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châtelperronien

Publié le 29/01/2013

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châtelperronien, la plus ancienne culture du paléolithique supérieur européen, transition entre le paléolithique moyen et le paléolithique supérieur. Le terme est dérivé du nom de Châtelperron, commune de l'Allier où se trouve la grotte des Fées.

L’extension géographique du châtelperronien est peu importante, limitée au centre-ouest de la France et à l'Espagne. Chronologiquement, il se développe aux alentours de 35 000 ans. Le matériel archéologique recueilli dans les gisements montre la coexistence de traits appartenant au paléolithique moyen et au paléolithique supérieur. À la tradition du premier se rattache l'outillage lithique composé de racloirs, de pointes d'encoches et de denticulés. Il s'y ajoute un instrument original, la pointe de Châtelperron, couteau à dos courbe façonné sur un support allongé comparable aux lames du paléolithique supérieur. À la tradition de ce dernier appartiennent les instruments en os, qui deviennent plus nombreux et plus diversifiés.

Au châtelperronien, l'événement le plus remarquable est l'apparition des premiers éléments de parure, complètement inconnus jusqu'à cette date : ce sont des dents perforées à la racine ou rainurées pour permettre leur suspension, ainsi que des fragments d'os découpés et façonnés. Ces premiers témoins de l'importance prise par les manifestations symboliques ont été recueillis par André Leroi-Gourhan dans les niveaux châtelperroniens de la grotte du Renne, à Arcy-sur-Cure (Yonne). Ils étaient associés à des restes humains représentés par des dents de morphologie archaïque, présentant des similitudes avec celles des néandertaliens. Une confirmation de cette observation fut apportée par les fouilles du gisement de la Roche à Pierrot, à Saint-Césaire, en Charente-Maritime. Un squelette de néandertalien y fut découvert en 1979 dans un niveau châtelperronien identifié par la présence des pointes de Châtelperron. Le crâne était suffisamment complet pour permettre une attribution indiscutable. Cette découverte montre que l'évolution culturelle et l'évolution biologique ne coïncident pas forcément. Avant de disparaître définitivement, les derniers néandertaliens ont certainement eu des contacts avec les premiers représentants des Homo sapiens sapiens, auxquels ils ont emprunté certains traits culturels nouveaux. Le chevauchement des datations absolues et les interstratifications observées dans plusieurs gisements constituent des arguments supplémentaires en faveur de cette hypothèse. La stratigraphie du Piage, dans le Lot, a montré la présence de châtelperronien intercalé entre plusieurs niveaux d'aurignacien. Au Roc de Combe (Lot), c'est de l'aurignacien qui apparaît entre deux niveaux de châtelperronien. Ces gisements démontrent donc la coexistence, sur un même territoire, de populations différentes ayant occupé successivement les mêmes habitats.

L'art figuratif est encore inconnu au châtelperronien. Une petite plaquette de grès fin portant des traits gravés a toutefois été découverte dans un niveau châtelperronien de la grotte du Loup, en Corrèze. Avec les os encochés de la grotte du Renne, à Arcy-sur-Cure, ce sont les seuls témoignages graphiques antérieurs à l'apparition des premières manifestations artistiques de l'aurignacien.

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