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Cosquer, grotte

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Cosquer, grotte, grotte préhistorique du cap Morgiou, dans les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône).

2   DÉCOUVERTE

La grotte porte le nom de son découvreur, le scaphandrier professionnel Henri Cosquer. Il repère la cavité sous-marine en 1985, à 37 m de fond, mais n’atteint les salles ornées qu’en juillet 1991, au débouché d’un boyau extrêmement dangereux de 175 m de long et de moins de 2 m de large.

Dès l’annonce officielle de sa découverte le 18 octobre 1991, l’authenticité des figures est mise en doute par des chercheurs français, qui arguent de son isolement géographique par rapport à l’ensemble franco-cantabrien et de la représentation inédite d’animaux marins, phoques et pingouins. Cette querelle d’experts, qui rappelle la controverse d’Altamira, s’estompe dès la publication de la datation au carbone 14 effectuée sur des charbons de bois résiduels.

3   DEUX PÉRIODES DE FRÉQUENTATION

Les nombreuses datations absolues effectuées ont permis de déterminer que la grotte Cosquer a été fréquentée au cours de deux phases distinctes : la phase 1 remonte à 27 000 ans environ ; la phase 2, il y a de 18 500 à 19 500 ans. Les deux phases d’occupation de la grotte ont pris place au cours de la dernière glaciation quaternaire ; le niveau de la mer se situait alors entre 110 et 120 m sous le niveau actuel, et le rivage à plusieurs kilomètres au sud. Le boyau menant à la grotte s’est trouvé immergé lors du réchauffement climatique consécutif à cette glaciation, qui a entraîné l’élévation du niveau des eaux.

4   MAINS NÉGATIVES ET FIGURES D’ANIMAUX

L’absence de foyer de grande taille, d’ossements animaux et de silex montre que la grotte n’a jamais été habitée, mais fréquentée seulement de façon rituelle, pour réaliser peintures et gravures. Les tracés digitaux, rectilignes ou sinueux, et les mains négatives peintes au pochoir de la grande salle appartiennent à la phase 1, période du gravettien, il y a 27 000 ans. Les cinquante-cinq mains négatives répertoriées, complètes ou « mutilées « (aux doigts raccourcis), constituent l’ensemble le plus important après celui de la grotte pyrénéenne de Gargas, dont la datation est concordante.

La deuxième salle renferme des dizaines de figures d’animaux, accompagnées de signes divers, exécutées lors de la seconde phase, entre 21 500 et 20 500 av. J.-C., époque du solutréen. Les peintures, moins nombreuses que les gravures, sont toutes réalisées au trait noir. Une centaine d’animaux sont figurés, avec une dominance du couple cheval-bouquetin, suivi de bisons, de chamois, de cervidés et d’un félin ainsi que des animaux marins déjà évoqués, dont un poisson et des méduses. Les proportions morphologiques sont réalistes ; les pattes filiformes en Y, démunies de sabots, trouvent leur équivalence à Ebbou, la grotte ornée la plus proche, dans la basse vallée de l’Ardèche.

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