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Célestin V

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1215-1296

 

À ce pauvre et saint homme, doté de mille vertus, et béatifié à juste titre, Dante, aigri par son gibelinisme, a fait la renommée la plus triste : Célestin V est le pape du gran rifiuto, —le grand refus, une démission, qui était probablement la chose la meilleure qu'il put faire. Fondateur des Ermites de Saint-Damien qui seront dits les Célestins, il vit humblement dans les Abruzzes, dans la solitude et la pauvreté, peut-être aussi dans des tourments apocalyptiques, quand un conclave qui n'en finit point de siéger le découvre, presque octogénaire. À vrai dire, les partisans de Charles II d'Anjou y avaient été pour quelque chose, à Pérouse (où se tenait le conclave) : ils l'imposent bel et bien, et le pauvre Pietro Angeleri (ou del Morrone) se laisse faire. Pape, il suit docilement la politique angevine, se laisse conduire et chambrer dans le palais napolitain de Charles II, condamne le luxe et se met à dos le Sacré Collège : tant et si bien que le Cardinal Caetani (qui sera Boniface VIII) le persuade de démissionner, ce que Célestin V fait cinq mois après son élection, afin d'aller mourir en paix dans une solitude retrouvée… Cette démission pèsera lourd sur la Papauté et finira par justifier l'injure française au successeur, puis la “ captivité de Babylone ” en Avignon.

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