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Contre-Réforme

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Contre-Réforme, ou Réforme catholique, mouvement à l’intérieur de l’Église catholique romaine aux xvie et xviie siècles, destiné à limiter l’expansion du protestantisme.

Certains historiens récusent le terme de Contre-Réforme et lui préfèrent l’expression de Réforme catholique, insistant plus sur la spiritualité qui anime alors un grand nombre de clercs que sur une simple réaction à la Réforme protestante.

2   MISE EN ŒUVRE DES RÉFORMES

Tout au long du xve siècle, des appels à la réforme de l’Église s’élèvent, tandis que les chrétiens réagissent au scandale du Grand Schisme de l’Église d’Occident et aux abus des clercs. Ainsi, le réformateur religieux italien Jérôme Savonarole critique violemment la vie dissolue du pape de l’époque, Alexandre VI (souverain pontife de 1492 à 1503). De même, des ordres mendiants appellent leurs membres à suivre une vie plus austère, et des humanistes, tel Érasme, tentent de trouver des alternatives aux spéculations stériles de la théologie académique. Mais ces efforts sporadiques n’ont, pendant longtemps, aucun impact perceptible sur l’institution.

Dès le début du pontificat de Paul III, en 1534, l’Église dispose de la direction dont elle a besoin pour mettre en œuvre les réformes souhaitées et pour relever le défi que représente le mouvement des protestants. Une des initiatives les plus importantes de Paul III est de nommer cardinaux des réformateurs tels que le Vénitien Gaspare Contarini et l’Anglais Reginald Pole. Il encourage également de nouveaux ordres religieux, comme les théatins, les capucins, les ursulines et surtout les jésuites. La Compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola en 1534, est formée d’hommes hautement instruits qui cherchent à renouveler la piété par la prédication, l’instruction par le catéchisme et les retraites religieuses par l’utilisation des Exercices spirituels de Loyola. Mais l’action la plus conséquente de Paul III est probablement la convocation, en 1545, du concile de Trente, qui doit débattre des questions doctrinales et disciplinaires soulevées par les protestants. Profitant de son alliance fragile avec l’empereur Charles Quint, Paul III, comme bon nombre de ses successeurs, n’hésite pas à se servir de moyens diplomatiques et militaires contre les protestants.

3   INSTRUMENTS DE LA CONTRE-RÉFORME

Un fort courant répressif se fait jour dans le catholicisme avec la création d’une nouvelle Inquisition (l’Inquisition romaine, en 1542) et d’un catalogue des livres prohibés (l’Index, première publication en 1557). Le pontificat de Paul IV (pape de 1555 à 1559) apporte un soutien vigoureux à ces mesures. En Espagne, l’Inquisition devient un instrument de la Couronne, utilisé avec succès par le roi Philippe II pour s’assurer de l’orthodoxie de ses sujets et pour supprimer toute opposition politique et religieuse.

Vers la fin du xvie siècle, en partie sous l’influence du concile de Trente (1545-1563), un certain nombre d’évêques du nord de l’Italie décident de réformer leur clergé et d’éduquer le peuple. Saint Charles Borromée devient un modèle pour un grand nombre d’entre eux. La création de séminaires dans beaucoup de diocèses fait émerger un clergé instruit et honnête. À Rome, saint Philippe Néri, fondateur de la congrégation de l’Oratoire, fait mettre en musique des textes religieux qui sont joués lors de réunions informelles — une pratique qui donne naissance à l’oratorio.

4   DÉVELOPPEMENTS DE LA CONTRE-RÉFORME

En Allemagne, les catholiques sont en effervescence après la paix d’Augsbourg de 1555, considérée par la plupart d’entre eux comme une victoire des luthériens. Les prêtres allemands formés à Rome rentrent chez eux mieux instruits et plus décidés que leurs prédécesseurs à faire du prosélytisme. Le jésuite hollandais saint Pierre Canisius publie un catéchisme (Summa doctrinae christianae) — qui reprend et complète celui de Martin Luther. Avec des subventions et des interventions étrangères importantes des deux côtés, les tensions aboutissent à la guerre de Trente Ans, qui fait rage de 1618 à 1648 et dévaste l’Allemagne, tout en épuisant ses énergies religieuses.

En France, du fait des guerres de Religion, la Contre-Réforme ne s’amorce qu’au xviie siècle. Le dévouement pour les pauvres, tel qu’il est pratiqué par saint Vincent de Paul et sainte Louise de Marillac, est une des caractéristiques de l’expérience française. Comme en Italie, une attention considérable est portée en France aux missions populaires en milieu paysan. Entre-temps, saint François de Sales, évêque de Genève, publie son Introduction à la vie dévote (1609), un des ouvrages de spiritualité chrétienne les plus populaires.

La spiritualité de la Contre-Réforme est orientée vers l’évangélisation des territoires découverts en Extrême-Orient et dans les Amériques. Le même enthousiasme préside à la création des écoles confessionnelles, où les jésuites montrent la voie. Malgré la priorité accordée à l’action, la période de la Contre-Réforme donne en Espagne deux des plus grands mystiques de la chrétienté, sainte Thérèse d’Ávila et saint Jean de la Croix.

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