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CICÉRON: La philosophie, médecine de l'âme.

Publié le 22/02/2012

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.. Ceux qu'anime la passion de l'argent ou l'amour effréné des plaisirs, ou dont l'âme est bouleversée au point qu'ils sont tout près de la folie... aucun traitement ne leur est-il applicable? Alléguera-t-on que les maladies de l'âme sont moins dangereuses que celles du corps? Ou faut-il admettre qu'il y a des traitements pour le corps, tandis que pour l'âme il n'existerait point de médecine. Mais d'abord il existe des maladies plus dangereuses et plus nombreuses dans l'âme que dans le corps, et du reste celles-ci sont insupportables précisément parce qu'elles s'étendent à l'âme et la tourmentent; or, à ce que dit Ennius, « une âme malade est toujours égarée, incapable de résignation et d'endurance, et ne cesse jamais de désirer ». Et ces deux maladies — pour ne point parler des autres —, le chagrin et le désir, en est-il donc dans le corps qui puissent être plus violentes? Comment d'ailleurs admettre que l'âme soit incapable de se guérir elle-même, quand la médecine même du corps est une création de l'âme, quand aussi, tandis que la complexion physique est de grande importance lorsqu'il s'agit de la guérison du corps, et qu'il ne suffit pas toujours de se laisser soigner pour se rétablir, il suffit que l'âme veuille guérir et se conformer aux enseignements de la sagesse pour que sa guérison ne fasse aucun doute? Assurément il existe une médecine de l'âme, la philosophie. Pour en avoir le secours, il n'y a pas, comme pour les maladies du corps, à s'adresser au-dehors, et nous devons déployer toutes nos ressources et toutes nos forces pour nous mettre en état de nous soigner nous-mêmes. CICÉRON.

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