condottieri

condottieri, chefs des compagnies de soldats mercenaires liés par contrat (condotta) aux villes ou aux princes italiens.

Particulièrement nombreux durant les années de conflits incessants entre les États italiens aux XIV^e et XV^e siècles, les condottieri apparaissent à l’époque des guerres entre guelfes et gibelins pour suppléer les milices urbaines. L’engagement contractuel que fait le chef de la compagnie est temporaire (généralement d’un an) et renouvelable. Constituées en majorité de soldats étrangers, les compagnies recrutent progressivement en Italie. Néanmoins, un des chefs les plus fameux est l’aventurier anglais sir John Hawkwood (v. 1320-1394, appelé Giovanni Acuto en italien), commandant de la Compagnie blanche : après avoir combattu lors de la guerre de Cent Ans, il se rend en Italie et se met au service de Pise, des Visconti, du pape, puis devient capitaine général de la république de Florence. Francesco Bussone da Carmagnola (v. 1380-1432), quant à lui, combat d’abord à la solde du duc de Milan, Philippe-Marie Visconti, puis de la république de Venise ; accusé de trahison, il est décapité par décision du Conseil des Dix. Bartolomeo Colleoni (1400-1475) est un autre soldat fameux qui se bat pour Venise contre les Milanais, puis pour le duc de Milan, Philippe-Marie Visconti, et enfin de nouveau pour Venise où il devient, en 1454, général à vie. Francesco Sforza (1401-1466), petit-fils d’un paysan, commence sa carrière comme condottiere et, à la mort de son beau-père Philippe-Marie Visconti (1450), se fait reconnaître duc de Milan (voir Sforza).

Nicolas Machiavel (1469-1527) a fort justement remarqué que les condottieri, exploitant les dissensions italiennes dans le but d’obtenir des terres et du pouvoir, ont, de par leur ambition contradictoire avec celle de leur débiteur, affaibli considérablement les forces militaires et politiques italiennes. En revanche, grâce à leur stratégie et à leur utilisation de l’artillerie, ils ont fait évoluer l’art de la guerre.