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country, musique

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1 PRÉSENTATION country, musique, style de musique populaire apparu aux États-Unis dans les années 1920. Part essentielle du folklore blanc américain, la musique country est issue des traditions musicales anglaise et irlandaise, mais également influencée par les chants d’église, notamment baptistes. Tout au long d’une évolution féconde et par bien des aspects similaire à celle du blues, elle a subi de nombreuses transformations (bluegrass, swing western, honky-tonk, country-pop, outlaws, etc.), dont seule l’utilisation d’instruments traditionnels tels que la mandoline, le fiddle (violon), le banjo, le dobro (guitare acoustique métallique) ou la pedal-steel (guitare « hawaïenne » électrique) parvient à garantir l’unité. Enfin, elle a été déterminante dans la naissance de courants majeurs de la musique populaire américaine comme le rockabilly et le rock and roll. 2 LES PREMIERS ACTEURS DE LA COUNTRY : JIMMIE RODGERS ET LE GRAND OLE OPRY Dans les années 1920, les enregistrements destinés au public rural blanc du Sud des États-Unis sont regroupés sous l’appellation « hillbilly ». Certains artistes, soutenus par une industrie du disque encore jeune, accèdent pour la première fois au statut de célébrité nationale. Les deux décennies suivantes sont ainsi marquées par les harmonies vocales de la « famille Carter » qui jouissent d’une très grande popularité, notamment au Texas. C’est toutefois le chanteur et guitariste Jimmie Rodgers (1897-1933) qui s’impose, en seulement sept ans de carrière, comme la première véritable star de la country naissante : découvert, à l’instar de la famille Carter, par le producteur Ralph Peer, il développe rapidement un style personnel en introduisant la technique du « yodel » (ou chants tyroliens) dans un répertoire plus tourné vers le blues (Blue Yodel, Waiting For A Train). L’essor de la radio contribue par ailleurs à la diffusion de la musique country sur le large territoire américain et favorise l’émergence de nouveaux talents. Le Grand Ole Opry, émission radiophonique hebdomadaire pour les besoins de laquelle les musiciens se produisent chaque samedi soir en direct de Nashville (Tennessee), devient, dès ses débuts en 1925 sur la station de radio WSM, un passage obligé pour tous les grands noms de la country soucieux de la reconnaissance de leurs pairs. 3 LES PREMIERS STYLES DÉRIVÉS 3.1 La musique de l’Ouest américain Dès les années 1930, tandis que Roy Acuff (1903-1992), star du Grand Ole Opry bientôt proclamée « roi de la country », triomphe avec des titres comme The Great Speckle Bird et Night Train To Memphis, les premiers styles dérivés font leur apparition. Au Texas et dans l’Oklahoma, le « swing western » incorpore des éléments de blues et de jazz et fait appel à des instruments inhabituels — saxophone et batterie — pour renforcer les ensembles traditionnels. Acclamé pour des compositions comme Right Or Wrong ou Take Me Back To Tulsa, le chanteur et violoniste Bob Wills (1905-1975) en reste le plus illustre représentant. La naissance de la musique « cowboy », à la même époque, accompagne le développement des films du genre. Ses figures de proue, Gene Autry et son rival Roy Rogers, tous deux chanteurs et acteurs, comptent parmi les artistes américains les plus populaires des années 1930 et 1940. 3.2 L’apport de Hank Williams C’est toutefois au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que la country évolue de façon décisive. Nashville en devient la mythique capitale et les ventes de disques se comptent, pour ses artistes les plus célèbres, en plusieurs millions d’exemplaires pour les seuls États-Unis. Le « honky-tonk », autre idiome country, se développe dans les bars du Texas et de l'Oklahoma, avant de rallier les suffrages d’un large public américain grâce aux enregistrements d’Ernest Tubb, Lefty Frizzell et du célèbre Hank Williams. Celui-ci, excellant aussi bien dans les ballades teintées de blues, le honky-tonk et le hillbilly (« Honky Tonkin’ », « Lovesick Blues »), fait figure aujourd’hui de pionnier. Des chanteurs rock aussi célèbres que Bob Dylan ou Neil Young revendiquent avec ferveur l’héritage de Williams, le premier artiste country à avoir véritablement popularisé cette musique aux États-Unis. Dans les années 1940 et 1950, le mandoliniste Bill Monroe, le prodige du banjo Earl Scruggs et Lester Flatt se font les champions d’une autre variante de country, d’inspiration plus rurale mais aussi plus technique, le « bluegrass ». 