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Caspar David Friedrich, Paysage de la Suisse saxonne, près de Dresde (1823)

Publié le 12/06/2015

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Caspar David Friedrich, Paysage de la Suisse saxonne, près de Dresde (1823)

 

Réponses aux questions

1. Le paysage de la Suisse saxonne est un paysage de montagne escar 

 

pée et de forêt de sapins, éléments typiquement alpins (cf. Rousseau, Goethe, Byron). Friedrich a réalisé de nombreux paysages de ce type et décliné à plusieurs reprises le thème du ravin. C'est la présence du ravin qui confère au grand sapin couché en travers son rôle de per¬sonnage principal, auquel les autres arbres donnent la réplique : la série d'arbres dressés, dans la partie droite du tableau, et les sil¬houettes de résineux ponctuant chaque sommet de roche, ainsi que le fouillis de branchages au premier plan.

2. La position du sapin effondré détermine la composition de l'en¬semble : il sert de barre de démarcation (oblique) entre le ravin et les sommets dont il souligne la symétrie et amplifie l'écart. Il fait le lien entre le premier plan et l'arrière-plan en reliant les arbres effon¬drés à ceux qui se tiennent debout, à la diagonale. Le croisement des lignes des troncs renversés suggère le chaos, de même que le ravin —fissure dans la roche — peut apparaître comme une menace. Le trai¬tement des couleurs varie : les arbres au premier plan sont dessinés avec précision et les couleurs sont réalistes, alors qu'au-delà du sapin couché, la montagne semble masquée par la brume.

3. Le procédé dominant — on le voit dans la composition et le jeu des couleurs — est l'antithèse, amplifiée par des figures d'insistance qui contribuent à la dramatisation du paysage.

4. Comme souvent devant un tableau de Friedrich, on se demande « d'où « il est vu. Le peintre semble se trouver face au grand sapin avec au-dessus de lui les hautes roches et en dessous le ravin. Le regard est suspendu entre la roche et l'arbre, entre le ciel et le gouffre.

5. On peut supposer Friedrich angoissé devant le spectacle d'une nature qui ne contient pas de place pour l'homme : ce sentiment s'apparente au sentiment de l'exil intérieur souvent rencontré dans la littérature romantique.

 

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