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Charles Trenet

Publié le 17/01/2022

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 «Y a d'Ici joie, bonjour bonjour les hirondelles. «
 « Le fou, le fou, le fou « réclame le public parisien en 1937. Vêtu d'une veste écarlate, d'un pantalon blanc et d'un canotier, Trenet écarquille ses grands yeux, sautille dans les airs et fait danser le Tout- Paris. Impétueux, excentrique et débordant d'énergie, le fou chantant est un des grands de la chanson française.
 Charles Trenet a tout juste vingt ans quand il quitte Narbonne pour Paris. Il trouve assez vite un emploi d'accessoiriste. Noceur accompli, il hante les nuits parisiennes et rencontre Artaud, Vlaminck, Picasso. Charles écrit des poèmes et devient en 1933 le plus jeune auteur de la SACEM. C'est en écoutant le pianiste Johnny Hess qu'il décide de s'associer avec lui. Ces deux jeunes gens, tirés à quatre épingles, n'ont aucune expérience de la scène mais séduisent le public par leur vivacité. En 1934 et 1935, les deux compères composent pas moins de trente titres dont Rendez-vous sous la pluie enregistré avec la voix de Jean Sablon. Le service militaire sépare les deux amis et, sur les conseils de Raoul Breton, Charles Trenet entame une carrière en solo.
 Militaire, Charles compose Y a d'lajoie (1936). Par l'entremise de Mistinguett, cette chanson parvient à Maurice Chevalier qui le prend pour un fou (encore un !) et consent, à contrecœur, à l'interpréter. C'est un triomphe. Trenet part en tournée à Marseille où le public se bouscule pour le voir. Le poète Jean Cocteau est de ceux-là. Sur scène, Trenet ne tient pas en place. Il électrise le public. Charles savoure sa gloire sans savoir qu'il est au commencement de sa carrière. Compositeur acharné, il multiplie les titres avec un sens du rythme et une poésie inégalables (Je chante, 1937, Miss Emily, 1937, Boum, 1939).
 Pendant l'Occupation, Trenet est contraint de chanter en Allemagne pour les prisonniers. Il en garde un souvenir amer. Alors, il compose Douce France dont l'ironie échappe aux autorités de Vichy. À la Libération, Trenet fait sa rentrée sur la scène internationale : le Brésil, le Canada et surtout les États- Unis où il triomphe avec la Mer (1941). Les années 50 lui sont acquises. Il chante à Bobino, à l'Olympia... Trenet cultive son jardin extraordinaire jusque dans les années 60. À cette date, il se sent désorienté par l'arrivée de nouveaux styles musicaux (rock and roll, yé-yé). En 1970, Trenet remonte sur les planches de l'Olympia avec la reprise de son répertoire et de nouveaux titres comme Fidèle (1971). Trenet n'a pas changé, son public le considère toujours comme le roi du music-hall. Douloureusement atteint par la mort de sa mère, il lui dédie une chanson (Que veux-tu que je te dise maman, 1981).
 À quatre-vingts ans et des poussières, Trenet n'a pas perdu de sa verve et de son énergie. Il est le maître incontesté, celui dont la plupart des chanteurs se réclament (Gainsbourg, Nougaro, Duteil...).

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