4 LA COUNTRY SE MODERNISE : AVANT-GARDISTES ET TRADITIONNALISTES 4.1 Le rockabilly En 1953, le « rockabilly », version rurale et primitive du rock and roll naissant (rock), envahit les ondes américaines. Porté par le succès des premiers enregistrements d’Elvis Presley pour les studios Sun, le genre — mélange de country et de rhythm and blues sur un tempo boogie — donne naissance à son tour au rock and roll. Les destinées exceptionnelles de ces deux styles musicaux dotent la country d’une filiation prestigieuse et lui assurent ainsi une place privilégiée dans l’histoire de la musique populaire américaine. 4.2 La country-pop S’engouffrant dans la brèche créée par les groupes pop qui triomphent aux États-Unis, le Nashville Sound (« le son de Nashville »), synthèse de country et de pop, fait une entrée en force dans les hit-parades dès le début de la décennie suivante. Cette « country-pop », ardemment promue par le producteur et guitariste Chet Atkins, marque le glissement de la country vers des productions plus commerciales destinées au grand public. Privilégiant une approche mélodique simplifiée, sur laquelle la star country Eddy Arnold avait fondé son exceptionnelle carrière dès la fin des années 1940, des artistes comme Jim Reeves, Patsy Cline ou, plus tard, Conway Twitty, se lancent à la conquête d’une audience internationale. Le courant « outlaws » (littéralement « hors-la-loi ») surgit à la fin des années 1960 en réaction au Nashville sound que d’aucuns considèrent comme une exploitation indécente des harmonies traditionnelles de la country. Ses représentants les plus fameux, Willie Nelson et Waylon Jennings (ancien bassiste de Buddy Holly), assurent ainsi une production plus respectueuse des traditions sans jamais verser dans la répétition révérencieuse et stérile. D’autres artistes, sans se rattacher précisément à ce courant, œuvrent pour un retour à une country plus épurée, tels Merle Haggard, les groupes Charlie Daniels Band et Marshall Tucker Band ou Johnny Cash, dont la tumultueuse carrière s’étale sur plus de quatre décennies. 4.3 Rock et country : des emprunts réciproques Tout au long des années 1970, la country s’intègre sûrement dans la culture rock. En 1973, la parution de l’album Will the Circle Be Unbroken du groupe Nitty Gritty Band marque un tournant dans ce que l’on nomme désormais par commodité la « country and western » ou « country-rock ». Cet enregistrement historique réussit, contre toute attente, à rassembler vétérans de la country et du bluegrass (comme Earl Scruggs, Roy Acruff et Mother Maybelle Carter) et jeunes admirateurs dévoués. Dans le sillage de Bob Dylan, Joan Baez et les Byrds, les Flyin’ Burritos Brothers de Gram Parsons et Chris Hillman, les Eagles, Linda Ronstadt et Emmylou Harris contribuent également à combler le fossé entre les deux genres, au fil d’albums accueillis avec enthousiasme par le grand public. 5 LA COUNTRY MENACÉE ? Au début des années 1980, un nouveau courant, les « Urban Cowboys » (d’après le titre d’un film de James Bridges avec John Travolta), pousse plus avant encore la fusion avec la pop, au grand dam des puristes. S’ils ne cachent pas leur volonté de s’attirer un public plus large, des artistes comme John Conlee, les chanteuses Dolly Parton et Reba McEntire ou le groupe Alabama parviennent toutefois à préserver, peu ou prou, l’esprit originel de la musique country dans leurs compositions. Tandis que les plus conservateurs appellent de leurs vœux un retour de la country traditionnelle, un peu malmenée il est vrai par ses nombreuses transformations, un énième avatar, aux ambitions commerciales affichées, se fait jour sous le nom de « New Country »(« nouvelle country »). George Strait, Dwight Yoakam, Ricky Scaggs, Randy Travis, Vince Gill et Garth Brooks, entre autres artistes, offrent à leurs millions de fans des compositions calibrées pour la radio qui leur permettent d’accéder au rang de superstars internationales. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« d’Ernest Tubb, Lefty Frizzell et du célèbre Hank Williams.

