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chevalerie

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION chevalerie, ordre des chevaliers et, plus particulièrement, code de conduite chevaleresque du soldat monté, ou chevalier, en vigueur au Moyen Âge.
La chevalerie a atteint son apogée au XIIIe siècle, se répandant dans toute l’Europe jusqu’en Terre sainte. Le chevalier est alors devenu une figure familière de la littérature populaire.
2   ORIGINES DE LA CHEVALERIE Au haut Moyen Âge, les guerriers germaniques qui envahissent l’Europe se déplacent et combattent à pied. L’art militaire évolue à partir du viiie siècle, lorsque des forces de cavalerie viennent renforcer les troupes de fantassins afin de lutter contre les invasions des Sarrasins, des Vikings et des Magyars. Ces cavaliers, issus de l’aristocratie (les autres classes sociales ne pouvant acquérir l’équipement nécessaire, trop coûteux), se reconnaissent, vers l’an mil — à l’époque de l’émergence du fief et de la vassalité (ou féodalité) —, comme une classe à part entière : la chevalerie.
Au XIIe siècle, le terme français de « chevalier « (ou « cavalier «) prend une connotation honorifique, de même que le mot anglais knight (dérivé du mot anglo-saxon cnight, signifiant « serviteur «).
3   LA FORMATION D’UN CHEVALIER Tout prétendant au titre de chevalier doit suivre un long apprentissage à la cour d’un seigneur. Vers l’âge de sept ans, le garçon est envoyé vivre dans l’entourage d’un chevalier et lui servira de page jusqu’à la puberté. À ce moment, il devient écuyer et accompagne alors son maître au combat tout en apprenant l’art militaire (au cours des chasses seigneuriales, par exemple). Pour entrer dans la chevalerie, sa maîtrise des armes devra être reconnue par un chevalier en titre. Le rite de bienvenue se limite alors à un rude coup du poing ou du plat de l’épée, et le nouveau venu est dès lors appelé « sire chevalier «.
À partir du XIIIe siècle, le titre de chevalier est attribué au cours d’un cérémonial fastueux : l’Église demande à l’écuyer de dédier son armure sur un autel, de veiller sur elle toute une nuit en priant et en jeûnant, et de prendre un bain rituel avant de la revêtir. Il doit alors se présenter pour la cérémonie de l’adoubement, où il sera investi du droit de porter les armes par un grand prince ou un ecclésiastique, après quoi se déroulent un tournoi et un festin.
4   ÉTHIQUE CHEVALERESQUE 4.1   Le chevalier, agent seigneurial et missionnaire religieux Le chevalier devient rapidement le principal agent du seigneur qu’il sert, lequel voit simultanément ses propres pouvoirs s’accroître aux dépens de l’autorité royale déclinante. À l’origine simple homme d’armes, le chevalier acquiert progressivement la reconnaissance de l’Église qui détermine les rites et objectifs de cet ordre guerroyant. À ses yeux, le chevalier doit mettre son épée au service du pauvre et du nécessiteux, et il lui incombe de prendre part aux croisades en Terre sainte. Cette immixtion de la religion dans la chevalerie se traduit aussi dans les rites chevaleresques, comme lors de la cérémonie de l’adoubement. De même, l’Église crée plusieurs ordres militaires, dont les Templiers et les Hospitaliers, pour pallier le plaisir du combat qu’elle réprouve.
Aussi la persistance des tournois, qui au XIIe siècle sont des imitations de batailles et deviennent au siècle suivant des joutes soigneusement préparées — souvent même avec des armes mouchées —, est-elle le témoin social de cette culture guerrière bridée. Ces festivités ont lieu devant un parterre de nobles dames, dont les faveurs sont recherchées par leurs champions.
L’éthique et les idéaux de la chevalerie acquièrent une mystique qui mêle donc les vertus chrétiennes aux qualités aristocratiques et à l’amour courtois. Le parfait chevalier doit être un homme preux, loyal et généreux à l’image des héros de la poésie épique. L’idée qu’un chevalier doit servir une noble dame (souvent promise ou mariée à un autre) qu’il aime passionnément, mais vainement, vient de la partie occitane de la France. Les romans français et les chansons de geste déclamées par les troubadours et les trouvères reflètent cette éthique chevaleresque.
4.2   Transmission des idéaux À la fin du Moyen Âge, la chevalerie est devenue aristocratique et exclusive. Au XIVe siècle sont créés des ordres de chevalerie, tels l’ordre de l’Étoile en France, de la Jarretière en Angleterre et de la Toison d’or en Bourgogne. Le titre de chevalier, comme celui de baron, comte ou duc, devient héréditaire, limitant ainsi son renouvellement. Cependant, ces quelques privilégiés étant puissants et influents, les principes et les idéaux de la chevalerie conservent leur caractère attractif. La Vita nuova (« la Nouvelle Vie «, v. 1293) de Dante montre comment les idées de l’amour courtois sont reprises par les bourgeois patriciens de Florence ; dans le Courtisan (1528) de Baldassare Castiglione, c’est l’adoption de nombreux idéaux chevaleresques par l’honnête homme de la Renaissance qui est mise en évidence. La traduction par William Caxton du Livre de la chevalerie, écrit par Raymond Lulle au XIIIe siècle, témoigne de la popularité dont celle-ci jouit encore à la fin du XVe siècle.
5   LE DÉCLIN Au XVIe siècle, lorsque Cervantès se moque du chevalier errant dans son roman Don Quichotte (1605, 1615), la chevalerie est déjà sur le déclin ; le nombre des postulants au titre diminue, étant donné le coût de cet investissement : le nouveau chevalier doit non seulement acquérir sa propre armure et son cheval de guerre, mais également payer les fastueuses cérémonies. Les troupes de cavalerie sont bientôt composées uniquement d’hommes d’armes professionnels, non chevaliers mais mercenaires, et les propriétaires fonciers se satisfont de porter des armes d’écuyers, plus humbles.
La chevalerie connaît un bref regain d’intérêt au XIXe siècle, avec le mouvement romantique, exalté par Walter Scott et Alexandre Dumas père. Aujourd’hui, le titre de chevalier continue néanmoins d’être conféré par certains souverains européens.
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