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne, bien qu'il eût conservé la fiction de la royauté mérovingienne en maintenant Thierry III sur le trône. Grimoald II, son successeur désigné, ayant été assassiné en 714, c'est son fils illégitime, Charles Martel, qui réussit à s'imposer comme maire du palais. Ambitieux et querelleur, celui-ci se fit désigner comme « prince des Francs «, tout en continuant à reconnaître l'autorité nominale de Thierry IV. Vainqueur des Thuringiens, des Bavarois et des Frisons, il commença à soumettre l'Aquitaine, arrêta les Arabes à Poitiers et s'empara d'Avignon. N'ayant pas jugé nécessaire de donner un successeur à Thierry IV, mort en 737, il partagea peu avant sa mort, en 741, son héritage entre ses deux fils, Carloman et Pépin le Bref.

3   LE SACRE DE PÉPIN

Conscients que les Mérovingiens continuaient de bénéficier d'une certaine légitimité, Carloman et Pépin le Bref s'entendirent pour placer sur le trône Childéric III, fils de Chilpéric II. Cependant, lorsque Carloman fit part de son souhait de se consacrer à la vie religieuse, en 747, son frère Pépin le Bref, resté seul maire du palais, forma le projet de se faire élire roi. En raison de l'impopularité passée de son père, considéré par les évêques comme un spoliateur des biens d'Église, il eut l'adresse de faire légitimer le coup de force qu'il prévoyait par le pape Zacharie. En 751, enfin, il déposa le dernier Mérovingien et se fit élire roi au champ de Mai à Soissons ; l'année suivante, il se fit sacrer dans la même ville par saint Boniface, ce qui constituait une innovation d'une portée considérable. En 754, il fit renouveler la cérémonie du sacre à Saint-Denis par le pape Étienne II, qui s'était déplacé jusqu'en Gaule pour réclamer son aide face à la menace lombarde, et auquel il devait, après son expédition en Italie, donner les territoires qui furent à l'origine des États pontificaux. Cette onction consacra définitivement la légitimité de celui qui pouvait encore apparaître comme un usurpateur, faisant de lui un roi « par la grâce de dieu «.

4   LE RÈGNE DE CHARLEMAGNE

Pépin le Bref, mort en 768, divisa son royaume entre les deux fils qu'il avait eus de Berthe au grand pied, Carloman et Charles Ier, qu'il avait fait sacrer avec lui en 754. À la mort de son frère, en 771, Charles le Grand, ou Charlemagne, devint le seul maître du royaume franc. Sans doute le plus grand monarque de la dynastie, il conquit le royaume des Lombards, dont il se fit couronner roi en 774, étendit sa domination sur une partie de l'Espagne, la Bavière et la Saxe, fit reconnaître son influence en Bohême et dans l'actuelle Autriche. Maître d'un territoire de plus d'un million de km2, s'étendant de l'Èbre à l'Elbe, de l'Armorique à l'Italie, dont il réforma l'administration, il fut couronné empereur par le pape Léon III, à Rome, le 25 décembre 800. Sa cour devint un centre intellectuel, attirant les plus grands lettrés du temps, et l'empereur encouragea l'enseignement et la diffusion de la culture. Ce temps de renouveau, caractérisé par une intense activité intellectuelle, spirituelle et artistique, est resté dans l'histoire sous le nom de Renaissance carolingienne.

5   LE TEMPS DES DIVISIONS

Fidèle à une conception patrimoniale du pouvoir, Charlemagne avait partagé son royaume entre ses trois fils. Cependant, ayant vu disparaître prématurément deux d'entre eux, il put faire sacrer son fils Louis Ier le Pieux, en 813, un an avant sa propre mort. Le règne de Louis Ier, qui s'annonçait brillant, fut pourtant assombri par d'incessants problèmes de succession entre ses quatre fils, nés de deux mariages différents, bien que l'empereur eût tenté de faire prévaloir le principe du droit d'aînesse. En 839, deux d'entre eux, Lothaire Ier et Charles le Chauve, parvinrent à un accord : le premier recevait l'Allemagne, l'Italie et la Francie de l'Est, le second, la Francie moyenne et la Francie de l'Ouest. Cet accord ne pouvait satisfaire ni Louis II le Germanique, ni le fils de Pépin Ier, Pépin II, auquel devait revenir l'Aquitaine. Aussi, dès la mort de Louis Ier, en 840, la guerre reprit, jusqu'au traité de Verdun (843), qui consacra définitivement la division de l'héritage en trois ensembles (le royaume de l'Ouest pour Charles, celui de l'Est à Louis, un troisième royaume, étiré de la mer du Nord à l'Italie, pour Lothaire, qui conservait le titre impérial), faisant de l'Empire, qui subsistait, une pure fiction politique.

6   LE DÉCLIN

À la mort de Lothaire, en 855, son royaume fut à son tour partagé entre ses trois fils. L'aîné, Louis II, hérita avec l'Italie du titre impérial. Lorsqu'il mourut, sans descendance mâle, ce fut Charles le Chauve, son oncle, qui ceignit la couronne impériale. Malgré les conquêtes que ce dernier réalisa, et dont bien peu furent pérennisées, il apparut que les frontières posées par le traité de Verdun avaient créé un embryon d'identité nationale, et qu'un empire de dimensions trop vaste ne pouvait survivre, surtout dans un contexte marqué par les Grandes Invasions. Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve, abandonna le titre impérial à la branche germanique, et la couronne d'Occident fut, après une vacance de quatre ans, ceinte en 881 par Charles III le Gros. Après les brefs règnes des deux fils de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman (879-884), c'est Charles le Gros qui fut préféré à Charles III le Simple, né d'un second mariage de Louis II. L'incapacité de Charles le Gros lors de l'invasion de Paris par les Normands suscita l'irritation des grands du royaume qui le remplacèrent par Eudes, fils de Robert le Fort, tandis que son neveu Arnoul de Carinthie le déposait et s'emparait du titre impérial. Son fils, Louis IV l'Enfant, fut le dernier roi carolingien de Germanie.

Charles III le Simple avait réussi à se faire sacrer en 893, mais il ne put régner qu'après la mort d'Eudes, qui l'avait désigné comme son successeur. Détrôné en 923, il eut pour successeur un Robertien, Raoul de Bourgogne. À la mort de ce dernier, en 936, Hugues le Grand, comte de Paris, l'un des plus puissants personnages du royaume, fit couronner le fils de Charles le Simple, Louis IV d'Outre-Mer qui, en retour, lui reconnut le titre de duc des Francs. Lothaire, fils et successeur de Louis IV, ne put s'opposer à l'ascension d'Hugues Capet, fils d'Hugues le Grand, dont les alliances et les possessions surpassaient celles du roi. La tentative de Lothaire de reprendre la Lorraine à l'empereur précipita sa brouille avec Hugues, favorable au parti impérial. Après la mort de Lothaire, celle de Louis V le Fainéant, qui n'avait régné qu'un an, permit à Hugues Capet d'accéder au trône, malgré l'opposition de Charles de Lorraine, frère de Lothaire, qui mourut emprisonné.

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