Comtesse de Beaumont

1768-1803

Mariée à dix-huit ans, Pauline de Montmorin Saint-Hérem, comtesse de Beaumont avait divorcé en 1800 d'un époux qui fut pour elle un triste sire. Non qu'elle ait été sans reproche : la liberté de ses mœurs, comme son incrédulité, l'apparentent à nombre de ses contemporaines. Son courage aussi. Quand elle rencontre Chateaubriand, elle a, comme lui-même, trente-trois ans. Elle admirait l'écrivain. Elle va l'aimer passionnément. Elle l'aidera à réviser (dans un sens plus chrétien…) le Génie du Christianisme. Nommé secrétaire d'ambassade à Rome, Chateaubriand prétend n'avoir accepté que pour permettre à Mme de Beaumont, que minait la tuberculose, de prolonger ses jours dans un climat plus favorable : “ Je me sacrifiai à l'espoir de la sauver. ” L'exagération est un peu forte — et il est par trop question, en ce temps-là, dans sa correspondance, du testament de sa maîtresse. Mais elle mourut trop Dite, non toutefois sans avoir eu le temps de l'engager à reprendre la vie commune avec Mme de Chateaubriand, dont il était séparé de fait, depuis dix ans.