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Charonne, incident du métro

Publié le 05/04/2013

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Charonne, incident du métro, incidents survenus le 8 février 1962 au cours d'une manifestation à Paris, pendant la guerre d'Algérie.

Alors que les pourparlers entre le gouvernement français et les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) sont déjà engagés en vue d'une accession de l'Algérie à l'indépendance, les partisans extrémistes de l'Algérie française — regroupés au sein d'une organisation clandestine, l'Organisation armée secrète (OAS) — multiplient les attentats, tant en Algérie qu'en métropole. Durant le seul mois de janvier 1962, une trentaine de plasticages ont lieu dans la région parisienne, principalement contre les communistes et les intellectuels favorables à l'indépendance de l’Algérie. À l’occasion d’une de ces explosions (au domicile du ministre de la Culture, André Malraux), une petite fille de quatre ans est blessée (elle restera aveugle) et l'exaspération de l'opinion publique est portée à son comble. Aussi à l'appel de quatre syndicats, l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), la Fédération de l'Éducation nationale (FEN), la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et la Confédération générale du travail (CGT), ainsi que d'organisations politiques, le Parti communiste français (PCF) et le Parti socialiste unifié (PSU), qui regroupe les diverses tendances de la gauche non communiste favorables à l'indépendance de l'Algérie, une manifestation anti-OAS a lieu à partir de la Bastille le 8 février 1962.

Très vite cependant, la manifestation — qui n'a pas reçu l'autorisation de la préfecture de police — prend une tournure dramatique. Quelque dix mille manifestants scandent « OAS assassins «. Ils sont violemment chargés par les forces de police. Cernée par celles-ci, une foule nombreuse vient alors s'écraser contre les grilles fermées du métro Charonne. On relèvera près de cent cinquante blessés et neuf morts, dont trois femmes et un enfant. L'émotion dans l'opinion publique est très grande. Les obsèques des victimes du métro Charonne, qui se déroulent cinq jours plus tard, le 13 février, réunissent entre cinq cent et sept cent mille Parisiens qui brandissent des portraits des neuf morts et des banderoles hostiles à l'OAS, témoignant du soutien majoritaire de l'opinion à l'indépendance de l'Algérie.

Si aucune sanction n'est prise contre les responsables, l'affaire étant définitivement classée par la justice en octobre 1966, les incidents du métro Charonne ont néanmoins grandement contribué à l'accélération de la signature des accords d'Évian le 18 mars 1962 et demeurent dans le souvenir des partis de gauche comme un lieu de mémoire très important.

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