Celui-ci, excellant aussi bien dans les ballades teintées de blues, le honky-tonk et le hillbilly (« Honky Tonkin’ », « Lovesick Blues »), fait figure aujourd’hui de pionnier.

Des chanteurs rock aussi célèbres que Bob Dylan ou Neil Young revendiquent avec ferveur l’héritage de Williams, le premier artiste country à avoir véritablement popularisé cette musique aux États-Unis. Dans les années 1940 et 1950, le mandoliniste Bill Monroe, le prodige du banjo Earl Scruggs et Lester Flatt se font les champions d’une autre variante de country, d’inspiration plus rurale mais aussi plus technique, le « bluegrass ». 4 LA COUNTRY SE MODERNISE : AVANT-GARDISTES ET TRADITIONNALISTES 4.1 Le rockabilly En 1953, le « rockabilly », version rurale et primitive du rock and roll naissant (rock), envahit les ondes américaines. Porté par le succès des premiers enregistrements d’Elvis Presley pour les studios Sun, le genre — mélange de country et de rhythm and blues sur un tempo boogie — donne naissance à son tour au rock and roll.

Les destinées exceptionnelles de ces deux styles musicaux dotent la country d’une filiation prestigieuse et lui assurent ainsi une place privilégiée dans l’histoire de la musique populaire américaine. 4.2 La country-pop S’engouffrant dans la brèche créée par les groupes pop qui triomphent aux États-Unis, le Nashville Sound (« le son de Nashville »), synthèse de country et de pop, fait une entrée en force dans les hit-parades dès le début de la décennie suivante.

Cette « country-pop », ardemment promue par le producteur et guitariste Chet Atkins, marque le glissement de la country vers des productions plus commerciales destinées au grand public.

Privilégiant une approche mélodique simplifiée, sur laquelle la star country Eddy Arnold avait fondé son exceptionnelle carrière dès la fin des années 1940, des artistes comme Jim Reeves, Patsy Cline ou, plus tard, Conway Twitty, se lancent à la conquête d’une audience internationale. Le courant « outlaws » (littéralement « hors -la-loi ») surgit à la fin des années 1960 en réaction au Nashville sound que d’aucuns considèrent comme une exploitation indécente des harmonies traditionnelles de la country.

Ses représentants les plus fameux, Willie Nelson et Waylon Jennings (ancien bassiste de Buddy Holly), assurent ainsi une production plus respectueuse des traditions sans jamais verser dans la répétition révérencieuse et stérile.

D’autres artistes, sans se rattacher précisément à ce courant, œuvrent pour un retour à une country plus épurée, tels Merle Haggard, les groupes Charlie Daniels Band et Marshall Tucker Band ou Johnny Cash, dont la tumultueuse carrière s’étale sur plus de quatre décennies. 4.3 Rock et country : des emprunts réciproques Tout au long des années 1970, la country s’intègre sûrement dans la culture rock.

En 1973, la parution de l’album Will the Circle Be Unbroken du groupe Nitty Gritty Band marque un tournant dans ce que l’on nomme désormais par commodité la « country and western » ou « country-rock ».

Cet enregistrement historique réussit, contre toute attente, à rassembler vétérans de la country et du bluegrass (comme Earl Scruggs, Roy Acruff et Mother Maybelle Carter) et jeunes admirateurs dévoués.

Dans le sillage de Bob Dylan, Joan Baez et les Byrds, les Flyin’ Burritos Brothers de Gram Parsons et Chris Hillman, les Eagles, Linda Ronstadt et Emmylou Harris contribuent également à combler le fossé entre les deux genres, au fil d’albums accueillis avec enthousiasme par le grand public. 5 LA COUNTRY MENACÉE ? Au début des années 1980, un nouveau courant, les « Urban Cowboys » (d’après le titre d’un film de James Bridges avec John Travolta), pousse plus avant encore la fusion avec la pop, au grand dam des puristes.

S’ils ne cachent pas leur volonté de s’attirer un public plus large, des artistes comme John Conlee, les chanteuses Dolly Parton et Reba McEntire ou le groupe Alabama parviennent toutefois à préserver, peu ou prou, l’esprit originel de la musique country dans leurs compositions.. »

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