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Commentaire Composé Chapitre V De Thérère Raquin de ZOLA

Publié le 21/07/2010

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raquin

Voici le commentaire composé d'un passage du chapitre V du livre Thérèse Raquin d'Émile Zola. Les intérêts de ce passage sont : - l'arrivée de Laurent  - Thérèse amoureuse de Laurent    I. L'entrée en scène de Laurent    a) Entrée en scène remarquée    Dès la première ligne, on peut constater qu'il y a un changement brutal des habitudes de la famille Raquin avec l'indicateur de temps « Un jeudi «. Un nouveau personnage entre en scène, la présentation que fait Camille de ce personnage est l'occasion d'un dialogue au style direct et d'une théatralisation. Dans ce passage, il y a aussi du vocabulaire théâtral avec par exemple : « Thérèse suivait cette scène d'un air placide. «, ce qui nous amène à une dramatisation.    b) Un éloge de Laurent    Camille est en admiration face à son ami d'enfance, on peut s'en apercevoir avec la répétition du prénom Laurent, qui est une insistance pour le mettre en valeur, comme une célébrité. Deux fois, Camille désigne son ami par des expressions traduisant une camaraderie complice : « ce monsieur-là «, « ce farceur-là «, complicité exprimée également par « un geste familier «. Les exclamations, les questions et les répétitions de Camille font voir également son enthousiasme. On a des éléments d'information sur Laurent : son nom, son origine social, son métier, son salaire, ses études, on apprend aussi qu'il est un profiteur. Nous avons donc ici un portrait élogieux de Laurent pour mieux le connaître. Camille est déjà en situation d'infériorité. L'adverbe « singulièrement « utilisé par la tante de Thérèse « Madame Raquin se souvint brusquement du petit Laurent, qu'elle trouva singulièrement grandi. «, marque la transformation spectaculaire de Laurent. Nous pouvons noter une opposition avec « mais « qui indique que Laurent est l'opposé de Camille : « Lui, il se porte bien « (on sait que Camille à eu des problèmes de santé, il se porte mal) « il a étudié « (Camille n’a reçu qu’un enseignement élémentaire). « Il gagne déjà 1.500 francs « (Camille gagne que 1.200 francs par an, alors qu’il est entré aux chemins de fer d’Orléans depuis trois ans). La mention des études de droit et de la peinture font de Laurent un homme supérieur, instruit. Madame Raquin a une réaction maternelle auprès de Laurent, on peut la voir grâce au vocabulaire affectif : « Elle voulut lui faire oublier son accueil étonné par un flot de souvenirs, par des cajoleries toutes maternelles. «. La mère de Camille gâte Laurent tout comme s'il était son fils. Le verbe « s'assoir « conote le fait que Laurent prend possession des lieux avant même qu'il y soit invité. Le nouveau venu se met à l’aise dès son entrée : « Il se débarrassa de son chapeau « et se fait une place confortable : « s'installa dans la boutique « ce qui montre que Laurent se sent comme chez lui.    II. Description de Laurent par Thérèse    a) Coup de foudre    On peut apercevoir le verbe « regardait « qui est conjugué à l'imparfait (ce qui exprime une action de duré) qui signale le changement du point de vue mais aussi l'attention avec laquelle Thérèse regarde Laurent « Thérèse, qui n'avait pas encore prononcé une parole, regardait le nouveau venu.«. C’est donc le corps de Laurent, son apparence, qui se trouve décrit dans le passage où Thérèse le découvre. Tout en évoquant la force, la robustesse : il est « puissant «, avec de « grosses mains «, des « doigts carrés «, il peut « assommer un bœuf «, il possède « des muscles ronds et développés, tout un corps d’une chair épaisse et ferme. «. C’est le regard de Thérèse qui anime la description de Laurent. Elle, qui n’a vécu qu’entourée de sa tante et de Camille, qui ne voit que les « invités du jeudi « que reçoit Mme Raquin, découvre l'homme : « Elle n'avait jamais vu un homme. «, cela prouve que pour Thérèse, Camille n'est pas un homme contrairement à Laurent, ce qui lui provoque de l'excitation : « Et Thérèse l'examinait avec curiosité, allant de ses poings à sa face, éprouvant de petits frissons lorsque ses yeux rencontraient son cou de taureau. «. Ici, c’est le regard de Thérèse qui est traduit par tout un champ lexical : « regardait «, « vu «, « contemplait «, qui occupe l'ensemble de l’extrait et marque l'intérêt de la jeune femme pour Laurent. Le rouge, couleur représentant la vie, ainsi que la sexualité, domine chez Laurent : « lèvres rouges «, « beauté sanguine «. Il y a une métaphore sexuelle avec le mot « pénétration « que l'on peut interpréter comme un point de jouissance extrême. Thérèse éprouve une sorte de malaise, elle souffre « elle souffrait « car elle n'a jamais vécu cela avec Camille.    b) Le point de vue de l'auteur    L'auteur animalise Laurent comme dans la description du cou, partie la plus fascinante pour Thérèse car la plus animale : « cou de taureau « et la plus forte : « large et court, gras et puissant «. Mais Zola corrige aussi la vision de Thérèse en disant que Laurent vient de la campagne : « Laurent était un vrai fils de paysan, d'allure un peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents et précis, l'air tranquille et entêté. «    c) Conclusion    Au cours de cette scène, chaque personnage se positionne. Camille devient un géneur pour sa femme et Laurent : « Camille étala ses volumes de Buffon [...] «. La phrase : « Madame Raquin s'empresse à ses casseroles. « permet de voir la routine, le quotidien des Raquin, elle montre aussi que Laurent devient un invité de prestige. En posant cette question : « Mais, dit-il à Laurent, tu dois connaître ma femme ? « Camille met en évidence l'invisibilité de Thérèse. Dans ce passage de Thérèse Raquin, nous pouvons voir aussi que Thérèse est attirée par Laurent. Il y a le verbe « contempler « qui montre que Thérèse regarde quelque chose de beau. Le regard de Laurent la met mal à l'aise : « Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en elle, la jeune femme éprouva une sorte de malaise. Elle eut un sourire forcé, et échangea quelques mots avec Laurent et son mari ; puis elle se hâta d'aller rejoindre sa tante. «  L’ensemble constitue une scène à première vue tout à fait atypique. On voit le mari qui présente joyeusement à sa femme son futur amant. Dans le dernier paragraphe, on a la description de la naissance du désir chez Thérèse, dont la sensualité, jusqu’alors totalement anesthésiée, va enfin s’éveiller.

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