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communes populaires

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

communes populaires, expérience de collectivisation des structures agraires et industrielles menée en Chine populaire en 1958 dans le cadre de la planification voulue par Mao Zedong à l’époque du Grand bond en avant.

2   L’INSTRUMENT DU GRAND BOND EN AVANT

Dès le début des années 1950, la Chine est confrontée à un problème agraire aigu : l’accroissement démographique nécessite une augmentation de la productivité agricole permettant tout à la fois de subvenir aux besoins de la population (un recensement effectué en 1953 dénombre 583 millions de Chinois, chiffre qui excède les estimations alors les plus répandues) et de dégager les surplus nécessaires à l’amorce d’une industrialisation. À cette date, seulement 11 p. 100 des terres sont cultivées par une paysannerie qui utilise encore des méthodes archaïques, dont le rendement est de plus ralenti par une insuffisante irrigation des terres.

L’édification du socialisme en Chine passe donc selon les dirigeants de l’époque par une réforme agraire. Cette réforme révolutionnaire s’incarne dans une collectivisation forcée qui, aux yeux de ses promoteurs, doit être radicale, tant dans son organisation que dans ses effets. L’objectif est de faire franchir à la production « un bond prodigieux « afin que la Chine puisse « marcher sur deux jambes « : la réforme ne doit pas se limiter au seul secteur primaire, elle doit constituer l’occasion de jeter les bases d’une infrastructure industrielle destinée à assurer l’autosuffisance du pays, démontrant ainsi l’efficacité du système de production socialiste. C’est de cette volonté que naissent les communes populaires.

3   L’ÉCHEC D’UN SYSTÈME DE COLLECTIVISATION

Ces communautés rurales, dont l’organisation obéit totalement aux règles du collectivisme, doivent compléter leurs activités agraires en instaurant autant de pôles d’industrie lourde ou semi-lourde à l’échelon local. À partir de 1958, et en quelques mois, ce sont près de 125 millions de familles qui sont regroupées dans 740 000 fermes collectives fédérées par 26 000 communes populaires. Celles-ci regroupent plusieurs villages qui forment l’unité de base de la production : en même temps que de nouvelles terres sont mises en valeur, des milliers de petits hauts-fourneaux s’élèvent dans tout le pays.

Cette expérience se solde dès la fin de l’année 1959 par un échec. Alors que la production de riz s’élevait à un peu plus de 78 millions de tonnes en 1955, elle stagne à 82 millions de tonnes en 1964 malgré l’ampleur des réformes entreprises. Largement improvisée, la pratique des communes populaires s’est accompagnée d’une désorganisation des structures de production (aggravée par des conditions climatiques défavorables) à la mesure de l’immensité du pays lui-même. Les dirigeants chinois, mal préparés à faire face aux problèmes engendrés par un take-off (décollage d’une économie reposant sur un processus d’accumulation) à l’échelle d’un continent regroupant un quart de la population mondiale, ont dû renoncer aux formes les plus contraignantes de la collectivisation. Les années 1960 seront marquées par un retour au lopin de terre privé et un recul du caractère collectif de la production.

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