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Comuneros, révolte des

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Comuneros, révolte des, soulèvement politique des villes castillanes au début du règne espagnol de Charles Quint (1520-1521).

2   CAUSES

Bien qu’un mécontentement urbain soit apparu sous le règne des rois catholiques, l’origine de la révolte populaire se situe plutôt dans la crise castillane consécutive à la mort d’Isabelle Ire (1504). Ferdinand le Catholique et le cardinal Cisneros, qui assurent conjointement la régence de 1504 à 1516, se trouvent confrontés à une série de problèmes qu’ils ne peuvent résoudre : le mécontentement de la noblesse face à la diminution de son pouvoir politique ; l’antagonisme existant entre les deux principaux représentants de la bourgeoisie naissante (grands commerçants et manufacturiers qui souhaitaient que soit augmentée la quote-part de laine disponible destinée à la florissante industrie textile castillane) ; l’inquiétude des conversos (convertis) confrontés à la rigueur de l’Inquisition, créée en 1480 ; les tensions surgissant dans les villes où le pouvoir politique est monopolisé par certains clans ; le mécontentement populaire concernant la pression fiscale et la hausse des prix.

Après la mort de Ferdinand le Catholique (1516) et la régence qu’assure alors seul le cardinal Cisneros (1516-1517), la suite flamande du nouveau roi, Charles Quint, commet des abus qui augmentent les tensions. De plus, la perspective d’un roi étranger, qui aspire à être sacré empereur, laisse prévoir de longues absences de Castille et la possibilité d’une subordination des intérêts castillans à ceux des Flandres ou de l’Empire. Les pressions exercées par le roi, inexpérimenté et ne parlant pas le castillan, pour obtenir le vote de servicios dans les Cortes de Valladolid (1518) et de Saint-Jacques-de-Compostelle (1520) servent de levier au soulèvement. Devant le refus des Cortes de voter de nouveaux subsides, le chancelier de Castille corrompt les députés, alors favorables, qu’il vient de réunir à La Corogne.

3   DÉROULEMENT

La rébellion, qui débute à Tolède, s’étend progressivement aux villes castillanes des vallées du Douro et du Tage. Dès juillet 1520, la ville d’Avila abrite une Junta Santa (« Sainte Ligue «). Le 21 août, l’incendie, par les troupes royalistes de Medina del Campo, provoque le ralliement à la rébellion de nombreuses villes, dont Valladolid. Après la chute de Tordesillas, début décembre, le siège de la Junta Santa est transféré à Valladolid. Dépourvus d’une armée bien organisée, les partisans réussissent néanmoins à prendre Torrelobatón, le 21 février 1521. Ils sont finalement défaits par les troupes royalistes à la bataille de Villalar le 23 avril suivant.

Un pardon général est accordé après l’exécution des principaux chefs de la révolte. La défaite des Comuneros accroît le pouvoir royal, lequel ne rencontre désormais plus d’obstacles majeurs en Castille.

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